Le Festival de Cannes repoussé, l'Italie sous le choc, le canton d'Uri qui confine les aînés: les nouvelles du 19 mars
pandémie
L’Office fédéral de la santé publique s’inquiète d’une pénurie de tests. Brussels Airlines, filiale de Lufthansa comme Swiss, monte une vaste opération de rapatriement. Le bilan des morts italiens dépasse celui de la Chine. Retrouvez notre suivi du jeudi 19 mars

L’essentiel
En Italie, le nombre de morts se monte à plus de 3400, dépassant ainsi le bilan chinois.
Après de nombreuses critiques, les associations du commerce de détail suisse ont annoncé qu’elles vont accroître les mesures, notamment à propos de l’espacement des clients dans les grandes surfaces.
La journée de jeudi a été marquée par des cris d’alarme des compagnies aériennes: Swiss annonce des déficits «massifs», et l’association mondiale de la branche réclame 200 milliards de dollars de soutien.
Retrouvez les informations du mercredi 18 mars.
■ Pas de montée des marches à Cannes en mai
Le Festival de Cannes renonce à se tenir courant mai, mais n'exclut pas un report de quelques semaines.
Après l'Euro de football et Roland Garros dans le milieu sportif, tous deux reportés, le festival de Cannes était une des dernières grandes manifestations internationales à n'avoir pas fait d'annonce sur son édition 2020, note l'agence AFP.
«Aujourd'hui, nous avons pris la décision suivante: le Festival de Cannes ne pourra se tenir aux dates prévues, du 12 au 23 mai prochains», indiquent les organisateurs ce jeudi soir, évoquant «plusieurs hypothèses», «dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020».
A ce propos: Coronavirus: les festivals de l’été retiennent leur souffle
■ Uri confine les personnes âgées
A Uri, les personnes âgées de plus de 65 ans n'ont plus le droit de quitter leur domicile depuis ce jeudi 18h. L'état-major de crise cantonal a pris cette décision parce que les seniors ne respectent pas les règles en vigueur.
Les personnes âgées continuent à aller faire des achats et à se balader. Avec ces mesures, les autorités espèrent les tenir à l'écart des commerces et d'autres institutions, a déclaré à l'agence ATS le chef de l'état-major de crise, Ignaz Zopp.
Les seniors doivent rester dans leur maison ou leur appartement jusqu'à nouvel avis. Parmi les personnes concernées, seules celles qui doivent se rendre chez le médecin peuvent sortir, pour autant qu'elles aient pris rendez-vous par téléphone. Il en va de même pour celles qui se rendent à l'enterrement d'un membre de leur famille proche ou de celles qui exercent une fonction-clef dans le domaine de la santé.
Proches, voisins et bénévoles sont appelés à effectuer les achats de produits alimentaires pour les personnes de plus de 65 ans. Les livraisons doivent être déposées devant la porte d'entrée.
Les personnes concernées peuvent encore effectuer des promenades d'une durée maximale de deux heures par jour, seuls ou à deux. Cette durée inclut la promenade avec des animaux domestiques.
■ France, Belgique et Suisse ont négocié un accord pour les frontaliers
L’administration française, nous indique notre correspondant à Paris Richard Werly, annonce avoir discuté avec la Belgique et la Suisse à propos du statut fiscal des frontaliers en cette période de crise.
La question portait sur des jours d'absence pour cause de maladies, qui auraient privé les frontaliers de leurs droit à leur régime fiscal.
L'administration fiscale de Bercy écrit: «La France s'est accordée avec la Belgique
et la Suisse pour que, jusqu'à nouvel ordre, les jours pendant lesquels les travailleurs frontaliers sont amenés à demeurer chez eux pendant cette crise ne soient pas pris en compte pour le décompte du nombre de jours [formulé par leur statut]. Par conséquent, ces jours n’auront pas d’incidence sur l’éligibilité au régime spécifique d’imposition dont bénéficient les travailleurs frontaliers.»
■ Traitement possible: Trump optimiste, les autorités sanitaires plus mesurées
Le président américain a vanté le recours à la chloroquine, un antipaludéen, comme possible traitement pour le coronavirus. «Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement», a assuré Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, évoquant des résultats préliminaires «très très encourageants» au sujet d’un essai clinique mené sur plus de 100 patients en Chine.
C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas
Nombre d’experts se montrent pour l’heure circonspects en l’absence de données cliniques solides et publiques. Dans une certaine confusion, Donald Trump a ajouté que le traitement avait déjà été «approuvé» par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, mais cette dernière a souligné que si la chloroquine était approuvée pour le paludisme et l’arthrite, il n’en allait pas de même pour le coronavirus.
Parfois agressif, le président américain a par ailleurs adopté une posture particulièrement belliqueuse vis-à-vis de Pékin. «Le monde paie le prix fort pour ce qu’ils ont fait», a-t-il martelé, employant une nouvelle fois la formule controversée «virus chinois».
■ Bilan effrayant en Italie
L’Italie a dénombré 427 décès au cours des dernières 24 heures pour atteindre un total de 3405. La péninsule devient donc le premier pays pour le nombre de morts dus à l’épidémie de Covid-19 devant la Chine (3245), l’Iran (1284) et l’Espagne (767). Le pays qui compte désormais plus de 41 000 cas, avait recensé officiellement ses deux premiers morts le 22 février.
L’Europe a dépassé la barre des 100 000 cas recensés, dont 4752 décès selon un comptage de l’AFP à 18h. Il s’agit du continent le plus touché par la pandémie, devant l’Asie (94 253 cas dont 3417 décès).
Aux Etats-Unis le nombre de cas confirmés a par ailleurs dépassé la barre des 10 000, et le pays dénombre 154 morts, selon le comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence. Les Etats-Unis sont désormais le sixième pays en nombre de cas confirmés, derrière la Chine, l’Italie, l’Iran, l’Espagne et l’Allemagne.
■ Le Conseil fédéral aidera le Tessin
Le conseiller fédéral Alain Berset a rencontré à Bellinzone le Conseil d’Etat tessinois in corpore, relate l’agence ATS. Il l’a assuré de son soutien dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus et a loué son rôle de pionnier.
Le chef du Département fédéral de l’intérieur a annoncé d’emblée que la Confédération assurera une aide financière substantielle à l’économie tessinoise fortement touchée par la diffusion du Covid-19 dès fin février.
«Je ne peux pas encore avancer de chiffres précis», a-t-il dit. Vendredi, le Conseil fédéral devrait annoncer de nouvelles mesures en matière d’appui à l’économie.
■ Genève et Lausanne arrêtent leurs chantiers
C’est l’une des polémiques du moment: le maintien des chantiers, alors que la majeure partie de la population est prié de rester à la maison.
Suivant une ordonnance du canton, la Ville de Genève indique ce jeudi à 16h30 qu’elle interrompt ses chantiers. «Seuls les travaux d’urgence nécessaires pour garantir la sécurité des biens et des personnes seront effectués», précise la Ville.
La municipalité de Lausanne vient de communiquer, parmi une série de mesures, le fait que «tous les chantiers dont la Ville est maître d’ouvrage sont arrêtés. Exception sera faite pour les chantiers urgents pour lesquels un arrêt pourrait impliquer une mise en danger de la population ou l’arrêt de services essentiels.»
Au long de la journée, les sections cantonales d’Unia ont réclamé la fermeture de la plupart des chantiers. La branche vaudoise écrit ainsi: «Notre santé et notre sécurité n’étant toujours pas garanties, la chaîne de transmission duseco
coronavirus n’étant pas cassée, nous affirmons ici que la seule solution viable à court terme est la fermeture immédiate de tous les chantiers et de tous les ateliers.»
■ Il est donc bien question de récession
C’était amorcé lors de la conférence de presse de l’OFSP (ci-dessous), le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) revoit sévèrement à la baisse ses prévisions de croissance en raison de l’impact du coronavirus. Les experts de la Confédération tablent désormais sur un recul du PIB, corrigé des événements sportifs, de 1,5%, contre +1,3% en décembre dernier.
En tenant compte des manifestations sportives encore prévues, le recul du produit intérieur brut (PIB) est attendu à 1,3%.
Le taux de chômage est attendu en hausse à 2,8% en moyenne nationale, contre 2,4% pronostiqué en décembre. En raison des incertitudes et de la baisse de l’utilisation des capacités, les entreprises vont réduire fortement leurs investissements et l’emploi.
Le point sur le virus et l'économie
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- Faut-il fermer les bourses?
- En vidéo: Coronavirus: quel impact sur l’économie?
- La solitude des petits indépendants face au coronavirus
- Guy Parmelin: «Ce sera difficile d’éviter une récession»
■ La Poste ne prendra plus en charge des envois vers de nombreux pays
La Poste informe en ce moment qu’étant donné l’affaiblissement des réseaux de transports et les fermetures de douanes, elle ne peut plus acheminer des colis vers un certains nombre de pays, dont Israël, la Pologne ou la Corée du sud. On trouve la liste intégrale sur cette page.
■ Quelques précisions sur les réductions de trafic des CFF
«C’est le plus grand changement d’horaire de l’histoire» des transports publics en Suisse, vient de lancer Andreas Meyer, le directeur général des CFF, lors d’une conférence de presse de l’OFSP (lire ci-dessous). Cette «action de grande envergure» va probablement se heurter à certaines difficultés. Quelques éléments indiqués ce jeudi.
- D’abord, les usagers des transports publics sont appelés à vérifier leurs correspondances dans l’horaire en ligne avant chaque voyage.
- Depuis jeudi, les trains supplémentaires en trafic grandes lignes sont supprimés aux heures de pointe.
- Les trains de nuit ne circulent plus et les trains internationaux en Suisse ne circulent que jusqu’à la frontière.
- Les gares seront fermées durant les nuits du week-end.
- À partir de lundi prochain, les services régionaux longue distance et transfrontaliers seront réduits.
- La ligne entre Genève et Brigue connaîtra notamment des suppressions partielles.
- Le Léman Express sera lui aussi réduit.
- Le trafic grandes lignes sera encore davantage amputé à partir du jeudi 26 mars.
■ A Madrid, un premier hôtel réquisitionné pour des malades
Un premier hôtel de Madrid a été transformé jeudi en structure médicalisée, afin de traiter les cas les moins graves de coronavirus, ne requérant pas d’hospitalisation, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Cela «permettra d’alléger la pression» dans les hôpitaux et d’y «libérer des chambres», a fait valoir la région de Madrid.
Il s’agit du Gran hotel Colon, situé à dix minutes à pied de l’hôpital Gregorio Marañon, l’un des plus grands de la capitale espagnole. Un autre hôtel quatre étoiles de la ville, le Marriot Auditorium, doit également être médicalisé à partir de vendredi.
Au total, l’association hôtelière de la capitale espagnole a annoncé avoir «mis à disposition 9000 lits dans plus de 40 hôtels pour assister des patients atteints de coronavirus».
■ Des trains au ralenti, un deuxième pronostic de récession
L’Office fédéral de la santé publique a tenu un point de presse avec des représentants des CFF, du Département de l’économie, des douanes et de l’armée.
Les tests. Responsable des maladies infectieuses à l’OFSP, Daniel Koch annonce que «les ressources en matière de tests deviennent limitées. Nous devons restreindre les tests aux cas absolument nécessaires pour garantir les moyens pour les prochains jours.» Tous les pays cherchent des tests, glisse-t-il. Il ajoute qu’une expérience menée ces jours dans le canton de Berne, sous forme d’un drive in, est suspendue.
Un confinement national? Le même Daniel Koch, au nom de l’OFSP, exclut l’hypothèse d’un confinement national, à l’instar de ce qui se fait en Italie, France ou Belgique. «Ce n’est pas notre objectif. Nous ne sommes pas, en ce moment, dans une situation comparable à celle de l’Italie.» Il précise qu’un pas supplémentaire ne pourrait être discuté et décidé que par le Conseil fédéral.
Baisse des chemins de fer. Andreas Meyer, patron des CFF, indique que la fréquentation des trains a dégringolé de 80% ces dernières semaines sur quelques lignes. Ce jeudi, la compagnie modifie son horaire – «une première, en si peu de temps» – afin de réduire son trafic, consciente que la réduction des contacts entre personnes prend la priorité.
Aux douanes, des files spéciales vont être réservées aux personnels de santé, pour réduire les temps d’attente.
Prévisions économiques. Eric Scheidegger, du Secrétariat d’Etat à l’économie, parle pour sa part de «récession» à propos des prévisions de ses experts pour cette année. Le Seco rejoint la BNS, qui, en début de matinée (ci-dessous), a évoqué une «croissance négative».
L’armée mobilisée. Le brigadier Raynald Droz, chef d’état-major du commandement des opérations, indique que les congés sont supprimés. L’armée surveille toutes les infrastructures pour vérifier leurs conformité au normes, assure-t-il, de même qu’elle prend des mesures pour éviter une contagions dans les casernes.
L’armée a déjà reçu 63 demandes d’aide. 28 ont déjà été remplies et six sont terminées, a précisé Raynald Droz. 250 soldats ont déjà été engagés.
■ Brussels Airlines va faire les choses en grand pour les rapatriements
Le défi du retour de citoyens de pays qui ont fermé les frontières devient chaque jour plus complexe. Les questions se multiplient pour ceux qui sont à l’étranger, qui voudraient rentrer, mais qui font face à des compagnies ayant annulé presque tous les vols – ou qui, pour certaines, demandent des tarifs délirants…
Le quotidien belge Le Soir indique que la compagnie Brussels Airlines, propriété de Lufthansa comme Swiss, va affréter 56 vols pour rapatrier plus de 9 500 Belges à Bruxelles en provenance de 14 pays, dont la Gambie, le Maroc, l’Espagne et le Portugal.
La compagnie évoque un accord avec le gouvernement, qui soutiendra ces efforts.
Interrogé à ce sujet lors d’un point de presse à Berne (lire ci-dessus), le chef suppléant du Centre de gestion des crises au DFAE Serge Bavaud a indiqué que la Suisse n’a pas «pour l’instant» de plan de ce genre. A ce stade, les Suisses doivent faire par leurs propres moyens, mais des opérations groupées pourraient mise sur pied «selon des fenêtre d’opportunité».
■ Vendredi, des applaudissements aussi à 12h30
Vendredi, il y aura bonus d’applaudissements. Outre ceux de 21h, devenus habituels, les grands groupes suisses de médias appellent la population à saluer le personnel médical et soignant à 12h30, demain.
Il faut qu’un maximum de personnes applaudissent pendant 60 secondes, déclare à l’agence ATS Stefan Heini, chef de la communication de l’entreprise de presse CH Media.
Les applaudissements seront destinés aux médecins, infirmiers et infirmières, employés de cabinets médicaux, aux hôpitaux du pays et à tous les autres qui déploient des «efforts extraordinaires» dans le domaine médical.
CH Media, Tamedia, Ringier (co-propriétaire du Temps), NZZ et la SSR soutiennent l’action, les plus petits médias également à travers les organisations qui les regroupent.
■ L’IATA demande 200 milliards de dollars
L’association des compagnies aériennes, IATA, demande jusqu’à 200 milliards de dollars d’aide d’urgence pour les compagnies aériennes.
#COVID19: nearly 70 million jobs are at stake in the travel and tourism value chain globally.
— IATA (@IATA) March 19, 2020
Prioritizing air transport—helping airlines financially survive through #coronavirus outbreak—is key for the eventual recovery of the world: https://t.co/i7ONN7Elbp pic.twitter.com/GLnpcLAz4G
Cette aide pourrait prendre la forme d’un «soutien financier direct» aux transporteurs de passagers et de fret pour compenser leur manque à gagner et leurs difficultés de trésorerie, mais également de prêts et de garanties par les gouvernements et les banques centrales, ou encore d’allègements d’impôts et de charges sociales.
■ Le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit est atteint
Le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, le Français Michel Barnier, 69 ans, a annoncé avoir été «testé positif» au coronavirus mais s’est montré rassurant sur son état de santé, dans une vidéo postée jeudi sur Twitter.
Je tiens à vous informer que j'ai été testé positif #COVID19. Je vais bien, le moral est bon. Je suis naturellement toutes les instructions, tout comme mon équipe.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) March 19, 2020
Mon message à tous ceux qui sont touchés ou actuellement isolés: nous nous en sortirons ensemble !. #chacunpourtous pic.twitter.com/NxMCjfseSb
Le prochain cycle de négociations entre Bruxelles et Londres sur la relation post-Brexit devait se tenir en face à face à partir de mercredi dans la capitale britannique. Mais il avait été annulé la semaine passée en raison de la pandémie de coronavirus.
■ Dans les magasins: 10 mètres carré par client
Deux faîtières, la CI Commerce de détail Suisse et Swiss Retail Federation, publient ce jeudi un communiqué dans lequel elles expliquent vouloir renforcer les mesures dans les commerces ouverts. Les critiques n’ont pas manqué ces jours sur la relative légèreté des responsables des grandes chaînes en particulier.
La protection des employés est «la plus haute priorité» des deux organisations, assurent-elles. C’est pourquoi elles entendent mettre immédiatement en œuvre les dernières recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Le nombre de clients sera restreint selon la taille du magasin. L’OFSP donne une valeur indicative d’une personne par 10 mètres carrés.
Une distance de deux mètres au moins entre clients doit être respectée à la caisse. Ces derniers sont également invités à payer par carte et à utiliser le self-scanning.
Des désinfectants doivent encore être mis à disposition des clients et des employés. Et les poignées des chariots de vente, ainsi que des paniers à provisions, doivent être nettoyées une fois par jour.
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Les deux organisations veulent rappeler par ailleurs que l’approvisionnement de l’ensemble de la population en denrées alimentaires est assuré. Il n’est donc pas utile de faire des achats de stockage.
■ Deux nouvelles victimes à Zurich
Le coronavirus a fait deux nouvelles victimes dans le canton de Zurich. Cela porte à trois le nombre de décès lié à la maladie en terres zurichoises, indiquent jeudi les autorités, que relaient l’agence ATS.
Le département cantonal zurichois de la santé annonce aussi 102 nouveaux cas de coronavirus. Il s’agit d’une hausse de 25% par rapport au nombre de cas déclarés la veille. Le nombre de cas confirmés de Covid-19 dans le canton de Zurich passe ainsi à 526.
Hier, jeudi, à 15h, l’Office fédéral de la santé publique donnait les chiffres de 21 décès en Suisse, et 2772 diagnostics confirmés.
■ En France, un parlement en mode réduit
A Paris, l’Assemblée nationale et le Sénat, convoqués en configuration minimale dès jeudi, s’apprêtent à voter au pas de charge des mesures d’urgence pour affronter l’épidémie de coronavirus.
A l’heure du confinement général et alors qu’une vingtaine d’élus ont déjà été contaminés par le virus, pas question de se rassembler en nombre dans les hémicycles, relève l’agence AFP.
Dès 9h au Palais Bourbon, la séance de questions au gouvernement (QAG) s’est tenue dans une ambiance empreinte de gravité, avec seulement une vingtaine de députés et une demi-douzaine de ministres présents.
Les quelques élus désignés pour siéger au nom de leur groupe n’ont en principe que deux jours devant eux pour examiner en commission puis adopter les textes présentés en Conseil des ministres, après des annonces d’Emmanuel Macron lundi.
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■ La BNS mise sur une récession
La Banque nationale suisse (BNS) annonce ce jeudi qu’elle maintient son taux directeur à -0,75%.
Selon la BNS, il est probable que la croissance du PIB suisse sera négative en 2020 en raison du coronavirus et de son impact économique. Elle ne livre pas un nouveau pronostic plus précis. En décembre, la BNS tablait encore sur une croissance comprise entre 1,5% et 2% pour 2020.
«Le net repli conjoncturel à l’échelle mondiale et les mesures prises pour endiguer le virus entraîneront, en Suisse aussi, un recul prononcé de l’activité économique au premier semestre», écrit l’institut. Le retour à la normale à partir du second semestre pourrait alors déboucher sur une croissance forte en 2021.
Examen du 19 mars 2020 de la situation économique et monétaire https://t.co/4UTPhf6vnj
— Banque nationale CH (@SNB_BNS_fr) March 19, 2020
De fait, l’institut n’apporte que quelques retouches à sa politique monétaire, principalement à l’adresse du secteur bancaire, garant de la liquidité dans l’économie. «Ces dernières années, les banques ont accumulé un volume substantiel de fonds propres et de liquidités. Elles ont par conséquent les moyens pour affronter des situations économiques difficiles», indique l’institution.
Afin que ces liquidités ne leur coûtent pas trop cher, le seuil d’exemption des taux négatifs pour les banques a ainsi été relevé. Dès le 1er avril, le facteur d’exonération passera de 25 à 30, «ce qui réduira la charge de l’intérêt négatif pour le système bancaire».
La BNS a récemment injecté des liquidités sur les marchés dans le cadre d’accords dits de «swap» en concertation avec d’autres instituts d’émission, notamment la Réserve fédérale américaine.
■ Pas de nouveau cas local en Chine
Une première: la Chine annonce ce jeudi aucune nouvelle contamination d’origine locale par le coronavirus. Par ailleurs, seuls huit nouveaux décès ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, portant le bilan national à 3245.
Le pays pointe un nouveau danger, selon les autorités: les cas importés, dont 34 supplémentaires ont été rapportés jeudi. Ce nombre de personnes contaminées venant de l’étranger est même un record journalier. Il s’agit le plus souvent de Chinois rentrant de pays particulièrement touchés par le Covid-19.
■ Pertes massives en vue pour Swiss
Swiss indique ce jeudi faire face actuellement à des pertes massives de recettes, en raison de l’impact du coronavirus sur le secteur du transport aérien, rapporte l’agence AWP. La société, filiale de l’allemand Lufthansa, se dit incapable de formuler des perspectives pour cette année et a introduit le chômage partiel.
«Compte-tenu de la chute spectaculaire des réservations, ces dernières semaines, due à l’augmentation des restrictions de voyage et aux fermetures de frontières, Swiss subit cette année une perte de revenu considérable», annonce la compagnie.
A ce propos, Carsten Spohr, le patron de Lufthansa – maison mère de Swiss –, déclare ce jeudi que «plus la crise dure, moins il est probable que l’avenir de l’aviation puisse être garanti sans aides publiques».
■ L’Australie se ferme complètement
L’Australie et la Nouvelle-Zélande durcissent encore leurs restrictions aux frontières, en limitant un peu plus les possibilités d’entrée sur leur territoire pour se protéger de l’épidémie de Covid-19.
Le premier ministre australien Scott Morrison a ainsi fait savoir qu’aucun étranger non-résident ne serait admis à compter de vendredi soir sur l’immense île-continent.
Son homologue néo-zélandaise Jacinda Ardern a fait savoir au même moment qu’à quelques exceptions près, seuls les Néo-Zélandais seraient autorisés à embarquer sur des vols à destination de l’archipel.
Ces mesures entrent en vigueur jeudi soir pour la Nouvelle-Zélande, vendredi soir en Australie.