Difficile de penser que c’est bien elle, avec ses cheveux roses et ses petits mouvements d’oiseau, la négociatrice secrète en armement militaire pour la fondation ukrainienne Come Back Alive («Reviens vivant»). Dans la pénombre d’un café de Kiev, où tremblent quelques bougies, elle peine à se concentrer sur autre chose que sa fille, 10 ans, qui l’attend dans un appartement à peine chauffé. D’emblée, elle annonce: «Tout est légal. » C’est même elle, la jeune femme aux cheveux roses, qui vient de faire muter la législation ukrainienne pour autoriser les associations caritatives à importer du matériel militaire offensif.