Le commandant du Maersk Alabama, le cargo américain brièvement capturé mercredi à la suite d’une attaque de pirates au large de la Somalie, est toujours aux mains des pirates dans un canot de sauvetage mais est en bonne santé, a annoncé jeudi l’armateur Maersk. La police fédérale américaine (FBI) a été appelée jeudi à la rescousse par la Marine pour apporter son aide dans les négociations avec des pirates, a indiqué le FBI.

«Les derniers contacts avec l’Alabama indiquent que le commandant reste pris en otage mais est pour l’instant sain et sauf», a déclaré Kevin Speers, le porte-parole de Maersk Line Limited, la filiale américaine de l’armateur danois Maersk qui arme le navire, lors d’une conférence de presse. Les pirates, avec le commandant en otage, ont quitté le navire à bord d’une embarcation de sauvetage, a confirmé Maersk Line Limited, dont le siège est à Norfolk en Virginie.

«Durant la nuit, la situation est restée sensiblement la même. L’équipage, à l’exception du commandant, est en sécurité à bord et contrôle le Maersk Alabama. L’USS Bainbridge est sur place et assure le commandement», a ajouté M. Speers.

L’USS Bainbridge, un croiseur lance-missiles américain, protégeait jeudi le navire battant pavillon des Etats-Unis, au lendemain d’une capture de quelques heures au large des côtes somaliennes.

Le porte-conteneurs, avec 20 Américains à bord, a été attaqué mercredi vers 7h00 (heure suisse) à environ 500 km au sud-est de la ville somalienne d’Eyl, mais l’équipage a repris le contrôle du navire dans la soirée.

L’attaque du Maersk Alabama vient couronner un spectaculaire regain d’activité des pirates qui, armés de Kalachnikov et lance-grenades, ont pris d’assaut six navires étrangers depuis samedi au nez et à la barbe des puissances navales mondiales déployées dans la zone.

Le Maersk Alabama est chargé de nourriture destinée notamment au Programme alimentaire mondial (PAM). Il faisait route vers le port kényan de Mombasa. «Il devait arriver au port de Mombasa le 16 avril» avec «232 conteneurs de nourriture pour le PAM» destinée à être distribué en Somalie, au Kenya et en Ouganda, selon un porte-parole de l’agence de l’ONU, Peter Smerdon.

Ce dernier a insisté sur le fait que l’équipage était formé pour déjouer des attaques de pirates mais n’était pas armé, conformément à la réglementation de la marine marchande.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a indiqué que son ministère était «concentré sur cet acte de piraterie en particulier», mais a estimé que «plus généralement, le monde doit se rassembler pour mettre fin au fléau de la piraterie».

Les pirates somaliens ne cessent d’étendre leur rayon d’action et de narguer les navires de guerre déployés dans la région par les grandes puissances. Mardi, la marine américaine avait appelé les armateurs à renforcer leurs mesures de protection en haute mer.

Les pirates somaliens, dont le pays est en proie à la guerre civile et au chaos depuis 1991, ont attaqué plus de 130 navires marchands au large de la Somalie l’an dernier, une hausse de plus de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime international.