Amérique latine
A la frontière vénézuélienne, entre l’espoir et la peur
L’aide alimentaire américaine parvenue à Cucuta, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela fermée depuis 2015, constitue un défi pour Caracas, qui n’en veut pas. Tandis que les réfugiés continuent d’affluer et que la tension monte
6 minutes de lecture
Anne Proenza, Cucuta
Publié dimanche 10 février 2019 à 20:52,
modifié dimanche 10 février 2019 à 23:09.
Depuis l’arrivée des premiers camions d’aide alimentaire américaine parvenus jeudi soir dans la ville colombienne et frontalière de Cucuta, la tension monte à la frontière. Les dizaines de tonnes d’aliments et de médicaments sont pour l’instant stockées à l’entrée du pont de Tienditas, l’un des trois ponts qui relient Cucuta aux villes vénézuéliennes de San Antonio et Ureña. A l’intérieur des hangars bien gardés par la police colombienne et des vigiles privés, une cinquantaine de personnes – des Colombiens de l’Unité nationale de gestion des risques et de désastre colombienne (UNGRD) et des volontaires vénézuéliens – s’affairent pour trier les palettes et emballer la marchandise. «On y prépare des sacs contenant de la farine, du riz, du thon, des lentilles, du sucre, du café, du sel, du chocolat prêts à être distribué», raconte Alejandro, coordinateur d’une fondation d’aide aux Vénézuéliens à Cucuta qui fait partie des volontaires triés sur le volet et aide depuis des mois les Vénézuéliens qui arrivent à la frontière.
Comment cette aide va-t-elle entrer au Venezuela? Telle est la grande question. Depuis la fermeture de la frontière décrétée en août 2015 par Nicolas Maduro, seuls les piétons transitent par le pont Francisco-de-Santander (vers Ureña) et le pont international Simon Bolivar (vers San Antonio) ouverts de 6h du matin à 6 heures du soir. Le pont de Tienditas, construit par les deux pays et achevé en 2014 n’a pour sa part jamais été ni inauguré, ni utilisé.