Proche-Orient
La Syrie dénonce «l'aveuglement» des Etats-Unis et «un acte idiot et irresponsable», l’Europe serre les rangs autour de Donald Trump, Moscou et Damas dénoncent les frappes: en direct, les suites du bombardement américain, après l’attaque chimique à Khan Cheikhoun

- La base d'Al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs, a été frappée vers 00h40 GMT (2h40, heure suisse) par 59 missiles Tomahawk tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvaient en Méditerranée orientale.
- Selon le Pentagone, les services américains de renseignement ont établi que les avions qui avaient mené mardi l'attaque chimique présumée contre la localité de Khan Cheikhoun (au moins 86 morts) étaient partis de cette base.
- Damas annonçait ce midi un bilan de 9 morts dont 4 enfants, un bilan plus haut que celui fourni par l'armée ce matin. Les alliés traditionnels des Etats-Unis soutiennent les frappes tandis que les alliés traditionnels de la Syrie dénoncent l'attaque américaine.
- Les réactions continuent d'affluer. Suivez ici les derniers développements
17h45. Conseil de sécurité à New York. Les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont commencé à se réunir vendredi à propos de la frappe des Etats-Unis contre la Syrie. La réunion se tient à la demande de la Bolivie, qui a estimé que le lancement d'une soixantaine de missiles américains contre une base aérienne en Syrie constituait une violation des lois internationales.
17h00. Réunion d'urgence à Genève. Le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) va se réunir d'urgence à l'ONU à Genève ce vendredi encore à la demande de Moscou, après la frappe punitive menée jeudi par les Etats-Unis contre le régime syrien, trois jours après une attaque chimique présumée, a annoncé l'ONU via l'entourage de l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «La réunion, qui sera présidée par l'envoyé spécial, a été demandée par la co-présidence russe et acceptée par la co-présidence des Etats-Unis» et devrait démarrer à 17h00, heure suisse. Aucune déclaration orale ou écrite n'est a priori prévue à l'issue de la réunion.
14h00. Téhéran persiste et signe. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a accusé vendredi les Etats-Unis d'utiliser de «fausses allégations» pour attaquer la Syrie et d'être «aux côtés» des groupes jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique (EI), notamment dans un message diffusé sur Twitter.
Not even two decades after 9/11, US military fighting on same side as al-Qaida & ISIS in Yemen & Syria. Time to stop hype and cover-ups. 3/3
— Javad Zarif (@JZarif) April 7, 2017
14h00. La Suisse souhaite une réponse rapide du Conseil de sécurité. Quelques heures après les bombardements américains sur des positions du régime de Damas, la Suisse appelle à «une réaction concertée et rapide» du Conseil de sécurité des Nations unies. Il faut éviter «une escalade militaire» dans le conflit, indique vendredi le DFAE.
Par ailleurs, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) réitère dans un communiqué son appel aux parties du conflit, et au gouvernement syrien en particulier, «à donner accès au territoire syrien à la Commission d’enquête et aux autres instances internationales» pour qu’elles établissent les faits après l’usage supposé d’armes chimiques lors de l’attaque sur Khan Cheikhoun.
14h00. Quatre enfants morts dans le bombardement américain, selon Damas. «L'agression américaine a provoqué la mort de neuf civils, dont quatre enfants, fait sept blessés et provoqué d'importantes destructions dans les maisons des villages d'Al-Chaayrate, Al-Hamrate et Al-Manzoul», proches de la base visée, a indiqué vendredi l'agence officielle Sana. L'armée syrienne avait indiqué plus tôt que six personnes avaient été tuées dans la base, sans spécifier s'il s'agissait de victimes civiles et/ou militaires. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état pour sa part d'un bilan de sept soldats syriens tués.
13h40. La Syrie dénonce un acte «irresponsable». «Tout ce qu’a entrepris l’Amérique n’est qu’un acte idiot et irresponsable, et révèle sa vision à court terme […] et son aveuglement sur les plans politique et militaire», a indiqué le communiqué de la présidence syrienne.
12h30. La Russie va renforcer les défenses anti-aériennes de l’armée syrienne. «Afin de protéger les infrastructures syriennes les plus sensibles, une série de mesures seront prises au plus vite pour renforcer et améliorer l’efficacité du système de défense antiaérienne des forces armées syriennes», a déclaré le porte-parole de l’armée russe Igor Konachenkov.
Lire: Vladimir Poutine très agacé par l’attaque américaine en Syrie
10h00. Bachar el-Assad seul responsable des frappes américaines, selon Paris et Berlin. L’Europe serre les rangs derrière Donald Trump. Le président syrien Bachar el-Assad porte «l’entière responsabilité» des frappes américaines ayant visé une base militaire de son régime en représailles à une attaque chimique présumée, ont estimé vendredi la chancelière allemande et le président français.
«Une installation militaire du régime syrien utilisée pour des bombardements chimiques a été détruite cette nuit par des frappes américaines […] Assad porte l’entière responsabilité de ce développement», ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun, assurant que Washington les avait informés au préalable de son action.
Le président @fhollande & la Chancelière allemande se sont entretenus au téléphone ce matin sur la situation en #Syrie. Lire le communiqué : pic.twitter.com/FKylxSFDEr
— Élysée (@Elysee) April 7, 2017
Pour Londres, la réponse américaine est «appropriée». Londres a de son côté annoncé «soutenir pleinement l’action des Etats-Unis». Ces frappes sont «une réponse appropriée à l’attaque barbare à l’arme chimique perpétrée par le régime syrien», a estimé un porte-parole de Downing Street.
Soutien du Japon. Le Japon soutient la «détermination» des Etats-Unis contre la prolifération d’armes chimiques, a déclaré vendredi le premier ministre Shinzo Abe, jugeant que l’action américaine avait «eu pour but d’éviter une aggravation de la situation». «Nous apprécions hautement l’engagement fort du président (Donald) Trump pour le maintien de l’ordre international et pour la paix et la sécurité des alliés et du monde», a ajouté Shinzo Abe.
Soutien de l’Arabie saoudite. Un responsable au Ministère des affaires étrangères a assuré que son pays, un important allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, «soutenait complètement» les frappes américaines en Syrie. Pour ce responsable, cité par l’agence officielle saoudienne, le régime syrien est «responsable de ces opérations militaires» à cause de «ses crimes odieux depuis des années contre le peuple syrien», et la décision de Donald Trump de frapper en Syrie est «courageuse».
Notre commentaire: Bombardement américain en Syrie: le règne de l’imprévisibilité
Tonight I ordered a targeted military strike...... pic.twitter.com/3nUzrdiGzX
— President Trump (@POTUS) April 7, 2017
Bilan de 6 morts, selon les Syriens. «Les Etats-Unis ont mené à 03H42 (00H42 GMT, soit 02H42 heure suisse) une agression flagrante contre l’une de nos bases aériennes dans le centre, avec des missiles, faisant six morts, des blessés et d’importants dégâts matériels», a indiqué l’armée dans un communiqué lu par un porte-parole à la télévision d’Etat.
9h30. La Turquie réclame une zone d’exclusion aérienne en Syrie. «Pour éviter la reproduction de ce type de massacres (l’attaque présumée chimique imputée au régime), il est nécessaire d’instaurer sans tarder une zone d’exclusion aérienne et des zones de sécurité en Syrie», a déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, qualifiant les frappes américaines de «réponse positive».
Notre éditorial: Attaque chimique en Syrie: l’affront de Khan Cheikhoun
9h30. La Russie suspend le mémorandum avec les Américains sur les vols en Syrie et demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. «La partie russe suspend le mémorandum avec les Etats-Unis sur la prévention des incidents et la sécurité des vols lors des opérations en Syrie» menées par les aviations russe et américaine, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué. La Russie et les Etats-Unis avaient signé ce protocole d’accord, contenant des règles et restrictions visant à empêcher les incidents entre les avions des deux pays dans le ciel syrien, en octobre 2015 quelques semaines après le début de l’intervention russe en soutien au régime de Damas.
Les frappes US tuent dans l’œuf une coalition russo-américaine en Syriehttps://t.co/2baN5C1rhi pic.twitter.com/dOtPxXW305
— Sputnik France (@sputnik_fr) April 7, 2017
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Attaque chimique: Donald Trump répond par la force en tirant sur une base syrienne
Téhéran fulmine. L’Iran, allié du régime de Bachar el-Assad, a condamné «vigoureusement» les frappes américaines vendredi sur une base militaire syrienne. «Nous condamnons toute action unilatérale et l’attaque […] contre la base aérienne d’Al-Chaayrate» a déclaré Bahram Ghassemi, porte-parole du Ministère iranien des affaires étrangères, cité par l’agence Fars. Cette attaque ne fera qu'«aider les groupes terroristes qui sont en déclin et compliquer encore la situation en Syrie et dans la région», a-t-il ajouté.
Ce que l'on sait de la frappe punitive américaine contre une base aérienne d'Assad.https://t.co/0oWzdsEybw pic.twitter.com/kTNX2zbZ2g
— AFP USA (@AFPusa) April 7, 2017