Un millier de migrants et réfugiés tentaient lundi de passer en Macédoine par une route alternative à celle d’Idomeni, après avoir marché plus de deux heures à travers collines, champs et rivières.

Le groupe est passé à deux reprises devant des policiers grecs qui ne l’ont pas arrêté, le premier parce qu’ils étaient trop nombreux, le deuxième parce qu’ils ne pouvaient suivre les migrants avec leurs véhicules dans la rivière dans laquelle ils s’étaient engagés. A 13h35 GMT, alors que le groupe venait de franchir cette rivière située à quelques dizaines de mètres de la frontière, aucune présence policière n’était visible. Le groupe longeait la clôture en direction de l’ouest.

La scène se déroulait au nord-ouest de Chamilo, village situé à deux km à l’ouest du camp d’Idomeni, où quelque 12 000 personnes attendent actuellement que la frontière avec le nord de l’Europe rouvre. La Macédoine n’a laissé entrer personne depuis lundi dernier.

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Ce groupe était parti vers 10h30 GMT des environs d’Idomeni, en emportant ses bagages, en direction de Chamilo. Il comprend de nombreuses familles, mais a néanmoins réussi à traverser des collines, des champs et cette rivière peu profonde pour arriver près de la frontière.

«Marche de l’espoir»

Sur Twitter, un groupe crée sous le hashtag #Marchofhope (marche de l’espoir) suivait leurs évolutions, montrant des photos de personnes avec de l’eau jusqu’aux mollets, les enfants sur les épaules des parents. Une tentative de passage en force à Idomeni, le 29 février, s’était achevée dans la violence, les forces de sécurité macédoniennes faisant usage de gaz lacrymogènes, y compris sur les enfants.

Depuis, il y a presque régulièrement des manifestations pacifiques à Idomeni, et certainement des tentatives individuelles de passage avec des passeurs.

Les corps de trois personnes, probablement également des migrants, ont par ailleurs été découverts lundi en Macédoine, non loin d’Idomeni, après une noyade dans la rivière qu’ils avaient certainement tenté de franchir. Mais c’est la première fois qu’un groupe d’une telle ampleur tente d’entrer en Macédoine en essayant de contourner la barrière de barbelés érigée par les Macédoniens.

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Les conditions sont déplorables à Idomeni. Il pleut presque chaque jour. Certaines familles ont déjà quitté les lieux en acceptant la proposition des autorités de les amener dans d’autres camps mieux aménagés, tandis que d’autres ont manifesté l’intention constante de passer coûte que coûte en Macédoine et de poursuivre la route vers l’Europe du Nord.