«Nous ne pensons pas que la réponse à la crise en Ukraine consiste simplement à injecter davantage d’armes», a-t-il ajouté. «Nous regardons à nouveau, mais nous ne savons pas à quoi cela aboutira», a confié un autre haut responsable du gouvernement.
Néanmoins, le débat,révélé dimanche par le «New York Times», est en cours à Washington. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est attendu jeudi à Kiev pour des entretiens avec le président ukrainien Petro Porochenko. Le même jour, les ministres de la Défense des pays de l’Otan se réuniront à Bruxelles.
L’OTAN et l’Ukraine accusent la Russie d’envoyer des milliers d’hommes, des armes lourdes et des chars pour soutenir les insurgés. Moscou dément être directement impliqué dans les combats sur un territoire que le Kremlin appelle la «Nouvelle Russie».
Washington livre déjà des équipements militaires à l’Ukraine, notamment du matériel de détection de mortiers, des lunettes de précision ou des gilets pare-balles et des tenues de protection. Mais pas d’armes. L’évolution récente des rapports de force et des combats dans l’est de l’Ukraine a entraîné toutefois un réexamen de la position américaine.
Une guerre par procuration
«Evidemment, nous tenons compte des évolutions sur le terrain mais je ne peux rien vous dire des délibérations internes (au gouvernement américain)», a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Jen Psaki, confirmant qu’une discussion était en cours.
«Je ne pense pas que quiconque veuille se laisser entraîner dans une guerre par procuration contre la Russie», a-t-elle ajouté, insistant elle aussi sur les sanctions économiques déjà en place. «Notre objectif est de modifier le comportement de la Russie.»
Dans un rapport publié lundi, l’Atlantic Council estime lui que les Etats-Unis devraient autoriser la livraison de trois milliards de dollars d’assistance militaire à Kiev sur trois ans, dont un milliard dès cette année.
Les huit auteurs de ce rapport, tous d’anciens responsables de l’administration, suggèrent l’envoi de missiles antiblindages, de véhicules blindés Humvee et de drones. Ils prônent une action en coordination avec la Pologne, les Etats baltes, le Canada et la Grande-Bretagne. «Si nous devions différer cette action, le prix à payer pour l’Occident n’en serait que plus élevé», notent-ils.