Lorsque Vladimir Poutine a commencé à parler, Nina Minchenko n’en a pas cru ses oreilles. «Je n’ai jamais entendu rien de tel. Nous ne nous sommes pas reconnus dans son discours. Nous ne sommes pas Russes mais Ukrainiens, peu importe la langue que nous parlons», affirme cette habitante de Zaporijjia, une cité métallurgique de 800 000 habitants sur les bords du Dniepr, au sud-est de l’Ukraine. D’origine russe par sa mère qui a quitté la Sibérie pour rejoindre un soldat de l’Armée rouge, la retraitée n’a jamais parlé ukrainien de sa vie mais se sent «profondément ukrainienne».