Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik commettait un attentat à la bombe en plein Oslo avant de déclencher une fusillade sur l’île voisine d’Utøya, ciblant un camp d’été organisé par la Ligue des jeunes travaillistes. Au lourd bilan – 77 morts et 99 blessés graves – s’ajoutaient des craintes concernant le profil du tueur. Loup solitaire de 32 ans, partisan de l’extrême droite norvégienne et fervent défenseur du suprémacisme blanc, Anders Breivik a vu son nom cité en exemple par plusieurs auteurs d’attentats ces dernières années.

Lire aussi: Cinq ans après la tuerie d’Utoya, l’extrémiste Breivik continue de hanter la Norvège

L’idéologie suprémaciste est restée jusqu’à présent relativement discrète sur le sol européen, cachée entre autres derrière un nationalisme grimpant. Mais, depuis une dizaine d’années, les actes terroristes commis en son nom se sont, comme aux Etats-Unis, multipliés. En réaction aux attaques commises en Europe par des terroristes islamistes d’abord, comme en France après les attentats de Paris en 2015. Sur fond de crise des réfugiés en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, ensuite.

Lire également: Le suprémacisme blanc, la nouvelle menace

Les mêmes réflexes 

C’est d’ailleurs les pays accueillant le plus de réfugiés et d’immigrants de ces régions qui sont les plus touchés. Les musulmans y constituent l’une des principales cibles de ces attentats, même si de nombreuses autres minorités religieuses ainsi que des sensibilités politiques sont touchées. En juin 2016, la députée travailliste et anti-Brexit Jo Cox était ainsi tuée par un suprémaciste nostalgique de l’apartheid en Afrique du Sud agissant «pour la Grande-Bretagne».

Lire encore: Un extrémiste de droite coupable du meurtre de la députée britannique Jo Cox

Le pic du nombre d’attentats à caractère xénophobe en Europe a été atteint en 2015, comme le rappelle le New York Times, avec notamment 86 attaques ciblant des réfugiés.

Lire finalement: 8chan, le forum qui fait le jeu des suprémacistes blancs

Le quotidien rappelle aussi que les attaques des suprémacistes blancs en Europe sont moins meurtrières qu’aux Etats-Unis, où «des groupes racistes plus anciens comme le Ku Klux Klan se mêlent aux courants anti-musulmans et anti-immigrants». On retrouve toutefois les mêmes réflexes identitaires des deux côtés de l’Atlantique: la grande majorité des actes terroristes sont perpétrés au nom d’une Europe chrétienne originelle et d’une «communauté blanche» opposée au multiculturalisme.