En Ukraine, les Russes tentent de saturer le ciel de Kiev avec leurs drones
La capitale a connu sa quatorzième vague de bombardements depuis début mai, la plus importante depuis le début de la guerre, qui a fait deux morts et trois blessés. Malgré une efficacité relative, les Russes essaient d’épuiser la défense antiaérienne ukrainienne.
Un samedi soir comme tant d’autres à Kiev. Il est minuit passé, et le téléphone portable se met à vibrer sur la table. Une des nombreuses applications ad hoc téléchargées vient de propulser une alerte, annonçant le début de l’alarme. Quelques secondes plus tard, le programme «Trivoga» (Alerte) – une carte d’Ukraine interactive qui se met à jour toutes les 30 secondes et indique en rouge dans le ciel de quelles régions se trouvent des missiles balistiques ou des drones suicides – fait hurler une sirène dans le smartphone. Sur toutes les chaînes Telegram déboulent les messages des autorités municipales et militaires: «Restez aux abris!» S’en suit l’attente, dans le silence d’une nuit printanière étoilée, et puis soudain le staccato de la défense antiaérienne, qui annonce l’orage.
Voilà le début de scénario type de ces bombardements russes sur la capitale, à quelques nuances près. A la différence notoire cette fois-ci que le bombardement de dimanche matin a été la plus vaste attaque de drones suicides iraniens de type Shahed-136 sur la capitale ukrainienne depuis le début de l’utilisation de ces oiseaux de feu par la Russie en octobre 2022. A partir de 2h du matin, les engins iraniens se sont mis à survoler plusieurs quartiers, avec leur bruit de mobylette caractéristique. Très vite, de puissants projecteurs se sont mis à balayer le ciel et des canons de DCA ou batteries antiaériennes de différents calibres ont grondé, provoquant de nombreuses explosions. Sous nos yeux, un drone est abattu à 2h30 provoquant une boule orangée, qui soudain tombe à la verticale.