Publicité

Felipe Calderon paye le prix de la crise

Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a remporté les législatives hier contre le PAN du président Felipe Calderon, mis en difficulté par la grippe A (H1N1), la violence des cartels et la crise économique.

Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a dominé la politique mexicaine pendant presque un siècle jusqu’en 2000, est de retour après avoitr remporté la majorité relative aux législatives de dimanche, au détriment du PAN du président Felipe Calderon, jusque-là majoritaire avec 206 sièges sur 500. Des résultats partiels publiés après dépouillement de 51% des bulletins de vote donnaient le PRI vainqueur avec 35,2% des voix. Si ces résultats étaient confirmés, ce parti deviendrait à nouveau la première force politique. Pendant neuf ans, le PRI était resté écarté du pouvoir après l’avoir dominé pendant 71 ans, entre 1929 et 2000.

Le PAN arriverait en deuxième avec 26,8% des suffrages, selon les mêmes résultats partiels tandis que le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) serait relégué en troisième position, avec 12,34% des suffrages.

Le PRI, souvent accusé par le passé de fraudes électorales, de corruption et d’autoritarisme, était resté bien implanté localement, gouvernant 18 Etats sur 32, dont les deux plus importants en nombre d’électeurs.

Situation difficile pour Felipe Calderon

Pour Felipe Calderon, ce scrutin a mi-mandat avait valeur de test, notamment en raison de la crise économique très sévère - la récession a atteint 8,2% au premier trimestre - traversée par ce pays dont presque la moitié des 103 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté.

La campagne pour les législatives a en outre été pratiquement éclypsée par la pandémie de grippe porcine, qui a tué 119 personnes au Mexique, foyer du virus A (H1N1).

Son parti avait axé sa campagne sur le nécessaire soutien qui devait être apporté à sa politique sécuritaire, marquée par le déploiement de 36’000 soldats pour lutter contre la violence, en particulier des cartels, qui a couté la vie à 10’000 personnes depuis l’arrivée au pouvoir de M. Calderon.

Cohabitation en vue

Dimanche soir, le président, qui devra composer pour la suite de son mandat jusqu’en 2012 avec un parti qui lui était opposé au Congrès, a souligné la neccesité de poursuivre sur cette voie. «Le rôle de l’Etat en matière de défense de la sécurité et de lutte contre le crime organisé doit être préservé avec fermeté», a-t-il déclaré.

Les électeurs mexicains étaient appelés à élire leurs 500 députes, mais aussi six gouverneurs et 568 maires durant cette journée qui n’a été troublée que par quelques incidents isolés, notamment des tirs contre la voiture d’un dirigeant du PRI attribués à des membres de son propre camp.