L’essentiel

  • La présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU est «une gifle au visage de la communauté internationale», dénonce le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
  • Grande inquiétude aux Etats-Unis, au sujet du reporter du Wall Street Journal emprisonné par la Russie pour espionnage. Joe Biden appelle Moscou à le libérer sans attendre.
  • L’Ukraine a passé une importante commande de véhicules blindés à la Pologne, financés en partie par l’Union européenne et les Etats-Unis.
  • La Russie a invectivé l’Assemblée nationale française après que celle-ci a reconnu l’Holodomor comme un génocide.

«Attaque massive» de missiles russes dans l’est, Zelensky salue la résistance ukrainienne

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Une «attaque massive» de missiles russes a fait dimanche six morts dans des quartiers d’habitation de Kostiantynivka, près de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, dont le président Volodymyr Zelensky a salué la résistance face à «la plus grande force contre l’humanité de notre temps».

Le chef de l’Etat s’exprimait à l’occasion de la découverte il y a un an de corps de civils tués à Boutcha, une ville près de Kiev devenue un symbole des atrocités commises par les Russes. Ces derniers ont quant à eux démenti à plusieurs reprises toute implication, évoquant une «mise en scène» des Ukrainiens et de leurs alliés.

Cet anniversaire macabre est intervenu au lendemain de la prise par la Russie de la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, où elle fait face aux Occidentaux qui l’ont mise au ban des nations après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine.

Un blogueur militaire russe connu tué dans l’explosion à Saint-Pétersbourg

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Un blogueur militaire russe connu a été tué dimanche dans une explosion dans un café à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, a affirmé le ministère russe de l’Intérieur.

«À la suite de l’incident, une personne est décédée. Il (…) s’agit du blogueur militaire Vladlen Tatarskiï. Seize personnes ont été blessées», a déclaré le ministère dans un communiqué

Journaliste arrêté: Lavrov dénonce «le tapage médiatique» en Occident

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Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé dimanche dans un appel téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken «le tapage médiatique» en Occident au sujet de l’arrestation d’un journaliste américain en Russie jeudi dont le sort sera «déterminé par un tribunal».

«Il est inacceptable que des responsables de Washington et des médias occidentaux créent un tapage avec la claire intention de donner à cette affaire une dimension politique», a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Réintégrés ou pas: le casse-tête des escrimeurs russes

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Annoncée début mars, la réintégration des escrimeurs russes prend du temps à se concrétiser et apparaît comme un casse-tête pour la sélection russe, trois semaines après une décision en ce sens de la Fédération internationale d’escrime (FIE). «Il doit y avoir une limite à ces absurdités», dénonce auprès de l’AFP le président de la Fédération russe d’escrime, Ilgar Mamedov. «Nous ne pouvons pas vivre tout le temps dans l’expectative».

Les athlètes russes ont été interdits de toutes compétitions internationales dans la foulée du lancement de l’offensive militaire en Ukraine l’an passé. Assis près d’une piste d’escrime où deux jeunes femmes s’affrontent à l’épée, il insiste: «les sportifs doivent comprendre où nous sommes à ce jour, si on participe ou pas» aux compétitions pour se qualifier pour les Jeux olympiques 2024 à Paris.

Or, le «oui» ou le «non» sans équivoque de la part de la Fédération internationale d’escrime (FIE) n’est toujours pas là, selon Ilgar Mamedov. Et, dans cet entre-deux, il a annoncé dimanche que Moscou n’enverrait pas de «fleurettistes» en avril à Poznan, en Pologne, où sera donné le coup d’envoi des qualifications pour les JO-2024.

Lire notre sujet maison: Réintégration des athlètes russes: les dilemmes de l’escrime comme cas d’école

L’Ukraine a repoussé il y a un an «la plus grande force contre l’humanité» qu’il soit

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L’Ukraine a repoussé il y a un an près de Kiev «la plus grande force contre l’humanité» qu’il soit, a affirmé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, un an jour pour jour après la découverte de corps de civils à Boutcha, ville devenue symbole des atrocités commises par les Russes.

«Peuple Ukrainien! Vous avez arrêté la plus grande force contre l’humanité de notre temps. Vous avez arrêté une force qui méprise et qui veut détruire tout ce qui a de l’importance pour les gens», a-t-il salué sur Telegram, accompagnant son message de photos de la libération de la région il y a un an.

Un an après Boutcha, l'Ukraine «continuera de lutter pour son indépendance»

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L'Ukraine «continuera la lutte pour son indépendance», a affirmé dimanche le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valéry Zaloujny, un an jour pour jour après la découverte de corps de civils dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev, après le retrait russe de la région.

«Nous continuons la lutte pour l'indépendance de notre patrie», a indiqué Valéry Zaloujny sur Telegram. Le 2 avril 2022, des journalistes de l'AFP avaient vu à Boutcha les cadavres de vingt hommes en civil, dont l'un avait les mains liées dans le dos.

Ces scènes ont choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant à maintes reprises des exécutions sommaires de civils et des crimes de guerre. Depuis, Boutcha est devenue un symbole «des atrocités» imputées aux troupes de Moscou pendant leur occupation de la région.

Le Kremlin lui dément toute implication et évoque une «mise en scène» de l'Ukraine et de ses alliés.

«Il y a un an, la région de Kiev a survécu grâce à notre peuple. (...) Le plus grand respect et gratitude à ceux qui ont aidé à vaincre l'ennemi», a déclaré dimanche sur Twitter Olena Zelenska, la femme de Volodymyr Zelensky. «Gloire aux Forces armées», a de son côté salué Andriï Iermak, le chef de cabinet du président.

Visiblement bouleversé et très ému, le président Zelensky avait dénoncé «des crimes de guerre» qui seront «reconnus par le monde comme un génocide» après s'être rendu à Boutcha, il y a un an. Depuis, la quasi totalité des dirigeants étrangers s'étant rendus en Ukraine ont fait un détour pour se rendre à Boutcha.

Vendredi, à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de la région de Kiev, à la suite d'une résistance ukrainienne inattendue, Volodymyr Zelensky avait dit espérer que Boutcha devienne un «symbole de justice», jurant vouloir vaincre «le mal russe». «Nous ne pardonnerons jamais», avait-il appuyé, promettant que Kiev allait «punir tous les coupables» russes.

L'Ukraine évalue à «plus de 1400» le nombre des civils morts dans le district de Boutcha pendant l'occupation russe, dont 37 enfants. Parmi eux, 637 ont été tués dans la ville-même.

Lire aussi: Sous le feu russe, la liste infinie des crimes de guerre

Présidence russe au Conseil de sécurité de l’ONU: l’UE sera très attentive

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L’Union européenne «s’opposera à tout abus» par la Russie de la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, a affirmé dimanche le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. «L’arrivée de la Russie à la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU est digne d’un poisson d’avril», a-t-il commenté.

«Bien qu’elle soit membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie ne cesse de violer l’essence même du cadre juridique de l’ONU», a-t-il dénoncé.

La Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, et ce pour tout le mois d’avril et Moscou a annoncé que sa délégation serait dirigée par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Il est difficile d’imaginer quelque chose qui prouve (davantage) la faillite complète de telles institutions», a déploré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a appelé à «une réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU».

«Un Etat terroriste doit être empêché de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part», a-t-il soutenu.

La première réunion du Conseil de sécurité sous présidence russe doit avoir lieu lundi matin mais il ne s’agira que de discussions habituelles à huis clos sur le programme de travail du mois. Elle doit être suivie, comme à l’accoutumée, d’une conférence de presse du nouveau président de cette instance, l’ambassadeur de Russie Vassili Nebenzia.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky discutent des efforts à mener pour «un sommet de la paix»

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Le président français Emmanuel Macron a évoqué avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky «les efforts diplomatiques à mener pour organiser un sommet sur la paix», lors d’une conversation téléphonique samedi.

Les deux chefs d’Etat ont fait «un point sur la situation militaire en Ukraine et Emmanuel Macron «a réitéré son soutien à l’Ukraine pour mettre un terme à l’agression russe», a indiqué la présidence française dans un communiqué.

Pour sa part, Volodymyr Zelensky a précisé sur Telegram que lui et son homologue s’étaient penchés «sur les prochaines étapes pour mettre en œuvre» son plan de paix en 10 points. «Nous avons coordonné les actions pour les prochains événements internationaux», a-t-il ajouté.

«Nous avons discuté en détail pendant une heure. Nous avons parlé de la situation sur la ligne de front, de notre coopération politique, et de comment avancer avec la mise en œuvre du projet de paix de l’Ukraine. Je remercie la France pour son soutien constant», a ajouté Volodymyr Zelensky lors de son message quotidien à ses concitoyens.

Présidence russe à l’ONU: Zelensky dénonce la «faillite» du Conseil de sécurité

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Volodymyr Zelensky dénonce la «faillite» des Nations unies où la Russie a pris ce samedi la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d’avril. «Il est difficile d’imaginer quelque chose qui prouve (davantage) la faillite complète de telles institutions», a-t-il lancé sur son compte Twitter.

«Il n’y a aucune forme de terreur que la Russie n’ait déjà exercée», a-t-il expliqué, appelant à une «réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU». Cette «réforme qui se fait évidemment attendre consiste à empêcher un Etat terroriste (…) de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part», a martelé Volodymyr Zelensky.

La Russie préside le Conseil de sécurité de l’ONU: «une gifle», s’emporte l’Ukraine

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La présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU, à partir de samedi et pour une durée d’un mois, est «une gifle au visage de la communauté internationale», a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, appelant «les membres actuels» de l’organe exécutif de l’ONU «à contrecarrer toute tentative russe d’abuser de sa présidence».

Jeudi, Dmytro Kouleba avait déjà qualifié cette présidence russe de «mauvaise blague», estimant que «la Russie a usurpé son siège; elle livre une guerre coloniale; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d’enfants».

Ces critiques de la part de Kiev n’ont toutefois pas empêché Moscou d’assurer que sa délégation à l’ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

«Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil (de sécurité) sur» Un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies «. Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov», a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova. Elle a souligné que Sergueï Lavrov comptait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.

Cette haine de Zelensky, au nom de la neutralité

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La Suisse reste l’un des derniers pays européens dont le parlement national n’a pas offert la parole au président ukrainien. Un témoignage de plus de l’embarras helvétique face à la guerre russe. Jeudi, l'Autriche, elle aussi neutre, a franchi le pas. Mais l'exercice a déraillé.

Lire l'intégralité de notre chronique Nouvelles frontières

L’Ukraine commande des véhicules blindés à la Pologne

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L’Ukraine a commandé en Pologne 100 véhicules blindés multirôle Rosomak, fabriqués sous licence finlandaise, financés par l’Union européenne et par les Etats-Unis, a annoncé samedi le premier ministre polonais.

«J’apporte la commande obtenue hier de la part du premier ministre ukrainien Denys Chmygal, pour 100 Rosomak qui seront fabriqués ici», a déclaré Mateusz Morawiecki sur le site de production de ces véhicules à Siemianowice Slaskie, dans le sud de la Pologne.

La commande sera financée avec des fonds européens octroyés à la Pologne et avec des fonds américains obtenus par l’Ukraine, a indiqué le chef du gouvernement polonais, sans préciser le montant du contrat. Rosomak est un véhicule blindé multirôle à huit roues motrices, fabriqué sous licence du Patria AMV finlandais.

Pour Moscou, l'Assemblée nationale française fait du «zèle anti-russe répugnant»

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La Russie a qualifié samedi de «zèle anti-russe répugnant» le vote de l'Assemblée nationale française, reconnaissant comme un génocide l'Holodomor, une famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques, à l'origine de plusieurs millions de morts.

«Le zèle anti-russe des députés français paraît d'autant plus répugnant que la France elle-même n'a pas encore fermé la page de ses crimes de la période coloniale», a asséné dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Dans une résolution adoptée mardi à une quasi-unanimité (168 voix contre 2), les députés français ont reconnu l'Holodomor comme génocide, appelant le gouvernement à en faire de même, pour répondre à la forte attente de Kiev au sujet de ce souvenir douloureux, ravivé par l'intervention militaire russe dans le pays. Le texte adopté «reconnaît officiellement le caractère génocidaire de la famine forcée et planifiée par les autorités soviétiques à l'encontre de la population ukrainienne en 1932 et 1933».

Selon Maria Zakharova, «une fois de plus, nous sommes confrontés à la duplicité et à la russophobie de nos adversaires européens». Elle a dénoncé «les doubles standards de l'Occident collectif» et «une action vide et insensée» de la France «organisée à la hâte pour plaire au régime de Kiev».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, lui, salué une "décision historique" pour son pays.

Joe Biden exige que le journaliste du «WSJ» soit relâché

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Joe Biden a demandé vendredi à Moscou de «laisser partir» le journaliste américain arrêté en Russie, dont l’employeur, le Wall Street Journal, réclame pour sa part l’expulsion de l’ambassadeur et des journalistes russes en poste aux Etats-Unis.

«Laissez-le partir», a lancé le président américain à l’intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient, à la Maison Blanche, sa première réaction publique sur cette affaire. Evan Gershkovich, reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a été arrêté à Ekaterinbourg, dans l’Oural, pour des soupçons d’espionnage.

«Expulser l’ambassadeur russe des Etats-Unis, ainsi que les journalistes russes y travaillant, serait la moindre des choses», affirme de son côté le quotidien américain, dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi. «Le moment choisi pour l’arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les Etats-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie», a-t-il ajouté.

Dans une lettre adressée au personnel vendredi soir, la rédactrice en chef du WSJ a assuré que tout serait fait pour «assurer la libération d’Evan» et a remercié ceux qui se sont mobilisés en ce sens ces derniers jours. «Votre sécurité est ce qui compte le plus pour moi, et nous continuerons à la protéger, quel que soit l’endroit d’où vous effectuez vos reportages», a-t-elle ajouté.

Le Kremlin a mis en garde jeudi Washington contre toute forme de représailles visant les médias russes travaillant aux Etats-Unis après l’arrestation du journaliste américain pris, selon Moscou, «en flagrant délit» d’espionnage. «Concernant la demande d’expulsion de tous les journalistes russes, le journal peut dire cela, mais cela ne devrait pas se produire. Il n’y a simplement aucune raison pour cela», a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, devant des journalistes.

Classée «secrète»

Evan Gershkovich a nié les accusations portées contre lui lors d’une audience devant un tribunal de Moscou, selon l’agence de presse étatique russe Tass. Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire jusqu’au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l’attente d’un éventuel procès. Selon Tass, l’affaire a été classée «secrète», ce qui restreint la publication d’informations à son sujet. Seuls détails disponibles à ce stade: le FSB a annoncé avoir «déjoué une activité illégale» en arrêtant Evan Gershkovich à Ekaterinbourg, à une date non précisée.

Son arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington. Elle fait également suite à un échange intervenu en décembre entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d’armes russe Viktor Bout, prisonnier aux Etats-Unis.