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Le Front National, plus que jamais une affaire familiale

La réélection de Marine Le Pen et le très beau score de Marion Maréchal-Le Pen confirment l’emprise de la dynastie sur le parti

Le Front national, plus que jamais une affaire familiale

Il rit, tend l’oreille, et lâche goguenard aux journalistes: «Qui fait ce bruit derrière moi?», comme s’il n’avait pas vu sa fille monter sur l’estrade pour répondre à la presse.

Sitôt après son discours d’ouverture du congrès samedi, le «patriarche» Jean Marie Le Pen, 86 ans, n’a pas dérogé à sa règle d’or: ne rien lâcher en termes de visibilité et de liberté de parole. A lui, la mission d’accuser la Ligue des droits de l’homme et la Licra. A lui le soin de présenter le FN comme «victime du complot du système». A lui, surtout, de rappeler que rien, au FN, n’aurait été possible sans sa dynastie.

«Amis européens» invités

«On ne bâtit pas un tel succès sur du sable. Il faut se souvenir de ceux qui ont taillé dans le roc», explique le tribun qui fonda le FN en 1972, et dont les grands moments politiques ont fait l’objet d’un clip diffusé au congrès, sur fond de musique disco. Un parti sur lequel sa famille a confirmé sa mainmise, avec la réélection triomphale (100% des voix sur 22 329 votants) de Marine Le Pen à sa présidence, la reconduction comme vice-président de son compagnon Louis Aliot (chargé du secteur de la formation), et le superbe score de Marion Maréchal, élue au bureau exécutif. Mais cette dernière a annoncé qu’elle n’intégrerait pas l’instance dirigeante de son parti afin d’éviter que les Le Pen ne soient accusés de former un «clan».

Les représentants des «partis amis européens» ne s’y sont pas trompés. Alors que Jean-Marie Le Pen passait son temps à minimiser l’importance du prêt bancaire de 9 millions d’euros accordé au Front par la First Czech Russian Bank, tous sont venus le saluer.

Geert Wilders, le leader du Parti néerlandais de la liberté – très proche de Marine Le Pen –, semblait le moins à l’aise, même s’il s’est exprimé en français. Difficile pour lui de faire, comme Jean-Marie Le Pen et ses invités russes, tchèques et italiens (Ligue du Nord), l’éloge du «grand homme d’Etat» Vladimir Poutine après la tragédie de la Malaysia Airlines qui coûta la vie, au-dessus de l’Ukraine, à des centaines de ses compatriotes.