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En France, un 1er Mai historique car aussi politique

Bouquet final de la mobilisation contre la réforme des retraites ou coup d’envoi de nouvelles revendications? C'est surtout la première manifestation unitaire des syndicats en cette Fête du travail depuis 2002 et l’arrivée de Jean-Marie Le Pen en finale de la présidentielle

Manifestation parisienne le 13 avril dernier. — © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Manifestation parisienne le 13 avril dernier. — © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Un 1er Mai hors du commun. Et surtout crucial pour le mouvement social contre la réforme des retraites qui secoue la France depuis le début de l’année. L’avenir des revendications dépendra en effet de l’ampleur des rassemblements ce lundi: depuis la promulgation de la réforme le 15 avril, les grandes journées hebdomadaires de mobilisation ont effectivement cessé et Emmanuel Macron fait tout pour tourner la page. Des actions isolées et des concerts de casseroles maintiennent la pression, prouvent que la colère est toujours là et les syndicats tout comme la gauche continuent à demander le retrait du texte. Ce mouvement, marqué par une unité des organisations syndicales qui n’avait plus été vue depuis des années, veut croire ou en tout cas fait comme s’il croyait qu’un retour en arrière est toujours possible. Rendez-vous a donc été donné pour relancer la machine ce lundi.

Reste à savoir sur quoi le succès sera jugé. Habituellement, le 1er Mai se fait en ordre dispersé et ne réunit pas plus de 150 000 manifestants dans les rues du pays (selon les chiffres officiels du Ministère de l’intérieur), là où les plus grandes journées de mobilisation contre la réforme des retraites ont dépassé le million. Ce lundi devrait donc être exceptionnel pour un 1er Mai, mais pas en comparaison des autres manifestations de ce début d’année. Ce qui jettera le trouble sur les conclusions à en tirer. D’autant que «les manifestations qui ont lieu sur des jours fériés ou non travaillés ont souvent moins de succès, on l’a vu depuis le début de l’année pour celles qui se tiennent le samedi», fait remarquer Dominique Andolfatto, spécialiste du syndicalisme et professeur de sciences politiques à l’Université de Bourgogne. «En plus, il tombe sur un week-end de trois jours, en pleines vacances scolaires. Si le 1er Mai avait eu lieu un jeudi normal, il aurait eu davantage de chances de mobiliser.»

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