Vendredi 29 juillet 2011

TEPCO estime que les réacteurs 1, 2, 3 et 4 relâchent 1 milliards de becquerels de substances radioactives par heure. L’opérateur de la centrale va essayer d’évacuer l’air radioactif contenu dans les bâtiments afin de mesurer plus précisément la quantité de substances émises. A ce rythme, les quantités d’émissions radioactives vont dépasser le chiffre de la dette américaine!

Plus de 49’250 tonnes de boue provenant du traitement d’épuration des eaux ont été contaminées par du césium-radioactif (dont la demi-vie est de 29 ans) dans 14 préfectures du Japon. Dans 5 préfectures, un total de 1’557 tonnes de boue dépassent les 8’000 becquerels par kilos et sont considérées comme trop dangereuses pour être enterrées. Elles devront être traitées comme des déchets radioactifs.

Jeudi 28 juillet 2011

Le gouvernement japonais a estimé que 1’600 liquidateurs pourraient être exposés à de fortes quantités de radiations et qu’ils ne pourraient être disponibles pour travailler sur d’autres centrales durant les prochains mois.

Scandale des boeufs contaminés: après la préfecture de Fukushima, c’est au tour de la préfecture de Miyagi de se voir interdire l’exportation de ses bovins. Selon le gouvernement, 1’031 bêtes ont été nourries avec de la paille de riz fortement contaminée au césium. Chez six bêtes ont été détectés des taux de contamination deux fois supérieurs à la limite légale.

Suite à l’accident de Fukushima, «près de 200 millions d’euros de commandes ont été annulés sur un montant total en carnet de plus de 43 milliards d’euros», a déclaré hier le nouveau président du groupe français Areva Luc Oursel.

■ Mercredi 27 juillet 2011

L’opérateur de la centrale de Fukushima a envoyé un mini robot à chenille à l’intérieur du bâtiment du réacteur 3. Sa mission sera d’observer les conduites du système de refroidissement qui peine à faire baisser la température du réacteur. Le niveau de la contamination nucléaire est tellement élevé qu’il ne permet pas à des humains d’effectuer ce travail. Chaque jour 390 tonnes d’eau sont injectées sur le réacteur pour le refroidir. A son contact, l’eau devient hautement radioactive.

Incapable de financer les coûts de la catastrophe et des indemnités pour les personnes expropriées, Tepco va recevoir l’aide du gouvernement aponais. La dette actuelle de l’ancien géant de l’énergie dépasse la valeur de ses actifs (20 milliards de $) et pourrait être privatisée. Cependant, les finances du Japon ne sont pas dans un meilleur état. De plus en plus de voix demandent que la zone d’évacuation soit élargie, ce qui pourrait faire exploser les budgets.

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, M. Yukiya Amano, a visité la centrale de Fukushima. Il en a profité pour faire un peu de marketing et de pub pour l’énergie qu’il dirige. Selon lui, l’accident de Fukushima ne va rien changer: la production d‘électricité d’origine nucléaire va continuer à augmenter dans le monde. Selon lui, cette énergie est sûre. Son opinion tranche avec la volonté du premier ministre japonais Naoto Kan d‘éliminer progressivement les centrales nucléaires du pays.

Mardi 26 juillet 2011

Dans le scandale du boeuf au césium, les compteurs viennent d’exploser. Au début, le gouvernement japonais parlait de quelques kilos contaminés par du césium radioactif. Ensuite, nous étions rapidement passés de 8 bovins à 11, 40, 110 puis 657. Aujourd’hui nous en sommes à 2’900!!! Le gouvernement a annoncé qu’il allait acheter ces bêtes pour éviter que de la viande radioactive continue d’être servie dans les assiettes des Japonais. Cette histoire montre à quel point la contamination radioactive par la «pluie noire» (Black Rain) s’est étendue à travers le Japon (lire la traduction de l’interview Dr. Arnie Gundersen).

Les pannes à répétition du système du traitement de l’eau hautement radioactive mettent en doute les capacités de Tepco à stabiliser la centrale. Son fonctionnement atteint péniblement les 53%. Un nouveau système devrait arriver cette semaine à Fukushima. Alors que mardi dernier, l’opérateur de la centrale annonçait «Mission accomplie», le niveau de l’eau est à nouveau en train de monter dans les sous-sols des réacteurs. Quel casse-tête!

■ Lundi 25 juillet 2011

Les liquidateurs de la centrale de Fukushima se sont réunis hier à Tokyo pour discuter de leurs conditions de travail. 1’500 employés des entreprises sous-traitantes ont décrit des conditions «très difficiles». Un employé a expliqué qu’on lui avait promis 20’000 yen par jour ($250) et qu’il n’en avait reçu que le tiers. D’autres se sont plaints de ne pas recevoir de repas corrects et de dormir à 40 par chambre. Les employés qui s’occupent du traitement des eaux ont été obligés de travailler sans aucune information sur la dangerosité radioactive de leur tâche. Les organisateurs de la réunion ont souligné que si les liquidateurs ne s’étaient pas encore pas plaints en public, c’est que la plus part d’entre eux pensent qu’il n’est pas approprié de se plaindre face à la situation que vivent les populations autours de la centrale.

L’opérateur de la centrale va tenter de découvrir les raisons des pannes à répétition du système de traitement des eaux hautement radioactives. Depuis sa mise en service, ce système unique au monde proposé par Areva, semble fonctionner sur une base de 35 heures par semaine. Durant les 3 derniers jours, les réacteurs 1 et 2 n’ont reçu que 3,3 m3 d’eau par heure au lieu des 3,8 prévus. Hier, une panne de 7 heures a totalement mis hors service la machine .

L’Agence nucléaire japonaise a dévoilé la direction des nuages radioactifs après la catastrophe. Dès le 12 mars, ces nuages nommés «Black Rain» (Pluie Noire) se sont d’abord dirigés vers le sud pour partir ensuite partir vers le nord. L’Agence va également informer la population de la direction des nuages radioactifs actuels.

■ Vendredi 22 juillet 2011

Actuellement au Japon, 37 réacteurs nucléaires sur 54 (70% du parc) sont à l’arrêt. Le typhon Ma-on a déversé 115 millimètres d’eau au m2 (115 litres d’eau au m2) sur la centrale de Fukushima et a fait augmenter la quantité d’eau contaminée. Dans les sous-sols du réacteur 1, l’eau est montée de 44 centimètres.

Le gouvernement japonais propose de racheter toute la viande contaminée au césium. Selon le décompte actuel, il y aurait déjà plus de 637 bovins fortement contaminés dont la viande a été commercialisée pour être mangée. Le gouvernement n’exclut pas qu’une partie de cette viande ait été vendue à l’étranger. D’ailleurs, si votre steak illumine la pièce alors que votre lumière est éteinte, prétextez votre régime pour éviter de la manger!

Le gouvernement a également communiqué les résultats des mesures de radioactivité prises à 1 mètre de hauteur. Les résultats montrent que le taux de contamination à 150 km de la centrale de Fukushima atteint souvent les mêmes valeurs qu’à 30 km de la centrale. Cette très mauvaise nouvelle est corroborée par la présence de très forts taux de césium dans la paille de riz à plus de 150 km de la centrale. C’est cette même paille qui aurait, parmi tous les autres aliments, contaminé les vaches.

■ Jeudi 21 juillet 2011

Le Ministère japonais des sciences a dévoilé les résultats des mesures des taux de contamination radioactive prises à 1 mètre du sol. Les résultats montrent que les taux à 150 km et les taux à 50 km de la centrale sont souvent identiques. Dans la ville de Kurihara, à 150 km, les taux indiquent entre 0,2 et 0,5 microsieverts par heure. Ces niveaux sont identiques à la ville de Iwaki qui n’est qu’à 50 km de la centrale.

Cela expliquerait pourquoi le foin récolté à 120 km de Fukushima contiendrait plus de 520 fois les limites légales et a contaminé autant de bovins. Une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule. La paille de foin fortement contaminée est une paille de riz. Cette paille de riz provenait de la ville de Kurihara (à 150 km de Fukushima). Ainsi, s’il vous reste de la place dans cette liste de plus en plus longue, vous pouvez ajouter parmi les aliments contaminés: le riz.

■ Mercredi 20 juillet 2011

Hier, c’est un énorme cri de victoire qui nous est parvenu du Japon. Non, pas celui de l’équipe féminine de foot qui est devenue championne du monde, mais celui de Tepco et du gouvernement qui ont annoncé que tout était sous contrôle à Fukushima. Le timing de cette annonce est uniquement dû à la feuille de route qu’avait proposée Tepco il y a 3 mois.

En effet, Tepco avait jusqu’au 20 juillet pour réduire les émissions radioactives. «Mission accomplie» selon le communiqué de presse que beaucoup de médias se sont empressés de publier tel quel. Notez dans l’agenda de votre i-Phone: l’étape suivante du plan ainsi que la prochaine annonce de type «Mission Accomplie» auront lieu le 20 janvier 2012 pour annoncer que la température des réacteurs est stabilisée. Pour la suite, c’est en 2015 que le combustible nucléaire devrait être retiré des réacteurs.

Vous vous en doutez, sur le terrain, c’est une tout autre histoire. Le mérite de cette annonce planifiée, c’est d’avoir apporté un peu de bonne humeur dans cette journée humide qui a vu arriver le typhon Ma-on et d’importantes quantités d’eau. Ce matin, Ma-on s’éloigne des côtes japonaises sous la forme d’une tempête tropicale.

C’est officiel: vous ne pourrez plus acheter de la viande de bœuf contaminée au césium, même sur eBay. La préfecture de Fukushima a interdit la vente de bœuf de sa région. Le foin qui avait nourri les 500 bovins provenait d’un site situé à 120 km de la centrale et contenait 520 fois les limites légales de césium.

Mardi 19 juillet 2011

Tout avait débuté le samedi 9 juillet quand le gouvernement avait annoncé que 6 bovins contaminés au césium avaient été vendus sur les marchés. Seuls 20 kg de viande avaient dû être ingurgités par les Japonais. Le gouvernement avait tenté de minimiser l’affaire et recommandait presque de manger cette viande radioactive pour un avenir radieux. Bref, depuis c’est l’explosion! Nous en sommes à plus de 578 bêtes contaminées vendues sur les marchés!!! Actuellement, 7 fermes ont nourri leur bétail avec du foin qui contenaient plus de 520 fois les limites légales de césium.

Deux constatations:

1) Les contrôles sanitaires ne sont pas faits et des aliments radioactifs de Fukushima sont vendus à travers le Japon (le monde?).

2) Si du foin contient plus de 500 fois les limites légales à 60 km de la centrale, quel niveau de contamination reçoivent les habitants qui habitent ces régions?

Vous comprenez pourquoi les Japonais se méfient tellement du gouvernement quand il s’agit du nucléaire?

Le système du traitement de l’eau radioactive, installé par le français Areva, cumule les pannes. Il est presque aussi souvent en grêve que Air France, ce qui est une performance. Actuellement, il ne fonctionne qu’à 70% et recycle 37 tonnes d’eau par jour.

Le toit en métal de 5 m sur 16 a été installé sur le réacteur 3 afin de le protéger du typhon Ma-on qui arrive sur Fukushima. Des sacs de sable ont été utilisés pour prévenir des inondations.

Lundi 18 juillet 2011

Les liquidateurs de la centrale de Fukushima se préparent à accueillir le typhon Ma-on. Pour protéger le réacteur 3, ils vont tenter d’installer un toit en métal de 5 m sur 16 afin d’éviter que les pluies du typhon viennent augmenter la quantité d’eau radioactive dans le bâtiment.

Le Ministère japonais des sciences publie sur son site internet le niveau de la contamination radioactive détectée au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère.

Les autorités de Tokyo ont annoncé avoir découvert hier dimanche de la viande de bœuf dont la contamination radioactive au césium était 4 fois supérieure aux normes légales. Ainsi 132 bovins de la préfecture de Fukushima, qui ont mangé du fourrage contaminé au césium radioactif dans des élevages, ont été envoyés dans des abattoirs de 36 des 47 préfectures du Japon. Cette viande a été vendue et commercialisée dans 33 préfectures japonaises.

Dimanche 17 juillet 20011

«Mission accomplie» avait annoncé Georges Bush le 1 er mai 2003 en parlant de la guerre d’Irak. Mission accomplie vont annoncer Tepco et le gouvernement japonais ce mardi. La mission? Stabiliser le refroidissement des réacteurs et réduire les émissions radioactives dans l’air et le Pacifique. Le parallèle entre les deux cris de victoire est trop grand pour ne pas les mettre dans le même panier. Il ne reste qu’à trouver un président japonnais qui annonce: «Yes we can» et la boucle sera bouclée.

Selon le très sérieux journal japonais Asahi, du bœuf contaminé au césium radioactif a été vendu dans 29 préfectures japonaises. Le premier ministre japonais Naoto Kan a évoqué la possibilité pour le Japon de sortir du nucléaire. Sa proposition a créé un nouveau tremblement de terre dans un pays presque aussi noyauté que la France par le lobby du nucléaire.

Samedi 16 juillet 2011

Tepco annonce que les réacteurs 1, 2 et 3 sont refroidis de manière stable et que de l’azote est injecté dans leurs enceintes de confinement afin de prévenir des explosions d’hydrogène. Bon, il reste encore à trouver un moyen afin de les refroidir de manière continue sans amasser une quantité phénoménale d’eau hautement radioactive. Le dernier petit détail à régler est de stabiliser la centrale et réduire les émanations radioactives. Ainsi Tepco doit encore enlever le combustible nucléaire qui a fondu et qui se trouve dans les sous-sols des bâtiments, soit construire un sarcophage en béton pour éviter l’émanation de radiations et de particules radioactives. Un travail de titans.

Le gouvernement aimerait que les personnes déplacées suite à la suite de la catastrophe, retournent dans leurs maisons dès que la centrale sera sous contrôle. Mais est-ce vraiment une question d’actualité ou une simple annonce de public relations? A plus de 60 km de la centrale, les paysans ont récolté du foin contenant plus de 97’000 becquerels. Leur bétail a été largement contaminé et la viande au césium vendue sur les marchés est à la base d’un nouveau scandale. La question la plus urgente ne semble pas être comment faire revenir la population, mais plutôt , ne devrait-on pas élargir la zone de sécurité et évacuer toutes les personnes qui sont en danger dont les 300’000 habitants de Fukushima à 60 km de la centrale?

Après le bœuf au césium vendu sur les marchés de Tokyo, c’est au tour des champignons de faire la une des journaux japonais. La ville de Date, à 60 km de la centrale, a envoyé sur les marchés de Tokyo 157 kg de champignons contaminés au césium (1’700 becquerels). Une question me taraude: que peuvent bien manger les Japonais une fois que le poisson, la viande, les légumes, les fruits, les champignons et le thé sont contaminés? Brrr... ça fait froid dans le dos.

Paradoxalement, la ville de Tokyo s’est déclarée candidate pour l’organisation des Jeux olympiques de 2020. Des Jeux assurément rayonnants!

Vendredi 15 juillet 2011

Toujours plus haut, plus loin, plus fort. Cette devise olympique semble avoir été reprise par la crise de la viande de bœuf contaminée au césium. Nous étions partis avec quelques kilos, ensuite quelques vaches et maintenant 42 nouvelles bêtes auraient été vendues sur les marchés. Partis d’une ferme de la ville de Asakawa à 80 km de la centrale, les 42 bovins ont été envoyés à quatre usines de transformation de viande entre le 8 avril et le 6 juillet: 14 bêtes à Yokohama; 13 à Tokyo; 10 à Sendai et de 5 à Chiba. Le foin qu’aurait mangé ces bêtes contenait du césium radioactif mesuré jusqu’à 97’000 becquerels par kilogramme soit 73 fois la limite de sécurité fixée par le gouvernement.

Tepco a reçu l’accord de l’Agence nucléaire japonaise pour injecter de l’azote dans le bâtiment du réacteur 3 afin de réduire les risques d’explosion à l’hydrogène. Cette opération est planifiée dès dimanche. Ainsi les 3 réacteurs, les 1, 2 et 3 seront sous injection d’azote. C’est une bonne nouvelle.

Jeudi 14 juillet 2011

L’Agence nucléaire japonaise a demandé à l’opérateur de la centrale de renforcer les conditions de travail des 3000 employés qui s’activent quotidiennement autour des réacteurs. L’Agence demande que les liquidateurs soient tous équipés de masques de protection et qu’ils les portent de manière adéquate. Elle exige également un plus grand contrôle et un meilleur encadrement des ouvriers qui travaillent pour des sous-traitants.

Le système du traitement de l’eau hautement radioactive a atteint le 80% de sa capacité. Ce prototype est l’une des clés pour refroidir les réacteurs, mais il rencontre de nombreux problèmes depuis son installation le 27 juin. Cependant, sa fiabilité tend à s’améliorer de semaine en semaine.

Dans le feuilleton sur le bœuf contaminé au césium radioactif, l’on apprend aujourd’hui que 21 magasins dans 8 préfectures différentes en ont vendu. Nous sommes également passés de 21 kg de viande contaminée à 440 kg. Quelle époque, tout augmente!

Mercredi 13 juillet 2011

Tepco va installer deux nouveaux systèmes de refroidissement. Le premier équipera la piscine du réacteur 4 à la fin juillet et le deuxième s’occupera du réacteur 1 dès le début août. Dans les réacteurs 2 et 3, la situation est stabilisée pour l’instant. Les piscines de refroidissement tournent autours de 40 degrés Celsius.

Pour faire suite aux découvertes de viande de bœuf contaminée au césium, la préfecture de Fukushima a décidé de contrôler tout le bétail. Actuellement, les autorités n’ont pas eu le temps de faire ces tests car elles devaient également contrôler les autres animaux comme les porcs ainsi que les légumes et les fruits. Ainsi, seules 28 vaches avaient été contrôlées depuis le début de la catastrophe. Au total, 17 bœufs contaminés ont été vendus sur les marchés dont 6 à Tokyo et Tochigi. Il se peut que d’autres animaux aient également pu éviter les contrôles.

Mardi 12 juillet 2011

Chaque jour qui passe apporte de nouvelles révélations sur la viande de bœuf hautement contaminée par du césium. Ainsi, 27 kg de viande contaminée provenant de 6 nouvelles vaches de la ville de Minami Soma ont été vendues à Shizuoka City, 300 km plus loin. Plus de 13 kg ont été utilisés dans un restaurant de la ville et les 14 kg restants ont été vendus dans une boucherie. Cette viande a également été vendue à Tokyo et Kanagawa.

Les autorités ont procédé à des prélèvements de fourrage et d’eau de puits dans la ferme située à Minami Soma. Des taux de 75’000 becquerels par kg ont été mesurés dans le fourrage en question. Un niveau qui dépasse très largement la limite gouvernementale fixée à 300 becquerels par kilogramme. Selon le fermier, les bêtes étaient gardées à l’intérieur mais nourries avec du foin laissé à l’extérieur.

Keigo Endo, le président des sciences médicales de Kyoto Collège, a cru bon d’annoncer que «manger de la viande contaminée par du césium radioactif à quelques occasions ne cause pas de problèmes de santé». Je ne sais pas pour vous, mais personnellement j’ai autant de peine à avaler l’optimisme rayonnant de M. Endo qu’un steak au césium. Peut-être qu’il pourrait également expliquer les 75’000 becquerels dans le fourrage.

Aujourd’hui, Tepco va procéder à la réparation du système d’injection d’Azote dans le réacteur 3. L’injection d’Azote permet de réduire la probabilité d’explosion d’hydrogène. Tepco espère que le système sera en fonction d’ici au 17 juillet.

Lundi 11 juillet 2011

Il ne reste plus que 20 centimètres avant que l’eau ne déborde des sous-sols des réacteurs en détresses. Le système de décontamination de l’eau inventé et proposé par Areva ne tient pas ses promesses et cumule les pannes. Hier dimanche, il a été à l’arrêt durant plus de 12 heures. Tepco, l’opérateur de la centrale est en train de mettre en question la solution proposée par l’entreprise française. L’eau utilisée pour refroidir les réacteurs devient de plus en plus radioactive. Depuis le 2 juillet, Tepco n’utilise plus que cette eau retraitée par ce système pour refroidir les réacteurs.

Ce week-end, les températures ont été torrides au Japon. Elles ont grimpé à 36,4 degrés Celsius à Tokyo et 36 degrés à Fukushima. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la consommation d’électricité. Le gouvernement japonais dévoilera aujourd’hui les détails des tests de résistance auxquels seront soumis les réacteurs nucléaires du pays mis à l’arrêt depuis la catastrophe de Fukushima.

Dimanche 10 juillet 2011

Un nouveau tremblement de terre de 7,3 a secoué le Japon à 09h57 ce matin. Tepco annonce qu’il n’y a pas de dégâts à la centrale de Fukushima suite à cette très forte secousse, mais les employés ont dû quitter leur poste pendant 2 heures.

Le système de refroidissement a dû être arrêté, une nouvelle fois, après qu’une fuite de 50 litres d’un liquide inconnu a été découverte. Tepco est en train d’analyser ce liquide pour savoir s’il s’agit d’un produit chimique ou de l’eau hautement contaminée. Depuis sa mise en service, ce système fait plus souvent les premières pages pour ses pannes que pour son efficacité. Cette solution mise en place par Areva est presque en train de battre les records de pannes de Microsoft lors du lancement de Vista!

Alors que le gouvernement avait annoncé que de la viande de bœuf contaminée au Césium n’avait pas été mise en vente, on découvre que 5 bœufs ont été vendus sur les marchés de Tokyo le 30 juin. Les taux découverts dans ces bêtes dépassaient 3200 becquerels, soit plus de 6 fois la limite légale. Après les poissons, les légumes et les fruits, on se demande ce que les Japonais vont bien pouvoir manger.

Samedi 9 juillet 2011

Aujourd’hui, le premier ministre japonais Naoto Kan a officiellement déclaré ce que tous les spécialistes disaient à haute voix: «la décontamination du site de la centrale nucléaire de Fukushima prendra plus de 20 ans». Bon, ça c’est dit. Reste à payer la facture!

Cependant, il reste à résoudre la première équation: qu’est-ce que l’on fait maintenant alors que pratiquement rien n’a évolué depuis la première semaine et que la contamination radioactive gagne du terrain?

Vendredi 13h00

Tepco a décidé d’envoyer des liquidateurs dans le bâtiment du réacteur 3 de la centrale de Fukushima afin de brancher le système d’injection d’Azote. Un robot avait été utilisé sans grande réussite. Ainsi ce sont des hommes qui vont devoir pénétrer dans le bâtiment hautement contaminé et radioactif. Il est urgent pour Tepco d’injecter de l’Azote afin de réduire le risque d’explosion à l’hydrogène. Tepco espère pouvoir mettre en service ce processus d’ici au 17 juillet.

■ Vendredi 8 juillet 2011

Nous entrons dans le 4e mois. Depuis la première semaine de la catastrophe, la situation auprès des réacteurs a autant bougé qu’un garde de la reine d’Angleterre devant Buckingham Palace. La seule chose qui évolue de manière significative, c’est la quantité de particules radioactives qui contaminent de plus en plus le Japon.

Dans le bâtiment 3, le niveau de radiation et de contamination est tellement élevé que seul un robot peut y pénétrer. Mercredi, notre ami le robot n’a pas réussi à brancher un système d’injection d’azote pour prévenir une éventuelle explosion d’hydrogène. Des taux de plus de 400 000 millisieverts par an ont été mesurés, ce qui limite le temps de travail à moins de 2 heures pour un liquidateur.

Du césium a été découvert dans des feuilles de thé dans la région de Tochigi City, à 160 km de la centrale de Fukushima. C’est un endroit de plus qui vient allonger la liste des lieux de production touchés par les radiations après Chiba, Kanagawa et le plus grand centre de production de thé du Japon: Shizuoka. Mais bon, cela doit faire un moment que vous ne buvez plus de thé du Japon, n’est-ce pas?

Jeudi 7 juillet 2011

La commission de sûreté nucléaire japonaise a révélé une étude menée du 26 au 30 mars sur 1080 enfants de 0 à 15 ans dans les villes d’Itate, Kawamata, et Iwaki (préfecture de Fukushima). Bonne nouvelle, cette étude révèle que 55% des enfants ne présentaient pas de problème. Mauvaise nouvelle, 45% des enfants avaient la thyroïde contaminée.

Dans la ville de Fukushima, à 60 km de la centrale, des taux de 46 000 becquerels (la norme est fixée à 10 000 becquerels) ont été mesurés. C’est une très mauvaise nouvelle pour ses 300 000 habitants. En comparaison, cette contamination est supérieure au seuil qui avait poussé les autorités soviétiques à évacuer les populations de Tchernobyl en 1986. Le gouvernement japonais rechigne à faire évacuer les habitants car les compensations financières ruineraient Tepco et mettraient mal à l’aise les finances déjà stressées du Japon.

Tepco annonce que son système de décontamination de l’eau et du refroidissement des réacteurs fonctionne bien depuis une semaine. Le refroidissement peut être assuré. Mais Tepco se soucie de l’impact des tonnes d’eau versées sur les réacteurs.

Le président de la centrale de Genkai, M Toshio Manabe, dans la préfecture de Saga est sous pression. L’on a découvert que Kyushu Electric Power Company avait demandé à ses employés et à ses sous-traitants d’écrire au gouvernement pour demander la réouverture de cette centrale tout en laissant croire que les auteurs de ces messages étaient des habitants de la région.

Mercredi 6 juillet 20011

Le gouvernement japonais veut faire des tests de résistance des centrales nucléaires face aux tremblements de terre. Ca tombe bien, un tremblement de terre de 5,5 a touché l’ouest du Japon hier soir, mardi.

Le système du traitement de l’eau hautement radioactive fonctionne à 80% selon Tepco. Tout au long de la semaine, plusieurs arrêts techniques ont stoppé ce système. Ce système permet de réutiliser l’eau contaminée pour refroidir les réacteurs et diminuer la quantité d’eau pure utilisée.

Opération de communication ou une réelle utilité? C’est la question qui se pose à propos des tentes géantes en plastique que Tepco désire installer sur les bâtiments 1, 3 et 4. La première structure, prémontée à 50 km de la centrale, est prête à être installée sur le site et les socles en béton sont en construction autour des réacteurs. Les 3 bâtiments devraient être «enveloppés» d’ici à la fin septembre…

En théorie, ces tentes devraient réduire les émanations des particules radioactives dans la nature et protéger les réacteurs du mauvais temps. A Tchernobyl, un sarcophage en béton a été utilisé. Ici, c’est une toile en plastique. Tepco va commencer à mesurer la radioactivité ambiante autour des réacteurs afin de vérifier que sa nouvelle idée fonctionne (ndr: cela veut dire que Tepco n’a encore pas effectué ce genre de mesures jusqu’à aujourd’hui). Bricolage et improvisation ou réelle avancée? Beaucoup penchent pour la première option. En tout cas, elle permettra de protéger les bâtiments en ruine des objectifs des photographes et des cameramen. Une meilleure image: c’est déjà une victoire pour Tepco.

Mardi 5 juillet 2011

La radioactivité devient de plus en plus le centre du problème au Japon. La technologie n’est actuellement pas capable de trouver une solution pour stabiliser les réacteurs et les rendre inoffensifs. Force est de constater que chaque jour qui passe relâche dans l’air et dans le Pacifique des quantités de particules et de radiations nucléaires. Tel un cancer, la maladie se répand dans le Japon.

Des experts remettent en cause la bâche en plastique que Tepco est en train d’installer sur le réacteur 1. Cette sorte de tente géante est censée protéger le réacteur de la mousson et réduire les émanations radioactives. Une solution «plus durable» et «plus stable» est préférée.

Dans la ville de Date à 50 km de la centrale, des niveaux mortels de contamination radioactive ont été mesurés. 113 familles ont été évacuées et expropriées. La ville tente de diminuer la nocivité du sol, des routes, des écoles, etc. Toute ressemblance avec Don Quichotte et ses moulins à vents…, vous connaissez la suite.

Lundi 4 juillet 2011

La hausse de la radioactivité et la santé des citoyens japonais posent des questions de plus en plus brûlantes. Ces questions ont été mises en retrait depuis le 11 mars, mais depuis quelques jours, elles remontent à la surface surtout après que du Césium a été découvert dans l’urine d’enfants de 6 à 14 ans.

Dans les images vidéo divulguées par Tepco, l’expert référence pour Fukushima, Arnie Gundersen a découvert que dans le réacteur 3 des barres de combustibles MOX pourraient se trouver juste sous la surface de l’eau et non pas recouvertes sous des mètres d’eau comme prétendu par Tepco. Cette annonce soulève encore plus de questions sur la santé du réacteur 3.

Toujours dans le réacteur 3, Tepco a commencé vendredi à nettoyer le sol à l’aide d’un robot dans le but de faire diminuer le taux de radioactivité. Mais, malgré une légère baisse observée, les niveaux de radiation continuaient d’évoluer entre 438 000 et 1,6 million de millisieverts par an samedi. Tepco a décidé dimanche de couvrir le sol de plaques d’acier pour réduire les niveaux de radiation de deux tiers et d’injecter de l’azote afin de diminuer le risque d’explosion d’hydrogène.

Dimanche 3 juillet

L’avantage d’avoir 6 réacteurs dans une même centrale nucléaire, c’est qu’en cas de catastrophe, il y a toujours assez de contenus différents pour varier les infos quotidiennes et d’éviter la monotonie. Le désavantage d’avoir 6 réacteurs, c’est comme lorsque vous regardez des pop-corn dans une casserole: vous savez qu’un grain va exploser, mais vous ne savez pas lequel.

C’est exactement ce qui se passe avec le réacteur 5. Alors que tout semblait relax et maîtrisé, Tepco s’est aperçu qu’un tuyau qui transportait de l’eau hautement radioactive avait un gros trou. La fuite était de 30 cm de long sur 7 cm de large

L’entreprise a stoppé l’injection d’eau vers 10h00 ce matin. Le tuyau a été remplacé et le refroidissement a pu reprendre. La température dans le réacteur a légèrement augmenté à 43 degrés, sans atteindre de niveau critique.

Tepco ne peut toujours pas envoyer des hommes à l’intérieur du bâtiment 3. Le niveau de radiation est tellement élevé que l’opérateur utilise des robots pour tenter de faire un peu le ménage parmi les débris. Les robots utilisent une sorte d’aspirateur pour aspirer les pièces qui encombrent le bâtiment.

Samedi 2 juillet: 10h00

Du tellurium-129m radioactif a été détecté pour la première fois en mer aux environs du réacteur 1 de la centrale nucléaire Fukushima, a annoncé Tepco. 125 becquerels de Tellurium ont été détectés par litre d’eau recueillie le 4 juin. Cette concentration est environ 2,4 fois supérieure aux niveaux de sécurité.

Le tellurium-129m a une courte demi-vie d’environ 34 jours. Sa détection à proximité de l’entrée indique la possibilité d’une nouvelle fuite d’eau radioactive dans la mer.

■ Samedi 2 juillet 2011

Bonne nouvelle: Tepco montre des progrès dans le système de refroidissement du Réacteur 3. Depuis jeudi la température du combustible nucléaire est passée de 62 à 40 degrés Celsius. Comme le refroidissement a progressé plus rapidement que prévu initialement, Tepco pense que la température va vraisemblablement se stabiliser à 30 degrés d’ici à quelques jours. Si Tepco arrive à maintenir ce système de refroidissement et si l’entreprise dit vrai, c’est une excellente nouvelle. Peut-être le plus grand progrès en bientôt 4 mois!

Selon les mesures de radioactivité prises par le gouvernement japonais dans la zone d’évacuation de 20 km, la contamination est plus importante dans les sols que sur les routes. Des taux ont montré jusqu’à 340’000 microsieverts par an dans les sols de la ville de Tomioka. Sur les routes, les substances radioactives seraient «lavées» alors que sur les sols, elles ont tendance à s’y incruster.

Après Greenpeace avec son vaisseau amiral, le Rainbow Warrior, un nouveau bateau va faire des mesures dans le Pacifique. Le navire d’études océanographiques Umitaka-maru a quitté Tokyo pour mener des travaux sur la diffusion de la contamination radioactive dans l’océan à partir de la centrale de Fukushima.

L’opération est menée en coopération avec plusieurs organisations, dont une spécialisée dans la recherche sur la pêche. Le navire va prélever des échantillons des fonds marins au large de la centrale de Fukushima pour étudier l’impact des substances radioactives sur la faune et le plancton.

Vendredi 1er juillet 2011

Des traces de Césium 134 et 137 ont été découvertes dans les urines d’enfants de 6 à 16 ans. La plus grande quantité de Césium-134 a été trouvée chez une fille de 8 ans avec 1,13 becquerel par litre et 1,3 becquerel par litre de Césium-137 chez un garçon de 7 ans. Ces tests montrent clairement que des enfants sont contaminés à plus de 60 km de la Centrale! Ils révèlent également que la distribution de dosimètres ne permet pas aux humains de se protéger contre les radiations! Actuellement cette distribution de gadgets est la réponse la plus médiatique du Gouvernement pour protéger la population. Ne vaudrait-il pas tout simplement évacuer les enfants de ces régions contaminées?

D’ailleurs quatre villes ont été évacuées à plus de 60 km de la Centrale à cause des taux élevés de radiations radioactives. Actuellement 80’000 personnes ont dû quitter leurs maisons autour de Fukushima. L’évacuation est un problème pour les autorités et pour Tepco en raison des frais de dédommagements! Nous en revenons toujours à l’argent.

Sur le site de la Centrale, un nouvel employé a été fortement contaminé. A ce jour plus d’une centaine d’employés ont été fortement irradiés.

Jeudi 30 juin 2011

Quel est le point commun entre Roger Federer à Wimbledon et le système de traitement de l’eau radioactive à Fukushima? Les deux se sont arrêtés hier! Mais à la différence de Roger, l’arrêt du système est une routine quotidienne. Cette fois -ci, c’est une vanne mal réglée qui en est la cause. Depuis, il a été remis en service.

Cela faisait longtemps que le réacteur 6 n’avait pas fait parler de lui. Ce matin, il s’est rappelé à notre bon souvenir. Le taux de contamination de sa piscine, qui contient le combustible nucléaire, est en train de monter.

Le nouveau président de Tepco, Toshio Nishizawa, s’est rendu à Fukushima et s’est excusé pour les problèmes engendrés pour les habitants de Fukushima. Il promet un processus de compensation pour ceux qui ont été déplacés.

Mercredi 29 juin 2011

Une grue géante de 140 m de haut a été amenée sur le site de la centrale afin d’installer une énorme bâche en plastique sur le réacteur 1. Cette sorte de tente géante sera censée protéger le réacteur 1 des pluies torrentielles de la mousson. Avant que cette opération ne débute, la grue sera utilisée pour déblayer le toit du réacteur d’éléments encombrants suite à l’explosion d’hydrogène du mois de mars.

Tepco a commencé l’injection d’azote dans le réacteur 2 afin de réduire les risques d’explosion à l’hydrogène. L’opérateur aimerait bien effectuer cette opération dans le bâtiment du réacteur 3, mais le taux d’irradiation est actuellement trop élevé. Tepco injecte déjà de l’azote dans le bâtiment 1.

Alors que l’eau située dans les bâtiments était censée déborder il y a 9 jours, Tepco annonce que 15 tonnes d’eau radioactive se sont échappées dans le Pacifique. N’allez surtout pas imaginer que cette fuite a une quelconque relation avec les problèmes de stockage de Tepco. C’est du hasard, un coup de bol quoi!

Une bonne nouvelle: le système de filtration d’eau semble fonctionner. Bravo! Il reste à déterminer la quantité d’irradiations que ce système est capable d’enlever. Les premiers tests montraient un encourageant 1% de décontamination alors que l’objectif était de 99,9%.

Les petits actionnaires de Tokyo Electric Power ont manifesté leur colère à l’encontre des dirigeants de la compagnie lors de l’assemblée générale de l’entreprise. Cette assemblée a été «assez houleuse» selon une terminologie diplomatique.

Mardi 28 juin 2011

Caramba, encore raté! La tentative de faire fonctionner la machine à décontaminer l’eau hautement radioactive pendant plus de 5 heures a échoué! En effet, Tepco avait réussi à la mettre en route hier après-midi après plus d’une semaine d’arrêt. Mais le système s’est arrêté après 90 minutes. Le système inventé et improvisé par Kurion et Areva montre une fois de plus la difficulté de maîtriser cette catastrophe nucléaire.

Puisque nous en sommes dans les nouvelles moyennement réjouissantes, voici que du strontium-89 et 90 radioactif a été découvert dans les fonds marins autour de la centrale. Cet élément hautement cancérigène avait déjà été détecté à plus de 60 km dans les villages autour de Fukushima, mais jusqu’à aujourd’hui, jamais dans le Pacifique. Le strontium a une demi-vie de 29 ans. La bonne nouvelle? Le ministère de la santé n’a pas retrouvé du strontium dans les poissons et les crustacés. Ça semble assez logique: il y a du strontium dans les fonds marins et l’eau, mais aucune trace dans les poissons!

■ Lundi 27 juin 2011

Après plus de 3 mois et demi, le gouvernement va débuter un contrôle de santé des 2 millions de personnes qui vivent dans la préfecture de Fukushima. Leur taux de contamination sera estimé par le Ministère de la santé. Les tests débuteront avec un groupe de 28’000 personnes qui vivent dans 3 villes de Idate, Kawamata et Namie. Dans ces deux dernières villes, situées à 35 km de la centrale et hors de la zone de sécurité, les urines de 15 habitants ont déjà dévoilé des traces de césium radioactif.

C’est aujourd’hui que Tepco va tenter de battre le record de fonctionnement de sa machine à décontaminer l’eau hautement radioactive. Le record à battre est de 5 heures d’affilée. Ce système permettrait à Tepco de réutiliser l’eau qui se trouve dans les bâtiments afin de refroidir les réacteurs. A suivre…

La population japonaise semble de moins en moins malléable face à l’atome. Dimanche, le gouvernement a lancé une campagne de public relations, sur la chaîne nationale NHK TV, afin d’expliquer les bénéfices et le niveau de sécurité de l’industrie nucléaire japonaise ainsi que le redémarrage de la centrale dans la province de Saga. Résultat: un flop, ce qui paraît la moindre des choses pour nous qui vivons en Europe ou en Amérique du Nord, mais une révolution pour le Japon.

■ Dimanche 26 juin 2011

C’est demain lundi que Tepco espère pouvoir mettre en route son système de décontamination d’eau hautement radioactive qui se trouve dans les sous-sols des réacteurs. Des nouveaux composants seront utilisés pour réduire la radioactivité.

Tokyo Electric Power Company a commencé à ajouter de l’acide borique à la piscine de stockage du combustible irradié du réacteur 3 pour empêcher la crémaillère d’injection d’être corrodée par l’eau alcaline. D’ici à lundi, 90 tonnes d’eau et d’acide borique devraient avoir été déversées dans cette piscine.

La société a commencé l’opération dimanche matin. Environ 90 tonnes d’eau contenant de l’acide borique seront versées dans la piscine jusqu’à lundi.

■ Samedi 25 juin 2011

Dans la préfecture de Fukushima, 300 000 enfants et femmes enceintes vont recevoir des dosimètres pour surveiller leur exposition aux rayonnements nucléaire de la centrale nucléaire de Fukushima. Ainsi 500 écoles seront équipées de ces détecteurs ainsi que 280 000 enfants de 14 ans et moins.

Pendant ce temps, du césium a été découvert dans de l’urine de 15 habitants de la ville de Kawamata et de Iitate à 35 km de la centrale.

Jeudi 23 juin (10h)

Alors que la mousson arrive sur Fukushima avec ces trombes d’eau, la Centrale a subi une nouvelle secousse tellurique de 6,5 ce jeudi. ■ Jeudi 23 juin 2011

Tepco a découvert que le système de filtrage imaginé et inventé par la start-up américaine Kurion, les français Areva et Veolia Water, les japonais Hitachi et Toschiba ne filtrent et n’enlèvent que le 1% du césium contenu dans l’eau radioactive de la centrale. En théorie, ce système devait enlever 99,9% du césium. De plus, depuis sa première tentative de mise en route, samedi dernier, ce système n’a fonctionné que quelques heures.

Pour éviter d’ajouter encore plus d’eau dans les sous-sols de la centrale, Tepco a décidé de diminuer les quantités d’eau déversées sur les réacteurs. Du coup, la température de la piscine du réacteur 4 est repartie à la hausse. Un véritable casse-tête.

Le taux d’humidité du bâtiment 2 est descendu de 99% à 46% depuis que les portes ont été ouvertes ce lundi. Cependant, le taux de radiation fluctue toujours entre 130 000 et 840 000 millisieverts par an, ce qui rend les conditions de travail toujours dangereuses pour les liquidateurs. L’opération «portes ouvertes» continue.

Six des dix municipalités voisines de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi ont déclaré qu’elles n’avaient pas reçu de notification d’évacuation ni de la part du gouvernement ni des autorités locales après l’accident nucléaire du 11 mars. Le gouvernement central et les autorités locales doivent donner de telles informations aux municipalités concernées dans le cas d’accidents graves dans des centrales nucléaires.

■ Mercredi 22 juin 2011

Pour éviter la faillite, l’opérateur de la centrale, Tepco va recevoir 12,4 milliards de dollars de la part du gouvernement japonais. Pendant ce temps et, fait rare, le président de Tepco Masataka Shimizu ainsi que son successeur Toshio Nishizawa se sont rendus à Fukushima. Ils ont rencontré le gouverneur de la région pour lui présenter leurs excuses. M. Shimizu laissera sa place dans quelques jours.

Dans un document de 50 pages, la télévision japonaise NHK et Tepco ont dévoilé «le chaos et une bataille désespérée» durant les 5 jours qui ont suivi le début de la catastrophe. De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a loué l’exemplarité de la réaction des autorités japonaise durant cette même période. Sérieux contrastes entre les deux versions! On dirait que l’une se base sur les faits et que l’autre a réécrit l’histoire via son agence de pub.

Dans le document publié en japonais par Tepco le 18 juin, l’opérateur évoque un «chaos» et une «bataille désespérée» qui s’est soldée par la fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3. Pour expliquer cette débâcle, le rapport officiel pointe du doigt le retard pris dans la mise en œuvre de certaines mesures indispensables, l’absence sur le site d’équipements d’intervention d’urgence et la crainte des employés d’être irradiés.

Avant d’intervenir, les employés ont dû trouver le manuel des procédures d’urgence qui n’était pas dans la salle de contrôle mais dans des bureaux administratifs. Ainsi, la pression qui s’accumulait dans les réacteurs n’a pu être relâchée que trop tardivement.

Sur le terrain, les employés n’ont pas trouvé de combinaisons de protection dans la centrale de Fukushima et ont dû aller en chercher au centre de gestion de crise situé à 5 kilomètres. Seuls 2 employés ont pu intervenir tardivement sur le réacteur 1.

Le compresseur qui a servi à l’activation de la ventilation ainsi que les batteries et les câbles utilisés pour rétablir la surveillance des installations ont été empruntés à des sous-traitants travaillant sur la centrale.

Finalement, un camion de pompiers de la centrale n’a pu atteindre le réacteur 1 que plusieurs heures après l’arrêt des circuits de refroidissement, la route d’accès étant bloquée par un réservoir. Lorsqu’il arriva sur le site, le cœur du réacteur 1 avait déjà fondu. Et ce n’était que le début…

■ Mardi 21 juin 2011

Après avoir fonctionné pendant quelques instants ce mardi matin, le système de décontamination de l’eau radioactive, qui se trouve dans les sous-sols des réacteurs, est à nouveau à l’arrêt. Ce matin, Tepco avait remis en route le système, mais il s’est arrêté sans que la raison soit actuellement connue.

Lors de la mise en service de samedi, les niveaux de contamination dans l’unité de traitement avaient atteint en 5 heures la limite qui ne devait être atteinte qu’en un mois.

Tepco admet avoir sous-estimé la quantité de radioactivité. En effet, la contamination de l’eau dépasse 140 fois les prévisions de l’opérateur et atteindrait 720 000 terabecquerels (uniquement pour l’eau qui stagne actuellement dans les bâtiments).

Par comparaison, Tchernobyl avait relâché dans l’air 5,6 millions de terabecquerels. Les émanations de Fukushima arriveraient bientôt à 1,5 million de terabecquerels.

■ Lundi 20 juin 2011

C’est aujourd’hui, lundi 20 juin, que l’eau hautement radioactive est censée déborder des sous-sols des réacteurs 2 et 3. Pour éviter qu’un tel événement ne se produise, Tepco avait imaginé un système de pompage et de filtrage de cette eau. Depuis son installation, le système de décontamination n’a fonctionné que 5 heures et il est en panne sèche depuis samedi. Pour l’instant, Tepco n’annonce aucune information sur l’augmentation du niveau de l’eau ou du débordement. A suivre.

Ce matin les portes du bâtiment du réacteur 2 ont été ouvertes pour «ventiler» l’humidité et l’air hautement radioactifs qui se trouvent à l’intérieur afin de permettre aux liquidateurs de pouvoir y travailler. Tecpo assure «qu’il n’y aura aucun impact sur l’environnement». Ah! Cela faisait déjà 34 jours que l’entreprise n’avait plus utilisé cette phrase magique. Nous voilà rassurés!

C’est également en ce début de semaine que la piscine du réacteur 4 a décidé de faire parler d’elle. Tepco a dû commencer à injecter de l’eau dans la piscine depuis le toit du bâtiment. Depuis 10 jours, le niveau d’eau a baissé d’un tiers et de fortes émanations radioactives s’échappent dans la nature. Actuellement la radioactivité est tellement élevée que les liquidateurs ne peuvent pas s’approcher du réservoir qui contient du combustible nucléaire. Tepco espère pouvoir remplir à nouveau la piscine afin d’y diminuer les émanations radioactives. Cependant, «il n’y aura aucun impact sur l’environnement». Rien que le fait de le dire, et l’on se sent déjà rassuré.

Dimanche 19 juin (19h00)

Voici le plan de Tepco pour filtrer son eau hautement radioactive qui menace de déborder dans le Pacifique. Après avoir fonctionné pendant 5 heures, dans la nuit de vendredi, tout le système a dû être arrêté à cause du système imaginé par l’entreprise Kurion. Mal dimensionné, son filtrage ne peut pas supporter une telle radioactivité.

Toshiba devait procéder à l’isolation de l’eau radioactive. La startup américaine Kurion prenait le relais pour prédécontaminer l’eau en captant une partie du césium radioactif. Les français Areva et Veolia Water devaient injecter des réactifs pour capter le reste du césium et le strontium. Finalement, Hitachi devait procéder au dessalement de l’eau. En théorie, la radioactivité de l’eau devait diminuer de 1000 à 10 000 fois. Mais en pratique tant que Kurion ne trouve pas les pièces adaptées pour ce contexte particulier de radioactivité, toute l’installation tombe à l’eau, si j’ose dire.

Dimanche 19 juin 2011

Tepco se lance dans une action portes ouvertes. Tout d’abord, les portes du bâtiment 2 vont être ouvertes d’ici à lundi pour évacuer les dernières radiations radioactives et faire baisser le taux d’humidité. «L’opération ne sera pas dangereuse pour l’homme et la nature» annonce Tepco. Comme quoi l’opérateur de la centrale n’a toujours pas perdu son sens de l’humour et de la relativité.

La deuxième opération porte ouverte concerne l’eau hautement radioactive. Comme le système de décontamination ne fonctionne toujours pas, Tepco va devoir à nouveau déverser de l’eau irradiée dans le Pacifique. Mais aucun souci à se faire: «L’opération ne sera pas dangereuse pour l’homme et la nature».

Samedi 18 juin 2011

Après avoir fonctionné pendant 5 heures, le système de décontamination de l’eau est à nouveau arrêté. «Des pièces du système qui absorbent le césium radioactif doivent être changées beaucoup plus tôt que prévu en raison du niveau trop élevé de radiations» a annoncé Tepco. Un composant à base de zéolite a failli à sa mission en 5 heures alors qu’il devait durer 1 mois. Certainement une erreur de calcul dans ce prototype unique au monde et encore jamais testé.

Le temps presse pour trouver une solution fiable d’ici à lundi. Selon les plans, le système devrait traiter 1200 tonnes par jour, en diviser la radioactivité par un facteur de 1000 à 10 000 fois.

Vendredi 19h00

Tepco a réussi à mettre en service le système de traitement de décontamination de l’eau radioactive qui se trouve dans les sous-sols des réacteurs. Les ingénieurs espèrent pouvoir utiliser l’eau ainsi traitée pour refroidir les réacteurs et former une sorte de circuit fermé. L’opérateur possède plus de 105 millions de litres d’eau mortellement radioactive dans ses cuves, de quoi refroidir les réacteurs pendant un certain temps.

Depuis la catastrophe de Fukushima et du tsunami, le tourisme japonais s’est effondré. En avril la baisse fut de 62,5%. En mai la baisse a atteint 50,4% avec 350 000 visiteurs étrangers en moins durant ce mois en comparaison avec mai 2010.

■ Vendredi 17 juin 2011

Les portes du bâtiment numéro 2 vont être ouvertes. Après l’installation d’un système de ventilation pour réduire le taux des radiations nucléaires et un taux d’humidité de 99% à l’intérieur du bâtiment, Tepco a décidé d’accélérer le processus en ouvrant les portes. Cette opération devrait permettre aux liquidateurs de rester plus longtemps dans le périmètre du réacteur 2.

La course contre la montre continue afin de vider l’eau hautement radioactive qui se trouve dans les sous-sols des réacteurs. Si le nouveau système de filtration qu’essaie d’installer Areva ne fonctionne pas d’ici au lundi 20 juin, l’eau pourrait déborder des bâtiments et se répandre dans la centrale et dans le Pacifique. Un scénario que redoutent Tepco et l’Agence japonaise du nucléaire. Cependant, ce système expérimental n’a jamais été implémenté et reste théorique. Depuis son installation, il accumule les retards et les pannes. Le système a été stoppé ce vendredi matin à cause d’une fuite. La réponse tombera ce lundi.

En parlant du français Areva, son emblématique directrice Anne Lauvergeon est sur le point d’être remplacée par Luc Oursel.

■ Jeudi 16 juin 2011

La ville de Tokyo a décidé de faire ses propres mesures de radioactivité et d’en informer ses habitants. Contrairement aux mesures faites par Tepco et le gouvernement qui fixent leurs détecteurs entre 18 et 34 mètres de hauteur, les mesures seront prises entre 1 m et 1,8 m du sol. Cette démarche a été déclenchée par la pression des municipalités de Tokyo qui reportaient systématiquement des différences notoires de radiations avec les mesures «officielles». Le ministère de la Science va également installer des centaines de détecteurs, à hauteur d’homme, dans 35 préfectures sur les 47 que compte le Japon. Les résultats seront officiellement publiés.

Tepco a débuté la construction de la structure qui sera censée porter une bâche en plastique et protéger les réacteurs de la saison des pluies et dans une moindre mesure de retenir une partie des radiations. Le cadre de 40 mètres de long sur 50 mètres de haut est en train d’être pré-monté dans le port d’Onahama à 50 km de Fukushima. Tepco pense amener cette structure à Fukushima d’ici à fin juillet. Elle sera installée par des grues télécommandées, car les émissions radioactives sont trop élevées sur le réacteur 1. Des structures identiques sont prévues pour les réacteurs 3 et 4.

Aujourd’hui, avec 4 jours de retard, un test du système de traitement de l’eau hautement radioactive des réacteurs devrait avoir lieu. Tepco espère pouvoir diminuer le taux mortel de radiation de l’eau et l’utiliser en «circuit fermé» pour refroidir les réacteurs.

■ Mercredi 15 juin 2011

Tepco propose de recouvrir le réacteur 1 avec une feuille de polyester afin de réduire les dégagements de matière radioactive dans la nature. Cette idée souligne l’importance du phénomène. Cette protection servira à protéger l’infrastructure de la saison des pluies qui arrive. L’implémentation devrait débuter d’ici à la fin du mois. Il ne reste qu’à trouver les volontaires pour aller attacher cette bâche géante sur la structure du réacteur et trouver un moyen pour éviter les explosions d’hydrogène.

La télévision japonaise NHK annonce que sur 22 préfectures testées, sur les 42 existantes entre Hokkaido et Osaka, 16 ont décelé des matières radioactives dans les dépôts de leurs stations d’épuration d’eau. Le niveau de césium radioactif était le plus élevé dans la ville de Fukushima où il a atteint 447 000 becquerels par kilo. Vient ensuite Tokyo avec 55’000 becquerels et Maebashi, une ville au nord de Tokyo, où l’on a enregistré 42’800 becquerels.

Le plutonium-238 continue sa promenade. Des traces ont été découvertes à 500 mètres du réacteur 1 dans une zone de repos des liquidateurs. Pour continuer sur les employés de la centrale, 23 nouvelles mesures de contamination ont donné des résultats positifs. Depuis le début de la semaine, le compteur s’est installé à 123 liquidateurs contaminés depuis le mois d’avril.

■ Mardi 14 juin 2011

Le ministre japonais de la Santé est inquiet et regrette la hausse de la contamination radioactive des liquidateurs. Six employés ont reçu des doses allant jusqu’à 497 millisieverts, 6 autres ont reçu des doses comprises entre 250 et 200 millisieverts et finalement 88 liquidateurs ont dépassé les 100 millisieverts. Les 100 millisieverts étaient la dose annuelle admise avant la catastrophe avant qu’elle ne soit remontée à 250 millisieverts afin de permettre aux employés de rester plus longtemps sur la centrale. Au niveau international, c’est la limite de 100 millisieverts par an qui est admise pour un liquidateur.

Selon NHK, 3726 employés différents ont travaillé à la centrale depuis le début de la catastrophe.

Tepco a entamé des opérations afin de réduire le niveau de radiation dans l’eau de mer. Deux dispositifs de filtrage ont été mis en fonction, proches des prises d’eau des réacteurs 2 et 3, là où ont été enregistrés des niveaux élevés de radiation. Ces systèmes vont pomper, dans un premier temps, l’eau de mer et absorber ensuite 20 à 30% de césium radioactif à l’aide de zéolite. L’eau sera renvoyée vers la mer quand même avec le 80% du césium restant. C’est déjà ça.

Selon un sondage de la chaîne de TV nationale NHK, 47% des Japonais désirent réduire le programme nucléaire (+4%) et 18% demandent la fermeture des centrales. Ils ne sont plus que 27% à vouloir maintenir le niveau actuel. L’érosion des pro-nucléaires continue au rythme des mauvaises nouvelles de la centrale.

■ Lundi 13 juin 2011

Jusqu’à 240 fois la limite légale de strontium-90 radioactif a été détectée dans des échantillons dans le Pacifique proche de la centrale de Fukushima, a annoncé Tokyo Electric Power (Tepco). L’opérateur de la centrale a déclaré que la substance a été également trouvée dans les eaux souterraines près des réacteurs 1 et 2. De son côté, l’Agence gouvernementale japonaise de sécurité nucléaire et industrielle confirme pour la première fois la découverte du strontium dans les eaux souterraines. L’agence a indiqué qu’il est nécessaire de surveiller attentivement les effets possibles du strontium sur les produits de la pêche près de l’usine. Le strontium est réputé pour participer au développement de cancers des os et pour se substituer au calcium. Le strontium a une demi-vie de 29 ans.

Tepco se trouve contraint de réévaluer son projet de refroidissement de la piscine de stockage de combustible irradié du réacteur 4. L’injection d’eau à partir d’un véhicule spécial n’a pas suffi à refroidir l’eau de la piscine, dont la température reste supérieure à 80 degrés C et les émanations radioactives importantes. Tepco envisage d’installer un système de circulation de liquide de refroidissement qui pompera l’eau de la piscine pour la réintroduire comme fluide caloporteur.

■ Dimanche 12 juin 2011

Avec deux jours de retard, Tepco va effectuer demain lundi, des tests avec un nouveau système qui pourrait permettre de diminuer la contamination radioactive qui se trouve dans l’eau du bâtiment 2. Le système, qui doit filtrer 12 500 litres à l’heure, avait été mis en marche ce week-end, mais certaines pompes montraient des signes de faiblesse. Tepco a jusqu’au 20 juin avant que l’eau ne déborde.

■ Samedi 11 juin 2011

Etrange constatation pour marquer les 3 mois de Fukushima. Lors des TJ: la Télévision Suisse Romande a diffusé un reportage de 5 minutes sur l’historique de la catastrophe nucléaire. Sur France 2 et TF1, l’épisode a duré à peine moins d’une minute. En Italie, pas un mot sur la RAI, alors que les Italiens sont appelés à voter pour/contre le nucléaire dimanche et lundi. Ne serions-nous pas tous égaux devant l’uranium?

Pour célébrer les 3 mois de Fukushima, des milliers de personnes sont descendus dans la rue des grandes villes du Japon pour manifester contre le nucléaire. Cette démarche est très inhabituelle pour un pays qui a été noyé dans la publicité et la politique tout nucléaire depuis des décennies.

Tepco annonce que 12 employés ont eu des problèmes de santé à cause de la chaleur et de l’humidité.

Dans le réacteur 2, les ingénieurs ont débuté une opération afin d’évacuer l’air hautement radioactive et humide pour permettre d’y travailler. Ce processus devrait durer 3 jours. Ensuite, les portes du bâtiment seront ouvertes. Cette opération relâchera dans l’air d’importante quantité de particules radioactives.

■ Vendredi 19h00

La radioactivité dans le réacteur 3 est devenue bien trop forte pour que des hommes puissent y travailler plus de 20 minutes. C’est ce qu’ont constaté 9 liquidateurs qui ont pénétré dans le bâtiment aujourd’hui. De l’azote va être injecté afin d’éviter une nouvelle explosion d’hydrogène.

Deux nouveaux employés de 30 et 40 ans ont été fortement irradiés. Ils ont reçu des doses de plus de 640 millisieverts. Avant l’accident, la limite était de 100 millisieverts avant d’être remontée à 250 millisieverts pour permettre à Tepco de pouvoir utiliser plus longtemps ses liquidateurs.

MERCI!

Chaque jour, vous êtes de plus en plus nombreux à parcourir les infos quotidiennes sur la Centrale de Fukushima. Vous êtes parfois tellement nombreux que le site n’arrive pas toujours à tous vous accueillir en même temps. Mes excuses, mais tentez une nouvelle fois.

Un tout grand merci pour vos encouragements et vos messages sympathiques.

Et un merci particulier à Philippe Meyer pour sa chronique sur France Culture, jeudi 9 juin (écouter ici) et au journal Le Temps pour sa précieuse et indéfectible collaboration.

Vendredi 10 juin Cela fait 3 mois, jour pour jour, que le réveil sonne à 4 heures du matin pour lancer la collecte des nouvelles de Fukushima. Vous l’avez compris, nous en sommes déjà à 3 mois. A voir l’évolution de la situation, c’est comme si tout s’était passé hier!

Quelle différence y a-t-il entre un enfant européen et un enfant de la ville de Date City à 60 km de Fukushima? L’enfant européen va à l’école avec une Nintendo DS dans sa poche alors que les 8000 élèves de Date City ont reçu un compteur Geiger pour visualiser le taux de radiation nucléaire. Inquiète, la municipalité a mesuré des taux de césium 20 fois supérieurs à la limite légale. Ne serait-ce pas plus simple de les évacuer?

Le gouvernement japonais pense qu’il serait opportun d’élargir le périmètre d’évacuation autour de la centrale et confirme les taux de radiation publiés par Greenpeace. La contamination ne cesse de s’élever. Du strontium a même été découvert à 62 km de la centrale. De son côté, la région de Fukushima fait face à une pénurie de médecins. On les comprend!

De solides taux de césium ont été découverts dans les feuilles de thé dans la ville de Shizuoka, proche de Tokyo (300 km de Fukushima). Pour la préfecture de Shizuoka, qui est connue pour l’excellence de son thé, il devient paradoxal de ne plus pouvoir vendre son thé et de boire la tasse.

■ Jeudi 9 juin 2011

Inlassablement, le niveau de l’eau hautement radioactive continue d’augmenter dans les sous-sols des réacteurs 1, 2, 3. Si rien n’est fait, cette eau devrait déborder d’ici au 20 juin. Du coup, Tepco tente de trouver une solution pour transvaser 2700 tonnes d’eau et gagner ainsi 5 jours. Cette stratégie rappelle le farouche combat de Don Quichotte et ses moulins à vent.

L’opérateur de la centrale a décidé d’évacuer l’air hautement irradié qui se trouve à l’intérieur du bâtiment du réacteur 2. Le taux d’humidité de 99% et les radiations ne permettent pas aux liquidateurs d’y travailler. Des filtres doivent être installés d’ici à samedi pour y injecter de l’air pur pendant 3 jours. Ensuite, les portes du bâtiment seront ouvertes pour diminuer au maximum les risques pour les employés.

Avec les dernières informations de l’Agence nucléaire japonaise, nous savons depuis quelques jours que les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 ont fondu et le corium a percé les cuves de chacun des 3 réacteurs. Une partie de ce magma s’est répandue au fond des enceintes de confinement sur des dalles de béton de 8 mètres d’épaisseur. La grande info du jour, c’est le timing de la fonte des réacteurs.

Jusqu’à la semaine dernière, Tepco avait toujours assuré que tout était sous contrôle et réfuté la fusion du combustible. La réalité annoncée par l’Agence est différente.

– Le cœur du réacteur 1 a commencé à se détériorer 3 heures après le séisme le 11 mars et la cuve a été percée 2 heures après.

– La dégradation du cœur du réacteur 2 a débuté 77 heures après le séisme et 3 heures après, le percement de la cuve.

– Enfin, la cuve du réacteur 3 a été percée 79 heures après le séisme, soit 39 heures après le début de la fonte du cœur.

Ahurissant, n’est-ce pas?

■ Mercredi 13h

Tohoku University a créé un robot spécial afin de pouvoir entrer dans les bâtiments hautement radioactifs des réacteurs 1, 2 et 3. Ce nouveau robot a été dévoilé à la presse ce matin et il devrait s’ajouter aux robots américains déjà sur place. Avec les niveaux de radiation actuels, le travail dans les bâtiments est très dangereux pour la santé des liquidateurs.

■ Mercredi 8 juin 2011

Ce n’est pas 1 mais 3 réacteurs qui ont vu leur cuve transpercée par leurs combustibles nucléaires. Ainsi, les réacteurs 1, 2 et 3 ont fondu et la matière en fusion s’est répandue dans les sous-sols des bâtiments 1, 2 et 3.

Là, c’est un nouveau record mondial qui sera difficile à battre. Mais les records ne sont-ils pas fait pour être battus? En tout cas, sur l’échelle des catastrophes nucléaires qui compte 7 marches, nous sommes en train de mettre une rallonge pour bientôt atteindre le même score que Nadia Comaneci au JO de Montréal: un 10 parfait!

Une fuite dans le couvercle du réacteur 2 a été détectée. Grande comme une carte de crédit, cette fissure laisse échapper des particules hautement radioactives dans la nature.

Nous assistons à un grand déballage au niveau du gouvernement et de l’opérateur Tepco. Les nouvelles sont assez effrayantes. Ainsi le Ministère des sciences a «oublié» de publier les taux de radiations autour de la centrale de Fukushima entre le 16 mars et le 4 avril. Le périmètre d’évacuation de 20 km avait été effectué sur les données fournies par ce ministère. Ainsi l’on comprend mieux pourquoi les USA et d’autres pays avaient demandé à leurs ressortissants de quitter une zone allant jusqu’à 80 km de la centrale. Les mesures de radioactivités montrent que certains gouvernements étaient au courant de l’ampleur des radiations.

Sur une période de 4 ans et dès juillet, l’Agence internationale du nucléaire devrait commencer à mesurer l’impact de la forte contamination du Pacifique. Finalement, l’Autorité japonaise de sûreté du nucléaire a indiqué que les rejets radioactifs de la première semaine se sont élevés à 770’000 térabecquerels, soit deux fois plus que les 370’000 térabecquerels précédemment annoncés. Les records sont faits pour être battus…

■ Mardi 7 juin 2011

La situation ne s’arrange pas à Fukushima et c’est vraiment peu de le dire. Des niveaux de radiation de l’ordre de 4000 millisieverts par heure ont été détectés dans l’atmosphère proche de la centrale, du plutonium s’infiltre dans les sols et Tepco se noie sous des millions de litres d’eau hautement contaminée.

Pour couronner le tout, Tepco boit également la tasse à la bourse de Tokyo. Hier lundi, les investisseurs ont sanctionné l’opérateur de Fukushima. Le titre de l’entreprise a chuté de 27,62%, l’action tombant à 207 yens (1,76 €). Depuis la catastrophe, le 11 mars 2011, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur. Le président de la bourse de Tokyo, Atsushi Saito, a estimé que le premier électricien japonais devrait être placé en redressement judiciaire, puis nationalisé. Aucun doute que cette expérience financière douloureuse va marquer les investisseurs et les producteurs d’électricité dans le monde entier.

Arrivant comme la grêle après les vendanges, le président de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, propose d’élever les standards de sécurité pour les centrales nucléaires à travers le monde. Il n’a pas précisé si cette idée allait s’appliquer à la nouvelle centrale nucléaire iranienne ou celle de Mühleberg en Suisse dont les fissures feraient frémir n’importe quelle liquidateur. M. Amano a également indiqué que le rapport sur Fukushima sera rendu le 20 juin.

Le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, a annoncé ce matin que la zone d’évacuation pourrait être agrandie à cause de l’augmentation de la radioactivité dans certains endroits. Le gouvernement va effectuer de nouvelles mesures de contaminations.

■ Lundi 6 juin 2011

Tepco annonce que la pression à l’intérieur du réacteur 1 est identique à la pression de l’air externe. Cette nouvelle souligne l’importance et la grandeur des trous causés dans la cuve du réacteur par la fonte du combustible nucléaire. Elle montre également que l’air contaminé qui se trouve à l’intérieur du réacteur s’évacue dans la nature. C’est une très mauvaise nouvelle mais normale dans la situation actuelle. Au final, l’eau utilisée pour refroidir ce réacteur coule dans ses sous-sols et l’air du réacteur se propage hors du bâtiment.

Pour la première fois du plutonium 239 et du plutonium 240 ont été découverts à l’extérieur de la centrale. Ces prélèvements ont été effectués, par hasard, à 1,7 km de Fukushima pendant l’enregistrement d’un film par la NHK, la télévision nationale japonaise. Le laboratoire de l’Université de Kanazawa a analysé les échantillons de NHK et découvert la présence de traces de plutonium. Le réacteur 3 de la centrale utilisait du MOX, du français Areva, qui contient effectivement du plutonium. Cette substance est utilisée pour la fabrication de bombes atomiques. Le plutonium est extrêmement dangereux pour l’homme.

Deux employés de la centrale ont été conduits à l’hôpital pour déshydratation. Avec l’arrivée prochaine de l’été, les températures et l’humidité sont en constante augmentation. Il devient de plus en plus difficile de travailler avec des combinaisons et des masques afin de se protéger contre les radiations.

Dimanche 5 juin 2011

Ce dimanche, 2000 liquidateurs sont employés sur le site de la centrale de Fukushima. Tepco annonce qu’il y a plus de 105 millions de litres d’eau hautement radioactive dans les sous-sols des bâtiments et que 500’000 litres s’y ajoutent quotidiennement. Tepco ambitionne de pouvoir «filtrer» 1,2 million de litres par jour dès le 15 juin. Une goutte d’eau dans l’océan. Tepco a commandé 370 réservoirs supplémentaires pour contenir toute cette eau. C’est peut-être avec toute cette eau extrêmement dangereuse qui la catastrophe va prendre toute son ampleur.

■ Samedi 4 juin 2011

Un bébé lapin «mutant» né dans le périmètre d’évacuation de Fukushima est en train de faire le buzz sur internet et a créé une panique au Japon. Le lapin serait la première trace «visuelle» de l’impact du taux élevé de contamination radioactive de la région. Il n’y a pas encore d’images de poissons rouges fluorescents de 4 m de long dans le Pacifique, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps!

■ Jeudi 2 juin 2011

Les mesures prises sur la neige des 7 montagnes qui entourent Fukushima montrent des taux de contamination radioactive élevés. Un échantillon de neige prélevé à 1300 mètres indique plus de 3000 becquerels de césium. L’eau de la fonte des neiges est devenue non potable, ce qui n’arrange pas la situation des habitants qui sont restés.

Le plus grand souci de Tepco en ce moment est la montée de l’eau hautement radioactive dans les bâtiments 2, 3 et 4. L’opérateur est en train de rechercher de nouveaux lieux de stockage qui ressemblent à autre chose que le Pacifique. Mais comme tous les containers sont pleins, le processus n’est pas aisé. Dans les deux bâtiments 2 et 3, il ne reste plus que 25 cm avant que l’eau ne déborde. La mer semble la meilleure solution et de toute façon un peu plus, un peu moins…

Dans le réacteur 1, c’est toujours la catastrophe. Le combustible nucléaire, qui a fait fondre la cuve et qui s’est répandu dans le fond du bâtiment, propulse le taux de radioactivité à un niveau tellement élevé que les liquidateurs ne peuvent plus s’y approcher pour trouver une solution et pomper l’eau.

Mercredi 1er juin 2011

Des niveaux très importants de strontium 90 radioactif ont été mesurés dans le sol à 500 mètres des réacteurs 1 et 2. C’est la deuxième fois que Tepco annonce que du strontium 90 radioactif est détecté dans la centrale même s’il n’avait jamais disparu. Cet élément hautement cancérigène s’accumule particulièrement bien dans les os. L’entreprise annonce 480 becquerels par kilo de terre.

Comme BP et sa marée noire du Golfe du Mexique, Tepco a dû installer une webcam en direct. Ainsi il est possible de voir les images de la centrale de Fukushima en direct.

Selon Kazumasa Iwata, le président de la Japan Center for Economic Research, les coûts d’assainissements de la centrale de Fukushima se monteraient à 250 milliards de dollars pour les 10 prochaines années à venir. Dans ce prix sont compris les 54 milliards pour l’achat des terrains à 20 km autour de la centrale, quelque 8 milliards pour indemniser les anciens habitants et de 9 à 200 milliards pour assainir les réacteurs. Le gouvernement pourrait mettre jusqu’à 71 milliards de dollars sur la table. Ca rend le kWh aussi compétitif qu’un compte en banque chez Robert Madoff.

L’entreprise Chugoku Electric Power a décidé de retarder la mise en service d’un troisième réacteur à la centrale atomique de Shimane. L’opérateur n’avait pas prévu un mur pour contenir un tsunami et le système pour transporter le combustible nucléaire dans le réacteur est défectueux. Ce dernier élément était fabriqué par une entreprise de la région de Fukushima qui a dû fermer suite au tsunami.

Mardi 31 mai 2011

L’eau est en train de monter sensiblement dans les différents bâtiments. En 24 heures, dans le bâtiment 1, l’eau est montée de 37 centimètres et dans le bâtiment 2 de 8 centimètres. Dans ce dernier, il ne reste plus que 39 centimètres avant que l’eau extrêmement radioactive déborde. Les mesures dévoilent que cette eau contient des quantités radioactives mortelles pour l’homme: le césium-134 à 2,5 millions becquerels, le césium-137 à 2,9 millions becquerels et le iode-131 à 30 000 becquerels.

Les liquidateurs ont dû arrêter leur travail à la centrale de Fukushima. Les pluies diluviennes et les vents violents apportés par tempête Sondga ne permettent plus aux hommes de travailler. Avant l’arrivée de la tempête tropicale, Tepco avait annoncé une très forte hausse du taux de radiation dans le Pacifique autour de la centrale. Cette hausse n’a rien à voir avec Sondga. Tepco confirme simplement les mesures faites et révélées par Greenpeace. Quand on est pris la main dans le sac, mieux vaut avouer! La tempête devrait se terminer dans la journée de mardi.

Tepco est à nouveau pointé du doigt. L’entreprise prend trop de temps pour mesurer la contamination de ses employés. Seul le 40% des 4000 employés ont été pris en charge. Deux liquidateurs qui ont travaillé depuis le premier jour de l’accident, le 11 mars, ont été fortement irradiés. Les résultats leur ont été communiqués un mois plus tard. Plus d’une cinquantaine de liquidateurs ont été officiellement irradiés.

Lundi 30 mai 2011

La tempête tropicale Sondga est en train de s’abattre sur la centrale de Fukushima avec des vents à plus de 100 km/h et 200 litres d’eau au m2. Tepco annonce qu’il va pouvoir faire face à cette nouvelle situation de crise: Yes we can! Heureusement, car nous ne sommes encore qu’au joli mois de mai et ce n’est que la première tempête de la saison. Que l’été sera long.

Tepco annonce qu’il lui sera impossible de refroidir les réacteurs d’ici à la fin de l’année 2011. Un premier agenda proposait juillet comme date limite. Un retard bien compréhensible en vue du taux de radioactivité élevé et du nombre de réacteurs à gérer en même temps.

Justement, parlons des réacteurs. Le système de refroidissement du réacteur 5 a pu être réparé. L’eau de la piscine est en train de redescendre. Du côté du réacteur 2, l’humidité à l’intérieur du bâtiment atteint les 99,9% et les taux de radiation atteignent des sommets. Tepco va profiter des vents violents de la tempête Sondga pour «ouvrir les portes» et tenter de faire évacuer les particules radioactives qui se trouvent à l’intérieur du bâtiment. Cette nuit, l’Allemagne a décidé de fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici à 2022.

Dimanche 13h00

Depuis quelques instants, la tempête tropicale Sondga commence à arriver pile poil sur la centrale de Fukushima. L’agence météorologique japonaise annonce des trombes d’eau et de forts vents de dimanche à mardi. En préparation l’arrivée de Sondga, les liquidateurs ont entassé des sacs de sable pour limiter les probables dégâts d’eau et ont aspergé les bâtiments d’une résine synthétique pour tenter de limiter la dissémination des particules radioactives.

C’est une mauvaise nouvelle pour la centrale qui regorge déjà d’eau extrêmement radioactive dans des containers de stockage. De plus, les vents vont disséminer les particules radioactives dans l’atmosphère en direction de la Russie, de la Chine et dans le Japon.

Dimanche 29 mai 2011

Un vieux volcan s’est réveillé. Alors que tout semblait calme et sous contrôle dans la piscine de refroidissement du Réacteur 5, une pompe est tombée en panne. Du coup, la température de l’eau est montée de 24 degrés en l’espace de 24h pour atteindre 92,2 degrés. Les vapeurs radioactives ont été libérées dans l’air et la nature. Dans les Réacteurs 2 et 3, le niveau de radioactivité est également reparti à la hausse.

Des inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sont en train de visiter Fukushima. Ils ont souligné que deux jours après le tremblement de terre, Tepco, l’opérateur de la centrale, savait que l’uranium contenu dans les réacteurs avait fondu et que la catastrophe était bien plus sérieuse que présentée au public et aux médias. Pendant 2 mois, Tepco a démenti la fusion des cœurs avant de l’admettre il y a une semaine.

Samedi 28 mai 2011

Vous pensez que la loi de Murphy (em. maximal) s’est abattue sur Fukushima? Et bien, vous avez raison! Alors que les ingénieurs se battent avec 6 réacteurs en perditions, voici que le Typhon Sondga va rendre une visite de courtoisie à la centrale. La rencontre est prévue pour demain dimanche. Ils n’ont vraiment pas de bol!

Actuellement en force 5, soit le maximum pour un typhon, Sondga se dirige vers Fukushima, en perdant une grande partie de sa puissance. La bonne nouvelle: quand Songda arrivera sur Fukushima, ce sera une tempête tropicale. La mauvaise nouvelle: quand Songda arrivera sur Fukushima ce sera une tempête tropicale.

Avec tout le brassage que les courants vont faire dans le Pacifique, c’est peut-être une opportunité pour Tepco pour se débarrasser leur eau hautement radioactive. C’est une hypothèse séduisante. Rien qu’une hypothèse, mais… séduisante.

Dans le Réacteur 3, une cuve de stockage d’eau hautement contaminée a une fuite qui se déverse dans l’un des bâtiments. A ce rythme, les fuites vont commencer à être plus importantes que dans l’affaire DSK, c’est une performance. Tous les réservoirs de Tepco regorgent d’eau dont on ne sait que faire et dont personne ne sait la décontaminer. Et si une tempête… Rien qu’une hypothèse séduisante.

Dans le Réacteur 1, dont le combustible nucléaire en fusion a percé la cuve, huit employés ont mesuré 5 mètres d’eau hautement radioactive dans les fondations du bâtiment. Ils ont pris des échantillons pour en mesurer le taux de contamination.

Vendredi 27 mai

Les employés de Tepco n’ont toujours pas réussi à découvrir où les 57 tonnes d’eau hautement radioactive, qui se sont échappées du Réacteur 3, se trouvent. La difficulté est accentuée par les 650 000 millisieverts par an que dégage cette eau contaminée par le combustible nucléaire et son plutonium. De plus durant la journée de jeudi, le niveau d’eau dans le bâtiment du Réacteur 3 est encore descendu de 3 cm. La fuite est toujours en activité.

Cette fuite est non seulement dangereuse pour le Pacifique et ses habitants, mais également pour la structure du bâtiment qui s’érode.

Après avoir mesuré des niveaux de contamination bien plus élevés que les relevés de Tepco, Greenpeace demande au Gouvernement japonais d’effectuer de nouvelles mesures indépendantes.

■ Jeudi 13h30

Tepco annonce qu’une nouvelle grande fuite d’eau hautement radioactive a été découverte dans le bâtiment du réacteur 3. Alors que les pompes de vidange sont arrêtées depuis hier, le niveau est en train de baisser et indique que 57 tonnes d’eau se sont déversé quelque part et pourraient rejoindre le Pacifique. Le problème de cette eau, c’est quelle contient du plutonium car ce réacteur fonctionne au carburant nucléaire MOX.

L’Agence de sécurité nucléaire japonaise a réprimandé Tepco pour ne pas avoir protégé correctement 2 de ces employées. En effet, ces deux femmes ont été fortement irradiées lors de leur travail à Fukushima.

■ Jeudi 10h00

Greenpeace a envoyé son bateau amiral, le Rainbow Warrior, dans la région de Fukushima afin de vérifier les taux de contamination nucléaire du Pacifique, mesurés par Tepco. Sans aucune surprise, Greenpeace annonce que ses tests, vérifiés de manière indépendante par des laboratoires français et belges, ont décelé des quantités 50 fois supérieures à la limite d’iode radioactif et de césium 137 dans plusieurs espèces de poissons, de coquillages et d’algues.

«Nos données montrent que des quantités importantes de contamination continue de se propager sur de grandes distances de la centrale nucléaire de Fukushima», a déclaré Jan Vande Putte, de Greenpeace. «Malgré ce que les autorités prétendent, les risques radioactifs ne sont pas diminués par dilution ou la dispersion des matériaux, mais la radioactivité est plutôt l’accumulation de la vie marine. La concentration d’iode radioactif nous avons trouvé dans les algues est particulièrement inquiétant, car il nous dit dans quelle mesure la contamination se propage le long de la côte, et parce que plusieurs espèces d’algues sont largement consommées au Japon.» Bon appétit!

■ Jeudi 26 mai 2011

En préambule au G8 de Deauville en France, le premier ministre japonais Naoto Kan a annoncé que son pays «va réduire drastiquement» sa dépendance au nucléaire. Pour le Japon, qui base sa prospérité sur l’innovation, Naoto Kan a présenté une nouvelle stratégie qui privilégie les énergies renouvelables ainsi que l’efficacité énergétique.

Dans le réacteur 1, l’injection d’azote pour prévenir une explosion d’hydrogène a dû être à nouveau arrêtée pendant quelques heures à cause de problèmes techniques. Tepco va tenter de rendre l’installation plus pérenne.

L’opérateur de la centrale tente de trouver une solution pour les quantités énormes d’eau hautement radioactive qui augmentent de jour en jour. Malheureusement, les capacités de stockage sont pleines. Il ne restait que 10% d’eau dans le réacteur 3 avant que Tepco fût forcé d’arrêter le pompage. Depuis, le niveau de l’eau est en train de remonter. Un véritable fil d’Ariane.

Le parti démocratique japonais a suggéré d’arrêter d’abattre le bétail qui se trouve dans la zone contaminée de Fukushima et de débuter des études sur les effets des radiations nucléaires sur les bêtes. Plus de 10 000 vaches se trouvaient dans la région lors du début de la catastrophe.

A 200 km de Fukushima dans les préfectures de Chiba et Gunma, le Gouvernement a mesuré des taux élevés de contamination radioactive dans les feuilles de thé.

■ Mercredi 13h00

Tepco a dû arrêter le pompage de l’eau hautement radioactive du bâtiment 3 car la capacité de stockage est pleine. Il ne reste que 10% d’eau dans ce bâtiment, mais à cause de l’eau utilisée pour refroidir le réacteur, le bâtiment est à nouveau en train de se remplir.

■ Mercredi 25 mai 2011

Afin d’aérer les réacteurs et de diminuer le niveau radioactif dans les bâtiments, Tepco a installé des systèmes qui permettent d’évacuer l’air à l’extérieur de la centrale. Sans aucune surprise, les mesures de contamination radioactive prises à l’extérieur des bâtiments montrent un dépassement important de Césium et d’iode radioactifs. La piscine du réacteur 4 laisse également échapper dans la nature d’importantes quantités de particules. Pour y remédier, Tepco aimerait couvrir les bâtiments par des sortes de tentes géantes en polyester. Ce système offrirait l’avantage de pouvoir faire de belles photos de la centrale. Et du côté technique et radioactif? Ce système n’arrêtera pas les radiations de se propager dans la nature.

Depuis quelques jours, Tepco est en train de vider son sac et de faire révélations sur révélations. Ainsi aujourd’hui, nous apprenons que la cuve du réacteur 1 a été endommagée 18 heures après le tremblement de terre du 11 mars et que Tepco était au courant.

Ce qui est ahurissant, c’est l’aplomb avec lequel Tepco a toujours clamé que cette cuve était en parfait état et que la situation était sous contrôle. Nous nous apercevons aujourd’hui que durant les jours qui ont suivi le début de la catastrophe, la communication n’a été qu’une suite de mensonges tous plus grand les uns que les autres et que le gouvernement n’a jamais tenté de remettre en cause les rapports livrés par l’opérateur.

La question qui se pose est: pourquoi ce déballage et pourquoi maintenant? Est-ce le départ de son président ou est-ce que la situation n’est vraiment plus sous contrôle? En tout cas le timing est parfait, car la plupart des médias internationaux se sont détournés de cette catastrophe. Ces révélations tardives passent presque totalement inaperçues.

■ Mardi 24 mai 2011

Tout le monde le savait et l’avait annoncé, mais il restait à recevoir LA confirmation de Tepco. Ca y est! L’opérateur confirme officiellement: les réacteurs 2 et 3 ont subi une fusion de leur combustible nucléaire et rejoignent le réacteur 1 dans la galère. Le combustible aurait fondu quelques heures après le tsunami soit le 12 mars déjà. Dans le glossaire de l’industrie nucléaire japonaise, vous avez beau chercher, mais il n’y a rien sous les mots: transparence et éthique. Heureusement que chez nous, c’est différent.

A Fukushima, plus de 15 000 parents d’élèves ont signé une pétition pour demander au gouvernement japonais d’instaurer un niveau légal acceptable de radiations pour leurs enfants. Le gouvernement avait augmenté cette limite à 20 millisieverts par an pour les petites têtes blondes, soit la même quantité que pour un adulte qui travaille dans une centrale atomique. Les parents demandent que le règlement de l’Agence Internationale de la Protection Radiologique s’applique avec un taux de 1 millisievert par an pour les écoliers.

Depuis quelques jours sur internet, des images montrent que le bâtiment du réacteur 4 penche dangereusement et pourrait s’écrouler. Tepco avait envoyé des signaux d’alarme qui allaient dans ce sens. Depuis lundi, l’entreprise a entrepris des travaux pour consolider les bases de la piscine qui est en train de s’enfoncer dans le sol. D’ici à la fin juillet, 30 pilonnes en acier devraient soutenir les murs de ce bâtiment.

■ Lundi 23 mai 2011

Cette semaine, les liquidateurs vont tenter d’installer un échangeur de chaleur dans le réacteur 2 dans le but de faire baisser la température de la piscine contenant des barres de combustible usagé. Cette humidité est causée par les hautes températures de la piscine et la vapeur émise par la cuve du réacteur, qui est endommagée. Actuellement, les conditions extrêmes et le niveau de radioactivité dans le réacteur 2 n’autorisent pas un travail de plus de 15 minutes dans ce bâtiment.

Nobuaki Terasaka, le chef de l’agence nucléaire japonaise a annoncé que 4956 liquidateurs, qui ont travaillé sur le chantier de Fukushima, ont été contaminés par des radiations. Seuls 1400 d’entre eux ont eu droit à un check-up. Le 40% de ces employés ont vu les résultats de leur irradiation confirmés. A ce jour, Tepco a annoncé qu’une trentaine d’employés ont été fortement irradiés.

Tepco va mesurer le taux de radiations nucléaire au-dessus des Réacteurs. Les chiffres devraient être dévoilés d’ici à mercredi.

Samedi 21 mai 2011

Quelle semaine! Tepco a confirmé que le combustible des 3 réacteurs a fondu et que la situation est bien plus grave qu’annoncée. Le Réacteur 1 a vu sa cuve percée par le combustible et de l’eau hautement radioactive coule dans le bâtiment. Cette semaine encore, tous les réacteurs ont été visités par des hommes pour constater que les niveaux de radiations, dans tous les trois réacteurs, suffisent à vous tuer un bœuf en une heure.

La santé de Tepco est à l’image de la centrale. L’entreprise croule sous une perte de 15 milliards de dollars et elle pourrait recevoir le coup de grâce dans les prochains mois. A bien y regarder, la situation de Tepco est finalement confortable. Vous engrangez les bénéfices pendant des années et dès qu’il y a un pépin, vous demandez au Gouvernement de reprendre vos dettes. En finance, il y a un dicton qui dit: «In one year, I won’t be there, you won’t be there. Take the money and run».

Il y a également eu une pointe d’humour très appréciée du département de la santé japonais qui a annoncé: «Le nombre de cancers ne devraient pas augmenter au Japon suite à la catastrophe de Fukushima». C’est vrai qu’un peu d’humour dans cette situation permet de détendre l’atmosphère.

Ce samedi, la méga barge citerne est arrivée. Elle devrait recevoir l’eau hautement radioactive des réacteurs 1 et 3. Tepco annonce que l’eau sera traitée, mais actuellement il n’y a toujours pas de solution technique pour le faire. Le Pacifique devrait se charger de diluer tout ça.

Le Réacteur 1 qui a vu son cœur fondre se trouve les pieds dans 4,2 mètres d’eau extrêmement radioactive. C’est ce qu’ont annoncé deux liquidateurs qui ont visité l’intérieur du bâtiment hier. Ils sont sortis tout rayonnant.

■ Vendredi 20 mai

Nous entrons dans la 11e semaine de cette catastrophe. Des traces, 100 fois supérieures à la moyenne, de césium 134 et 137 ainsi que de l’iode radioactif ont été relevées dans la ville d’Osaka.

Pour la première fois, 2 employés sont entrés dans le bâtiment numéro 3. En dix minutes, ces deux compagnons d’infortune ont atteint leur niveau annuel de contamination. En effet, le niveau de radiation est de 1,5 million de millisieverts par an. L’opérateur va devoir faire baisser ce niveau s’il entend pouvoir y faire travailler des hommes.

Dans le réacteur 2, la visite effectuée mercredi par 4 employés montre un taux de 500 000 millisieverts par an, de quoi obtenir votre dose annuelle en moins de 15 minutes. Le taux d’humidité y est également très élevé (90%). Ces deux facteurs empêchent tout travail dans ce réacteur. Tepco va devoir aérer ce réacteur pour permettre à des humains d’y pénétrer. Des trois réacteurs, celui-ci semble le plus accueillant et un bon point de départ.

Tepco a annoncé une perte de 14,7 milliards de dollars pour son dernier exercice comptable et le président Masataka Shimizu a annoncé sa démission. L’entreprise va également changer son management qui montre jour après jour son incapacité à gérer cette catastrophe. Ce n’est pas étonnant car Tepco a une longue tradition de copinage et de promotions politiques. Ne vous en offusquez pas, c’est pareil en Suisse ou en France. Le domaine de l’énergie électrique est une grande famille.

Jeudi 19 mai Quand ce n’est pas un, c’est l’autre. Aujourd’hui, c’est le réacteur 3 qui cause des maux de tête aux dirigeants de Tepco. Le niveau des radiations est en forte hausse et les quantités de césium 134 dépassent de 32 000 fois les limites légales. Cependant, nous pouvons voir dans cette annonce une évolution intéressante. Il y a un mois, l’opérateur aurait souligné que malgré ce degré de contamination, les risques sur la santé étaient négligeables. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. C’est merveilleux de voir la rapidité des progrès de la médecine.

Dans les bonnes nouvelles, Tepco va tenter d’installer un nouveau système de refroidissement. C’est le réacteur 2 qui a été choisi pour débuter ce test. Mais le chemin est encore long. Hier, 4 employés avaient pénétré pour la première fois dans ce bâtiment. A cause du niveau de radiations, ils avaient pu y rester 14 minutes. Le niveau d’humidité à l’intérieur du bâtiment dépasse les 90%, ce qui ne facilite pas les opérations.

Dans la préfecture de Miyagi, voisine de Fukushima, des quantités élevées de contaminations ont été mesurées dans l’herbe. Le gouvernement a demandé aux 6000 paysans de ne plus nourrir leurs bétails avec du fourrage de la région.

■ Mercredi 7h00

La télévision japonaise a diffusé un clip de 13 minutes d’une vidéo prise de l’intérieur de la centrale de Fukushima. Nous pouvons y voir les dégâts dans les bâtiments ainsi que le travail des liquidateurs: saisissant et effrayant à la fois.

Le vice-président de Tepco, M. Sakae Muto, a annoncé qu’actuellement il était impossible pour des hommes d’entrer dans les bâtiments des réacteurs 2 et 3 à cause du niveau élevé de radiation. L’entreprise ne peut donc pas évaluer les dégâts et la situation exacte des réacteurs.

■ Mercredi 18 mai 2011

Tepco annonce qu’en plus du réacteur 1, les cœurs des réacteurs 2 et 3 ont également fondu. Du coup, l’opérateur de la centrale doit réviser ses plans pour reprendre le contrôle de la centrale de Fukushima. La stratégie originelle était de refroidir les réacteurs en les arrosant continuellement avec de l’eau.

Afin de diminuer la quantité d’eau qui est relâchée dans l’océan, Tepco va tenter de refroidir les réacteurs en pompant l’eau de la partie inférieure des enceintes de confinement. Cette eau sera refroidie par des échangeurs de chaleur, puis réinjectée dans les réacteurs. Une sorte de circuit fermé. En dépit de la révision de ses plans, Tepco espère s’en tenir à son calendrier et parvenir à un refroidissement stable d’ici juillet 2011 et à une mise à l’arrêt à froid des réacteurs entre octobre 2011 et janvier 2012.

■ Mardi 17 mai 2011

La quantité d’eau hautement radioactive ne cesse d’augmenter et de s’accumuler dans le sous-sol du réacteur 3. A la différence des 5 autres réacteurs de Fukushima, le numéro 3 utilise du combustible MOX qui contient du plutonium. A ce titre, ce bâtiment doit être considéré avec une grande attention, tout comme son eau qui s’échappe directement dans le Pacifique. On comprend pourquoi Tepco cherche un moyen pour pomper et stocker les 4 millions de litres de ce liquide potentiellement mortel. Mais l’historique de ces dernières semaines montre que l’eau hautement irradiée termine très souvent sa course dans la mer, faute de savoir comment traiter cette montagne de déchets. Les deux avantages pour Tepco? A) Celal permet de diluer cette pollution dans l’étendue du Pacifique et donc de minimiser la pollution. B) Tout ce qui est dans la mer sort de sa responsabilité et passe dans l’escarcelle du gouvernement.

Puisque nous parlons d’espace de stockage, Tepco a fait venir sur le site une énorme barge-citerne d’une capacité de 10 millions de litres. Elle devrait être opérationnelle dès vendredi afin de récolter l’eau hautement radioactive des réacteurs 1 et 3. Cette méga-barge devrait être remplie en seulement quelques jours. Le lieu du déversement de cette eau n’est pas connu, mais il ne fera pas bon être dans les parages.

A grand renfort de communication, Greenpeace prend des mesures de la contamination de la mer dans la région de Fukushima. Bien que Greenpeace annonce des taux élevés, l’association n’a toujours pas dévoilé la moindre mesure et le moindre chiffre. Nous voulons bien tirer les oreilles de Tepco quand la blague est trop grande. Nous faisons la même chose avec Greenpeace aujourd’hui. Nous leur avons demandé des chiffres. A suivre…

Lundi 16 mai 2011

Tepco révèle que le contenu du cœur du réacteur du bâtiment 1 aurait fondu immédiatement après le tsunami du 11 mars. Le processus a commencé seulement 4h30 après l’arrêt du système de refroidissement, poussant la température à plus de 2800 degrés. Un jour plus tard, presque tout le combustible nucléaire avait fondu et s’est retrouvé au fond de la cuve. Cette information, communiquée aujourd’hui, arrive plus de deux mois après le début de cette catastrophe.

D’ici à mardi, Tepco va proposer une nouvelle alternative afin de refroidir ce réacteur. Tepco va également vérifier les réacteurs 2 et 3 qui pourraient avoir subi le même sort. De son côté le bâtiment du réacteur 4 s’enfonce de plus en plus et penche dangereusement, à cause des quantités énormes d’eau qui sont injectées dans ce bâtiment. Tepco désire réduire cette masse d’eau injectée tout en maintenant une température adéquate pour les crayons nucléaires qui reposent au fond de la piscine.

Le niveau de la radioactivité autour des réacteurs 2 et 3 ainsi que dans le Pacifique est en forte augmentation, tant au niveau du césium que de l’iode.

Dimanche 10h00

Le niveau d’eau dans le réacteur 1 est extrêmement bas. L’opérateur de la centrale a augmenté à 10 tonnes d’eau par heure (au préalable 8) la quantité d’eau injectée.

La plupart des barres de combustible de ce réacteur ont fondu et sont tombées au fond de la cuve. En 1979 après l’accident de Three Mile Island, aux Etats-Unis, au cours duquel une fusion des barres de combustible s’était également produite, il avait fallu 10 ans pour extraire le combustible fondu qui ressemblait à un amas de lave durcie, à la base du réacteur.

Dimanche (09h00)

Tepco a découvert plus de 3000 tonnes d’eau hautement radioactive sous le Réacteur 1. La cuve qui contient le combustible a été transformée en passoire par la fusion du cœur. Au niveau de la radioactivité, plus de 17,5 millions de millisieverts par an sont mesurés, ce qui interdit une présence humaine au-delà de quelques minutes. Pour trouver une solution, car la situation actuelle n’est pas tenable, Tepco envisage de pomper cette eau afin de la remettre dans le réacteur 1 et de faire ainsi une sorte de circuit fermé. Etape numéro 1: trouver 1 volontaire. Etape numéro 2: en trouver d’autres.

Dans la mythologie grecque, les Danaïdes étaient condamnées, aux enfers à remplir sans fin un tonneau sans fond. Il semble qu’aujourd’hui les liquidateurs de la centrale de Fukushima soient condamnés à cet exercice avec le réacteur 1. Quand la mythologie rattrape l’actualité.

Une barge géante de 135 m par 46 m, va arriver à Fukushima pour stocker l’eau hautement radioactive. Mais comme les ingénieurs ne savent toujours pas ce qu’ils peuvent faire avec toute cette eau contaminée, il est fort probable que ce n’est qu’une question de temps pour la donner à boire aux poissons. En tout cas, c’est la stratégie utilisée jusqu’à aujourd’hui: stocker et quand les réservoirs sont pleins, les vider dans le Pacifique. Pourquoi les stocker dans ce cas? Peut-être pour calmer la Chine, la Corée du Sud et la Russie qui s’inquiètent de l’augmentation de la radioactivité dans leurs eaux territoriales.

Bref pour revenir à cette super-barge, sa capacité de 10 000 tonnes d’eau pourrait être entièrement consacrée au Réacteur 1 et devrait être pleine d’ici à vendredi prochain.

Dimanche 15 mai 2011

Couvrir les réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima Daiichi avec une structure en polyester. C’est une nouvelle idée de l’opérateur Tepco. Le but est de contenir les fuites de substances radioactives dans l’atmosphère. Mais après les très fortes hausses de la contamination dans le réacteur 1 et la piscine du réacteur 4 qui est en train de s’écrouler sous le poids de l’eau, les plans de Tepco risquent d’évoluer encore.

Nouveau tremblement de terre au large de Fukushima: 6,2 sur l’échelle de Richter et 3 autres répliques se sont déroulées dans la journée de samedi mais avec une magnitude inférieure à 5. Il ne manquait plus que cela.

Samedi 14 mai 2011

Un liquidateur de Fukushima est mort après avoir été victime d’un malaise alors qu’il portait du matériel destiné à décontaminer de l’eau radioactive. Agé d’une soixantaine d’années, l’employé s’était plaint de malaise et il est tombé inconscient sur son lieu de travail. Evacué aussitôt vers un hôpital, il est décédé.

Un volume important d’eau hautement radioactive s’échappe du réacteur 1, mais les ingénieurs ne savent pas où cette eau se trouve tout en sachant que sa destination finale est le Pacifique. Le combustible nucléaire en fusion a percé la cuve et laisse passer toute l’eau utilisée pour refroidir ce réacteur. Comme les taux de radiation sont très élevés, il est très difficile d’y envoyer des hommes pour vérifier.

Dans une interview à CNN (voir en cliquant ici) le célèbre physicien Michio Kaku pense que Fukushima est une bombe à retardement et que la catastrophe est pire qu’on ne le pensait.

Vendredi 13h00

L’agence nucléaire japonaise pense que l’opérateur de Fukushima n’a plus besoin de totalement remplir d’eau le réacteur 1 car le combustible a fondu et se trouve dans le bas de la cuve. C’est une bonne nouvelle, car le bâtiment du Réacteur 1 est soumis à de très fortes pressions à cause du poids de l’eau et il menace de s’effondrer.

Désolé s’il n’y a que des mauvaises nouvelles, il y a des jours comme ça. Tepco annonce que mercredi, lors du transfert de l’eau très contaminée du réacteur 3 à l’unité de stockage, de l’eau s’est accidentellement écoulée dans le Pacifique. Pour la première fois, le communiqué de Tepco ne se termine pas par: «sans aucun danger pour les hommes et les poissons»! La communication de Tepco est en train de faire du chemin et c’est tant mieux.

Vendredi 08h00

Cette information ne pouvait arriver qu’un vendredi 13!

Tepco officialise que «le cœur du réacteur 1 a fondu. Le combustible est en train de percer la cuve. Des trous ont déjà été constatés». De l’eau hautement radioactive ainsi que du combustible nucléaire est en train de couler dans le bâtiment. Cet état précaire complique encore plus la tâche de refroidissement et ajoute une complication supplémentaire. La lueur d’espoir vient de la température de la cuve qui est actuellement stable. Durant ce week-end, si vous avez l’occasion d’aller brûler un cierge pour qu’une nouvelle secousse tellurique ne vienne pas ajouter son grain de sel, ça ne pourra pas faire de mal.

Le gouvernement japonais vient d’annoncer le plan de sauvetage financier de l’opérateur de la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power, Tepco. Ce plan prévoit la création d’une structure de soutien publique-privée, financée à la fois par les impôts des Japonais et des contributions des différentes compagnies d’électricité privées. Après «too big to fail» voici la version japonaise: «too dangerous to fail».

Vendredi 13 mai 06h00

Nous entrons dans le deuxième mois de cette catastrophe nucléaire. Merci au journal Le Temps de nous suivre et de publier jour après jour notre chronique. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre. Merci également pour tous vos messages d’encouragement et de nous pardonner les erreurs de frappe à 5h00 du matin!

Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes ce matin. Tepco a annoncé «avoir trouvé de multiples trous sur plusieurs centimètres dans de la tuyauterie soudée de la cuve du réacteur 1». En d’autres termes, des trous ont été créés par le combustible nucléaire qui a fondu dans la cuve. Cette ultime enceinte, dans laquelle sont contenus les crayons d’uranium, est le dernier rempart contre l’émission de radioactivité vers l’extérieur. Faudra-t-il créer un niveau 8 sur l’échelle des catastrophes nucléaires?

Le gouvernement japonais a demandé d’abattre des milliers de têtes de bétail qui se trouvent dans la zone d’exclusion des 20 kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Suite à la catastrophe, plus de 10 000 vaches ont été laissées à l’abandon, dont une grande partie dans des enclos où elles sont mortes de faim.

D’ici à quelques jours, le Japon aura fermé deux tiers de ses 54 centrales nucléaires! En tout, ce sont 35 réacteurs qui seront à l’arrêt d’ici la fin de ce mois.

■ Jeudi 12 mai 2011

Depuis le début de la catastrophe, nous n’avons pas manqué une seule journée dans notre mission de vous tenir informés. Alors que presque tous les médias internationaux ont cessé de parler de Fukushima. Les nouvelles qui nous parviennent, depuis 3 semaines, vont de mal en pis. Tant mieux pour Tepco, mais cela ne nous rassure pas vraiment sur leur capacité à résoudre cette équation.

Les réacteurs 1, 2, 3 et la piscine du réacteur 4 n’ont pas vu leur situation s’améliorer et la liste des problèmes s’allonge.

Aujourd’hui, proche du réacteur 3, des employés ont découvert qu’une conduite d’eau hautement radioactive déversait directement son contenu dans le Pacifique. Les limites d’iode 134 radioactif ont dépassé de 620 000 fois les valeurs légales. L’opérateur de la centrale a immédiatement pris des mesures pour noyer ces conduites dans du béton.

La bonne nouvelle? Une aussi petite fuite n’explique pas les taux de contamination aussi élevés dans la mer. Tepco a certainement profité de l’occasion pour vider certaines de ses cuves qui débordent d’eau radioactive et dont personne, même pas Areva, ne sait quoi en faire. Du coup, Tepco doit avoir un peu plus de place pour de l’eau encore plus radioactive.

De son côté, l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko ont rendu visite à 600 habitants de la préfecture de Fukushima pour les soutenir dans leurs épreuves.

Mercredi (08h00)

Tepco annonce des taux de contamination très élevés dans le réacteur 3: 40’000 becquerels de césium 134; 15 000 becquerels de césium 137; 11 000 becquerels d’iode 131. De plus, la température est en constante augmentation. La quantité d’eau injectée dans le réacteur 3 ne semble plus être suffisante pour contenir l’échauffement du combustible nucléaire. Tepco annonce que des mesures seront prises d’ici à jeudi.

Hier mardi, 9 employés sont entrés dans le bâtiment du réacteur 1 pour installer des jauges afin de mesurer la quantité d’eau qui se trouve dans ce réacteur. Malgré tous les efforts, le taux de radioactivité n’a baissé que de 10% dans ce bâtiment. Les liquidateurs ne peuvent y travailler que 20 minutes en continu.

Mercredi 11 mai 2011 (06h00)

Cela fait presque un mois que Tepco a annoncé son plan de reconquête de ses réacteurs à Fukushima. Mais depuis, l’opérateur de la centrale montre d’importantes difficultés à respecter son timing. Tepco avait annoncé 51 mesures à prendre durant les 3 prochains mois pour la première étape du refroidissement des réacteurs.

Depuis, la liste des ennuis ne fait que s’allonger tandis que celle des progrès tente de s’écrire. A part le réacteur 1, tous les autres se trouvent dans la même situation qu’il y a un mois. Selon son calendrier, Tepco voulait proposer durant le deuxième mois, une solution claire pour refroidir tous les réacteurs.

■ Mardi 10 mai 2011

Si une chose a été refroidie à la centrale de Fukushima, c’est l’enthousiasme de Tepco à vouloir faire entrer des hommes dans le réacteur 1. Après avoir installé un système d’aération et ouvert les portes pour évacuer l’air radioactif, hier les ingénieurs ont mesuré des taux très élevés de radiation à l’intérieur du bâtiment.

Bien que ce niveau ait baissé depuis ce week-end, il ne permet pas de travailler plus de 20 minutes dans le bâtiment 1. De toute évidence, il y a des fuites radioactives qui poussent les compteurs à plus de 6 millions de millisieverts par an. Hier, quelques employés sont entrés dans le bâtiment pour faire ces mesures et ont rapporté ces mauvaises nouvelles. Tepco est en train de revoir sa copie pour tenter de refroidir le réacteur 1.

Dans le village de Kawauchi à l’intérieur de la zone d’exclusion de 20 km, 93 habitants ont été autorisés à rentrer chez eux pour une durée de 2 heures afin de prendre des affaires personnelles. Entièrement équipés de combinaisons et de compteurs Geiger, leurs taux de contamination ont été mesurés à leur retour. Les habitants qui habitaient à 3 km de Fukushima, n’auront pas l’occasion de faire ce périple, car les taux de radiations sont trop élevés.

Lundi 9 mai 2011

L’opérateur de Fukushima annonce avoir mesuré de fortes quantités de strontium-89 et 90 radioactif dans le sol, proche des réacteurs 1 et 2 (4440 becquerels par kilo de terre).

Le strontium radioactif est l’un des produits de fission nucléaire les plus dangereux. Il se substitue au calcium dans les os. Pour corser le tout, sa demi-vie est très longue: 28 ans.

Hier soir, Tepco a reçu le feu vert pour ouvrir les portes du bâtiment du réacteur 1 et laisser s’échapper dans la nature des taux importants de radioactivité. Le but est de faire descendre le taux de contamination dans le réacteur 1 et de permettre à des hommes d’y entrer.

Ce lundi matin, entièrement équipés de matériels de protection, des liquidateurs se sont engagés dans ce bâtiment. Ils ont mesuré pendant 30 minutes les taux de radiation pour vérifier s’ils sont «acceptables» pour l’homme. Tepco a l’espoir de pouvoir remettre en fonction le système de refroidissement.

La température dans le réacteur 3 est à la hausse: de 163 degrés hier dimanche, elle est passée à 206 degrés ce lundi. Un souci de plus pour l’opérateur de la centrale de Fukushima.

Dimanche 8 mai 2011

Après avoir installé un système de ventilation, Tepco désire envoyer des employés dans le bâtiment du réacteur 1. L’opérateur de la centrale va bientôt ouvrir les portes du bâtiment du réacteur 1. L’ouverture des portes va entraîner des rejets radioactifs dans l’air, même si à son habitude, Tepco minimise les conséquences. L’opérateur est en discussion avec l’Agence de la sûreté nucléaire sur l’impact éventuel de ces rejets sur l’environnement.

Le but est de permettre à des hommes de pouvoir entrer dans le bâtiment du réacteur 1 et de tenter de mettre en route un système de refroidissement. Le niveau de radiation est tellement élevé que les employés ne peuvent pas y rester plus de 10 minutes.

Pour compenser la fermeture du complexe nucléaire de Hamaoka, le Japon envisage l’utilisation de gaz liquide importé du Qatar pour produire de l’électricité.

Samedi 7 mai 2011

Après la réussite du branchement d’un système de ventilation qui permet de faire sortir l’air fortement irradié à l’extérieur du bâtiment du réacteur 1, Tepco aimerait continuer le processus et envoyer des hommes à l’intérieur de ce bâtiment.

C’est certainement pour offrir un avenir rayonnant à leurs enfants, que les autorités ont autorisé l’ouverture des écoles dans le périmètre de la centrale de Fukushima, malgré des niveaux de radioactivité très élevés. Pour permettre la rentrée des classes, les autorités ont simplement relevé le niveau de radioactivité admise dans les écoles de 1 à 20 millisieverts par an soit le même taux qu’un adulte travaillant dans une centrale nucléaire. Selon les mesures faites entre le 5 et 7 avril, auprès des écoles primaires et collèges par le département de Fukushima, 75,9% des écoles primaires et collèges présentaient un taux dépassant la norme acceptable établie par la Constitution, et 20,4% entraient dans la catégorie nécessitant un «traitement particulier pour risque d’irradiation».

Le conseiller du Ministère de l’intérieur, le professeur spécialisé dans le nucléaire à l’Université de Tokyo, M. Kosako Toshisou, avait donné sa démission le 29 avril. Il s’inquiétait que le gouvernement n’ait pas tenu compte des demandes de mesures à prendre émises par la commission de sécurité nucléaire pour préserver la population contre la radioactivité présente sur le territoire. Nul doute que les élèves de la région de Fukushima ont un avenir radieux et plein d’énergies.

Vendredi 6 mai 2011

Nous entrons dans le deuxième mois de la catastrophe de Fukushima.

Hier, douze employés ont réussi à entrer dans le réacteur 1. Ils ont installé huit tuyaux de 30 centimètres de diamètre qu’ils ont reliés au système de ventilation de la salle des machines. L’objectif est de faire baisser le taux de radioactivité afin de permettre à d’autres liquidateurs d’y entrer afin de rétablir le système de refroidissement du réacteur. Ce processus prendra 3 jours. La radioactivité est tellement élevée dans le bâtiment qu’ils n’ont pas pu rester plus de 10 minutes.

Pendant ce temps, l’eau du réacteur 3 a fortement augmenté sa température (+33 degrés) pour atteindre 143,5 degrés. Tepco va devoir injecter encore plus d’eau pour le refroidir.

Du côté du Pacifique, Tepco annonce que le niveau des substances radioactives a fortement augmenté pour dépasser 600 fois la dose limite. Mais cette annonce est à relativiser. Car depuis mardi, Greenpeace prend ses propres mesures et Tepco semble préparer le terrain et l’opinion publique. Tepco a relâché plus de 520 tonnes d’eau très contaminée depuis mars. Tepco annonce également des taux 38 000 fois supérieurs à la limite dans certains poissons. Bon appétit!

Jeudi 5 mai 2011

Pour la première fois depuis le début de la catastrophe, des employés sont entrés dans le bâtiment d’un réacteur. Douze liquidateurs ont la mission de connecter 8 tubes à des ventilateurs afin de réduire la radioactivité à l’intérieur du bâtiment du réacteur 1. Le très haut taux de radioactivité à l’intérieur du bâtiment va limiter leur temps de travail à un maximum de 10 minutes. Les trois équipes vont se relayer pour cette opération qui devrait durer 30 minutes.

Entièrement équipés d’équipements de protection et de bonbonnes d’air, les 3 groupes de 4 employés recevront une dose d’environ 3 millisieverts. Le 17 avril, deux robots avaient détecté un taux de radioactivité de 49 millisieverts par heure à l’intérieur du bâtiment.

Le Rainbow Warrior serait-il hautement radioactif?

Depuis que le bateau amiral de l’association Greenpeace prend des mesures dans les eaux proches de Fukushima, les taux de contamination annoncés par l’opérateur de la centrale et le gouvernement japonais ont pris l’ascenseur. Les premiers résultats de Greenpeace devraient être annoncés ce week-end.

Mercredi 4 mai 2011

Le taux de radiation reste très élevé tant dans le Pacifique que dans la centrale de Fukushima. L’eau dans le bâtiment du réacteur 2 dépasse de 6000 fois les limites légales. Tepco tente de développer une nouvelle machine expérimentale à base de la zéolite pour filtrer cette eau.

Sous la pression de Greenpeace et son bateau amiral le Rainbow Warrior, Tepco a divulgué des nouveaux chiffres du taux d’activité dans l’eau de mer aux environs de Fukushima ainsi qu’à 20 km de la centrale. Les taux de césium et d’iode radioactifs dépassent de 100 à 1000 fois les limites légales (1400 becquerels de césiums 137 et 134).

Dans un même élan, après avoir été interdit, le vaisseau de Greenpeace a été autorisé à faire ses propres mesures de contamination de l’eau. Mais il devra rester en dehors d’un périmètre de 20 km. Tepco va également conduire des mesures sur la contamination des poissons.

Mardi 3 mai 2011

Afin de faire de la place dans ses réservoirs, pour son eau contaminée, Tepco a vidé dans le Pacifique quelque 12 millions de litres d’eau radioactive. Diluer l’eau hautement radioactive dans le Pacifique semble être la meilleure stratégie pour l’opérateur de la centrale. La Russie a envoyé un bateau spécial afin d’essayer de traiter cette eau fortement dangereuse pour l’homme.

Belle coïncidence, c’est aujourd’hui que le Rainbow Warrior, vaisseau amiral de Greenpeace, a entamé des mesures sur la qualité de l’eau au large de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima. Le gouvernement japonais n’a pas accordé l’autorisation de mener à bien ces mesures indépendantes à l’intérieur des 20 km des eaux territoriales.

Lundi 2 mai 2011

Ce matin, les compteurs explosent autour du réacteur 2. L’iode 131 radioactif dépasse plus de 3000 fois les limites légales et les césiums 120 et 134 dépassent d’une bonne centaine de fois ces limites. C’est la 3e journée consécutive qui voit une augmentation de la radioactivité autour du réacteur 2, une hausse de 30% en 3 jours. Parallèlement, le taux de radioactivité de la mer est également à la hausse.

Du côté du réacteur 1, Tepco désire envoyer des hommes à l’intérieur du bâtiment pour y installer des machines afin de filtrer l’air et permettre d’y travailler. C’est la première fois depuis le tremblement de terre que des hommes vont tenter de pénétrer à l’intérieur de ce bâtiment. Comme Tepco ne connaît pas les quantités d’eau dans ce réacteur, les liquidateurs vont devoir installer des sondes pour mesurer le niveau d’eau.

Dimanche 1er mai 2011

Fête du travail oblige, voici des nouvelles des employés. Actuellement, plus de 1000 travailleurs sont engagés sur le site de Fukushima. Tepco a identifié 3000 personnes qui avaient déjà travaillé, par le passé, à Fukushima. Elle va demander à ces personnes de revenir sur le site de la centrale nucléaire.

Tepco avait déjà annoncé que 28 de ses collaborateurs avaient été irradiés. Cette semaine, une femme a été fortement irradiée et deux autres hautement contaminées. Aujourd’hui, Tepco annonce que deux autres femmes ont été fortement irradiées entre le 15 et le 23 mars. Avec notre calculette, nous arrivons à 33 employés fortement contaminés, mais aujourd’hui Tepco en annonce un total de 21. Parle-t-elle d’employés encore en vie ou est-ce une erreur?

Samedi 30 avril 2011

Dès cet après-midi, l’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi va reprendre l’évacuation de l’eau hautement radioactive d’un tunnel du bâtiment du réacteur 2. Deux pompes seront mises en services. L’opération de transvasement avait été interrompue vendredi pour vérifier s’il y avait des fuites dans le bâtiment.

Tepco a pompé 2400 tonnes d’eau radioactive du tunnel depuis le 19 avril. A la question, mais où va aller cette eau radioactive, Tepco annonce qu’elle envisage d’enterrer des citernes et de stocker cette eau radioactive sur place. Cette stratégie a l’avantage de faire disparaître immédiatement le problème, mais l’inconvénient de transmettre «la patate chaude» aux générations futures d’ingénieurs et de transférer les coûts au gouvernement japonais.

L’employée de Tepco fortement irradiée jeudi était accompagnée de 20 autres collègues. Trois d’entre elles ont également été fortement contaminées. Elles n’avaient pas les protections nécessaires pour travailler dans ce bâtiment confesse Tepco.

Vendredi 29 avril 2011

Après avoir déversé des tonnes d’eau qui ont mélangé et dilué l’eau hautement radioactive, c’est en toute logique que Tepco a annoncé que les taux d’iode et de césium ont diminué dans la piscine du réacteur 4 et le bâtiment du réacteur 1. L’eau hautement radioactive a été stockée en vue d’un «éventuel traitement». Mais au rythme où l’eau s’accumule, il semble que l’océan Pacifique soit la solution alternative.

Dans les galeries du réacteur 2, l’eau continue de descendre à un rythme de 1 cm par jour. Une bonne nouvelle en chasse l’autre. Aujourd’hui, les taux de radioactivité de l’eau située sous les réacteurs 3 et 4 sont à nouveau à la hausse. Il s’agit vraiment d’une histoire sans fin. L’opérateur prévoit qu’il faudra 3 mois pour que le niveau de radiations commence à baisser et 9 mois pour réduire les fuites radioactives à un niveau «très bas».

Nous terminons sur une note positive, la température continue à descendre dans le réacteur 1 et de l’azote est injecté afin de prévenir une explosion d’hydrogène.

Jeudi 28 avril 2011

Après avoir injecté 10 tonnes d’eau par heure dans le réacteur 1 de manière expérimentale, deux conclusions peuvent être tirées: A) le réacteur a tenu le coup, B) la température est passée de 107 degrés à 84 degrés Celsius et la pression diminue. Par contre, Tepco ne sait pas combien d’eau se trouve à l’intérieur du réacteur 1.

Hier, Tepco a révisé ses estimations des dégâts, mises en doute par l’Agence de sûreté nucléaire japonaise. Pour le réacteur 1, l’opérateur a fait passer de 55 à 70% le taux de dégâts du combustible nucléaire, reconnaissant que les niveaux de radiation n’étaient pas corrects et devaient être revus à la hausse. Pour les réacteurs 2 et 3, Tepco est passé de 5% de dégâts à respectivement 35% et 30%.

Finalement, une employée de Tepco, qui travaillait dans l’un des bâtiments hautement radioactifs, a été très fortement irradiée. Tepco s’excuse du fait qu’elle n’avait pas reçu un masque de protection et un équipement adéquat pour ce type d’opération. Deux autres collègues, qui se trouvaient avec elle, ont également été irradiées sans que Tepco révèle la gravité de leur irradiation.

Mercredi 27 avril 2011

Cela faisait déjà un moment que nous n’avions plus de nouvelle du réacteur 2; c’est donc à cet instant qu’il nous fait des signes: l’eau qui se trouve dans ses galeries est beaucoup plus radioactive que prévu. Tepco est en train d’essayer d’évacuer une partie de cette eau. Pour résumer, les taux de radioactivité sont en train de monter dans les réacteurs 1, 2 et 3 ainsi que dans la piscine du réacteur 4. Tout va bien du côté des réacteurs 5 et 6.

Aujourd’hui à titre expérimental, Tepco va augmenter la quantité d’eau déversée dans le réacteur 1 passant de 6 à 14 tonnes par heure. Après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de fuite à l’intérieur du réacteur 1, cette opération devrait aider à couvrir les crayons de combustible qui sont à l’air libre. Il s’agit d’immerger les barres de combustible pour assurer un refroidissement continu. Le concept a l’air bon, mais il va à l’encontre de ce que Tepco avait annoncé il y a 3 jours: diminuer la quantité d’eau car le réacteur 1 est soumis à une trop forte érosion aquatique.

Dans les bonnes nouvelles, hier mardi, des robots télécommandés ont été envoyés à l’intérieur du bâtiment du réacteur 1 pour en vérifier l’état, notamment la présence de fuites éventuelles. Aucun dégât majeur n’a été constaté.

Mardi 26 avril 2011

Le plus gros avantage d’avoir six réacteurs dans une centrale nucléaire, c’est qu’en cas de pépin on ne s’ennuie jamais. Après avoir rencontré des soucis avec les réacteurs 1 et 4 durant ce week-end, ce mardi, c’est au tour du réacteur 3 de se rappeler aux bons souvenirs des ingénieurs.

En effet, le niveau de radioactivité de l’eau est en train de monter dans le sous-sol du réacteur 3 et dans la piscine du réacteur 4. Dans le sous-sol du réacteur 3, la quantité d’eau n’est plus qu’à 99 centimètres de la limite (+10 centimètres en 3 jours). Tepco va devoir transvaser cette eau, mais l’opérateur n’a pas de lieu de stockage pour l’instant.

Dans la piscine du réacteur 4, les taux de césium 134 et 137 et d’iode 131 ont également pris l’ascenseur.

Dans les bonnes nouvelles, Tepco refait actuellement les circuits électriques. Les six réacteurs de la centrale nucléaire sont maintenant reliés par paires à des sources d’alimentation extérieures.

La préfecture de Fukushima a lancé une vaste opération pour euthanasier une partie des animaux qui se trouvent dans la zone d’exclusion de 20-30 km autour de la centrale. Plus de 3000 vaches, 30 000 cochons, 630 000 poulets, 100 chevaux et des milliers de chiens vivaient dans cette zone. Une partie de ces animaux sont déjà morts de faim ou devront être abattus.

Lundi 16h00

Tepco annonce que 70% du combustible nucléaire contenu dans le réacteur 1 est endommagé. Les ingénieurs ont lancé l’idée d’installer un échangeur de chaleur pour accélérer le rétablissement du système de refroidissement. Le refroidissement actuel avec de l’eau fragilise le réacteur 1 qui ne pourrait plus supporter un tremblement de terre.

L’idée de Tepco se heurte à un inconvénient majeur: l’installation doit se faire par des humains alors que le taux de radioactivité dans le réacteur 1 est mortel pour l’homme. Bref, de la théorie à la pratique, il y a un grand écart. Tout comme l’effet d’annonce et de communication face à la réalité du terrain. L’équation semble toujours être aussi insoluble.

Lundi 25 avril 2011 (07h00)

L’eau radioactive de la piscine du réacteur 4 joue au yo-yo. Après être montée à 91 degrés samedi, il a fallu 200 tonnes d’eau pour faire descendre le thermomètre à 66 degrés Celsius hier dimanche. Ce lundi, la température est remontée à 81 degrés et Tepco est à nouveau obligé d’ajouter 210 tonnes d’eau aujourd’hui.

Ce n’est pas forcément la stratégie annoncée samedi: réduire la quantité d’eau à 70 tonnes/jour car le bâtiment du réacteur 4 montre des signes de faiblesse et croule sous le poids et l’érosion de l’eau. Mais priorité au remplissage, car il manque actuellement 2,5 mètres d’eau dans cette piscine et une partie des 1535 crayons radioactifs est à l’air.

La préfecture de Fukushima a lancé une vaste opération pour euthanasier une partie des animaux qui se trouvent dans la zone d’exclusion de 20-30 km autour de la centrale. Plus de 3000 vaches, 30 000 cochons, 630 000 poulets, 100 chevaux et des milliers de chiens vivaient dans cette zone. Une partie de ces animaux sont déjà morts de faim ou devront être abattus.

Dimanche 24 avril 2011

Alors que les médias ne parlent plus beaucoup de Fukushima, nous serions tentés par l’adage: pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Depuis quelques jours, nous aimerions bien avoir des bonnes nouvelles, mais ce n’est pas encore le cas.

Tepco se bat toujours avec des tonnes d’eau utilisées pour refroidir les réacteurs. D’ici à la fin de juin, Tepco désire installer des cuves de stockage pouvant contenir 31 000 tonnes d’eau hautement radioactive et avec l’espoir d’en pouvoir faire quelque chose un jour. Cela permettra à l’entreprise française Areva de montrer que son savoir-faire dans le traitement de l’eau radioactive n’est pas uniquement une opération de communication et de «public relations». Areva est en train de «bricoler» un système de filtration des déchets radioactifs sans que l’on sache si cette improvisation pourra être fonctionnelle un jour.

Tepco a également présenté une carte de la centrale avec la liste de tous les débris hautement radioactifs qui devront être enlevés par des machines de chantier télécommandées à distance.

Fait nouveau: des milliers de manifestants se sont réunis à Tokyo pour demander l’arrêt du nucléaire au Japon et le développement des énergies renouvelables. Alors qu’ils n’étaient que des dizaines, les semaines passées, cette augmentation est significative.

Samedi 23 avril

Les nouvelles ne sont pas très bonnes du côté de Fukushima. Est-ce dû à une plus grande transparence du gouvernement ou à une situation qui est en train de déraper? Les deux grosses préoccupations de l’instant: le réacteur 1 et la piscine 4.

A force de l’arroser, le réacteur 1 semble donner des signes de grosse fatigue. Le gouvernement japonais se soucie de sa capacité à résister à de nouveaux tremblements de terre. Des 3 réacteurs en dérive, les crayons de combustible nucléaire du réacteur 1 sont les plus endommagés et chaque heure 6000 tonnes d’eau sont nécessaires pour les refroidir. Tepco présume que l’eau s’évapore, pour se condenser peu après dans l’enceinte de confinement. L’opérateur prévoit de remplir partiellement l’enceinte de confinement avec de l’eau pour refroidir le réacteur. Les ingénieurs souhaitent que le niveau d’eau atteigne le haut des crayons de combustible du réacteur 1 d’ici à la mi-juillet. Il en va de même pour le combustible du réacteur 3, même motif, même date. D’ici là, et s’il n’y a pas une grosse secousse tellurique, nous aurons le temps d’en reparler.

Du côté de la piscine du réacteur 4, Tepco a pris la décision de minimiser la quantité d’eau de refroidissement injectée dans la piscine de combustible usé. Ceci par crainte d’endommager encore plus le bâtiment du réacteur lui-même, qui pourrait crouler sous le poids de l’eau! Rien que ça!

Hier vendredi, la température de l’eau était d’environ 91 degrés Celsius, soit plus de 50 degrés de plus que la température normale. Tepco a donc été forcé d’injecter 200 tonnes d’eau et forcément ça pèse! Evoquant les dégâts constatés sur les murs du bâtiment contenant la piscine suite à l’explosion d’hydrogène du mois dernier, Tepco estime que des injections excessives d’eau pourraient affaiblir encore plus la structure du bâtiment. Nous en venions presque à regretter quand Tepco nous cachait la vérité, ça nous faisait moins peur…

Vendredi, 8h00

Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a annoncé que le taux de radioactivité dans la zone de sécurité de 20 à 30 km autour de la centrale de Fukushima, était très dangereux pour la santé des habitants. Les habitants ont un mois pour évacuer.

Le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, a rencontré et présenté ses excuses au gouverneur de Fukushima Yuhei Sato. M. Sato avait toujours refusé de rencontrer le PDG de Tepco, critiquant la manière dont l’entreprise gérait la crise.

■Vendredi 22 avril 2011 (07h30)

Sixième semaine depuis le tremblement de terre. Depuis vendredi dernier, les progrès montrent une stagnation. Le seul véritable changement provient du gouvernement qui semble avoir changé sa stratégie de communication et montrer un peu plus de franchise.

Les tentatives pour faire baisser les niveaux d’eau hautement radioactive dans le réacteur 2 montrent une diminution de 5 centimètres seulement. L’eau pompée est immédiatement remplacée par l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs.

Le premier ministre japonais Naoto Kan a rencontré des réfugiés de Fukushima. Sa visite a été très tendue. Certains habitants n’ont pas hésité à critiquer sa manière de gérer cet accident. Pour un pays d’habitude très retenu, ces attaques devant les caméras de la TV nationale sont les premières depuis le début de la catastrophe nucléaire. Durant sa visite, une zone interdite de 20 km autour de la centrale a été décrétée. La police a découvert que plus de 60 familles y vivaient toujours en dépit des risques liés aux radiations.

Le ministère japonais de la Santé va mener des tests pour évaluer si le lait de certaines femmes contient des traces de radioactivité à la suite de l’accident nucléaire déclenché le 11 mars. Des mesures réalisées par un institut privé ont mis en évidence de faibles traces d’iode radioactif 131 dans certains prélèvements de lait maternel chez jusqu’à 50% des femmes testées dans un périmètre de 150 km de Fukushima.

■ Jeudi 21 avril 2011 (07h00)

Les visites dans les réacteurs par les deux robots, montrent qu’il sera bien périlleux d’y entrer. A part des taux de radioactivité mortels pour l’homme, le pourcentage d’humidité dépasse les 94%. Tepco va devoir installer des systèmes à air conditionné pour diminuer cette humidité.

Les efforts de pompage de l’eau hautement radioactive dans le réacteur 2 atteignent leurs limites. En deux jours, malgré le pompage de tonnes d’eau, le niveau ne descend toujours pas. L’eau radioactive évacuée est systématiquement remplacée par celle qui refroidit les réacteurs. L’assèchement des salles des machines et des canalisations souterraines est une condition essentielle pour faire redémarrer le système de refroidissement des réacteurs.

Le rayon d’évacuation de 20 km mis en place autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima va délimiter une zone interdite, afin d’éviter que les 80’000 personnes évacuées y retournent en dépit de risques élevés pour leur santé.

■ Mercredi 10h00

Le gouvernement japonais a interdit la vente des poissons de Fukushima et a demandé à la population de ne pas les manger. C’est la première fois que le gouvernement fait une annonce aussi catégorique. Lundi, le Ministère de la santé a mesuré dans certains poissons des taux très élevés de césium radioactif, jusqu’à 29 fois la limite légale.

■ Mercredi 20 avril 2011

Les estimations financières actuelles pour résoudre les problèmes de Fukushima montrent que la facture finale pourrait atteindre les 220 milliards de dollars. En comparaison, 25 ans après Tchernobyl, les coûts totaux se montent à 285 milliards de dollars.

Débuté hier, le pompage du réacteur 2 a permis l’évacuation de 210 tonnes (sur 25 000 tonnes) d’eau hautement radioactive et l’abaissement de 1 cm d’eau dans les salles des machines ainsi que des canalisations et des galeries souterraines. A ce rythme, le bout du tunnel est encore assez loin!

De leur côté, les radiations et le niveau de l’eau mesuré dans les réacteurs 5 et 6 ainsi que dans les canalisations qui relient les réacteurs 3 et 4 sont repartis à la hausse. Tepco devra déplacer plus de 100 tonnes d’eau des réacteurs 5 et 6. Au total dans toute la centrale, Tepco est en face d’une montagne de 67 500 tonnes d’eau radioactive. Un travail titanesque et certainement des rejets en vue dans l’océan Pacifique.

■ Mardi 19 avril 2011

Tepco a débuté le pompage de l’eau hautement radioactive qui se trouve dans le bâtiment du réacteur 2 et qui menace de se déverser, une fois de plus, dans le Pacifique. Environs 10 000 tonnes d’eau devront être transvasées et ensuite traitées dans une installation proche du réacteur 4. Tepco espère pouvoir transférer 480 tonnes d’eau par jour et terminer ce travail dans plus d’un mois.

Tepco avait déjà tenté de vider cette galerie technique souterraine reliée au réacteur 2, mais des fuites provenant de l’arrosage régulier des réacteurs continuaient de la remplir d’une eau fortement irradiée. Hier, des robots étaient entrés dans le bâtiment du réacteur 2 et avaient mesuré des taux de radiation bien trop élevés pour que des hommes puissent y travailler. Tepco va également vérifier si du plutonium s’est effectivement échappé des réacteurs. De petites quantités de plutonium avaient déjà été décelées autour de la centrale de Fukushima.

■ Lundi 18 avril

Les mesures de radioactivité prises par des robots à l’intérieur du réacteur 3 montrent un taux élevé, entre 28 et 57 millisieverts par heure (500 000 millisieverts par an) et dans le réacteur 1 de 10 à 49 millisieverts par heure (430 000 millisieverts par an).

Les doses légales pour les liquidateurs étant fixées à 250 millisieverts par an, un ouvrier pourra y travailler pendant 5 heures avant de devoir quitter la centrale nucléaire pour une année. Ça ne va pas être facile!

Ce lundi, ce robot va effectuer les mêmes mesures dans le réacteur 2. Des photos devraient également être prises.

De son côté, le taux de radioactivité et le niveau de l’eau sous le réacteur 2 continuent de croître. Si le niveau continue de s’élever, l’eau pourrait déborder et se déverser, à nouveau, dans le Pacifique.

Dimanche 17 avril 2011

A court d’idées et de solutions, Tepco tente de gagner du temps et annonce qu’il lui faudra au moins 6 à 9 mois pour reprendre le contrôle des réacteurs de la centrale de Fukushima et environ trois mois pour commencer à réduire la radioactivité.

Ce dimanche, des robots américains vont tenter de pénétrer dans les réacteurs pour prendre des images et mesurer la contamination.

Le niveau de la radioactivité de l’eau souterraine est en constante augmentation depuis hier. Cette eau hautement contaminée pourrait venir des fuites du réacteur 2. Si le niveau de l’eau continue de monter, elle pourrait à nouveau se déverser dans le Pacifique.

De son côté, le CEO de Tepco, Masataka Shimizu, pourrait prochainement laisser sa place. Depuis le début de la catastrophe, M. Shimizu a brillé par son absence et son congé maladie pour raison de stress.

Samedi 20h00

Selon le gouvernement, la radioactivité a fortement augmenté dans le Pacifique. Cette nouvelle hausse pourrait provenir d’une nouvelle fuite en provenance de la centrale. Les quantités d’iode 131 sont 6500 fois supérieures à la limite légale et les quantités de césium 134 et 137 ont été multipliées par 4.

Ce samedi, les liquidateurs ont commencé à déverser des sacs de zéolithes dans la mer. Ce minerai a la particularité d’absorber la radioactivité du césium.

Ce matin, une secousse tellurique de 5,9 a secoué le nord de Tokyo.

Samedi 16 avril 2011

Selon Tepco, le niveau de l’eau radioactive dans un tunnel du réacteur 2 continue d’augmenter. L’opérateur craint également de possibles fuites d’eau radioactive dans l’océan ou dans la nappe phréatique.

Mercredi, Tepco avait terminé de transférer de l’eau contaminée, environ 660 tonnes, du tunnel vers le condenseur d’une turbine. Cette opération avait permis d’abaisser de 8 cm le niveau d’eau dans le tunnel. Mais ce samedi matin, le niveau a de nouveau augmenté, dépassant de 2,5 cm celui précédemment enregistré. Il doit y avoir une fuite quelque part.

Vendredi 17h00 Hier, après avoir révélé que les barres radioactives de la piscine 4 ont en partie fondu, Tepco annonce aujourd’hui que l’eau radioactive dans les sous-sols des réacteurs 1, 2 et 3 est en augmentation.

Dans le réacteur 1, les quantités d’iode 131 ont été multipliées par 6 et le césium de 38 x depuis cette semaine. Sous le réacteur 2, la radioactivité de l’eau a augmenté de 17x pour l’iode, et 8 x pour le césium.

Depuis 10 jours, Tepco a pompé 660 tonnes de cette eau hautement radioactive pour la stocker provisoirement dans un bassin placé sous le réacteur 2. Mais les quantités d’eau à évacuer ne baissent pas, ce qui montre que l’eau injectée par les liquidateurs pour refroidir les réacteurs s’échappe quelque part. Selon Tepco, il y a environ 60 000 tonnes d’eau hautement radioactive à retirer des sous-sols des réacteurs 1 à 3.

Entre le 11 mars et le 5 avril, 500 millions de tweets (twitter.com) ont été échangés sur la catastrophe nucléaire de Fukushima, avec des pointes à 650 000 messages par jour. Quand l’information devient immédiate, même à l’autre bout de la planète. Surprenant! (Twitter avec 2000Watts.org)

Voir l’évolution des tweets dans le monde depuis le début des catastrophes de Fukushima (cliquez ici)

Vendredi 15 avril 2011

Cinq semaines après le tremblement de terre, la centrale de Fukushima est comme figée dans le temps: c’est toujours l’impasse, personne ne voit la lumière au bout du tunnel et les émissions de radiations continuent. Le grand changement de la semaine: le niveau de la catastrophe a été élevé à 7 sur une échelle de 7.

Le gouvernement a demandé à Tepco d’indemniser les habitants de la zone contaminée dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Fukushima. Les indemnités s’élèvent à 12’000 $ pour les familles et 9000 $ pour les personnes seules.

Les 330 policiers en charge de trouver les victimes du tsunami autour de la centrale de Fukushima ont découvert les corps de 11 personnes.

Jeudi 14 avril 2011

Les opérations de pompage de 700 tonnes d’eau contaminée ont débuté dans une galerie souterraine du réacteur 2 de Fukushima. Cette eau hautement radioactive devrait être stockée dans un condensateur. L’opération est prévue pour durer 4 à 5 jours. Mais au fur et à mesure que cette eau est pompée, elle est remplacée par l’eau qui arrose et refroidit les réacteurs. Un vrai fil d’Ariane.

«Nous faisons de notre mieux pour trouver un moyen de nous débarrasser de cette quantité massive d’eau polluée de substances radioactives et pour limiter les radiations», a souligné le PDG de Tepco, M. Masataka Shimizu.

Les techniciens ont également prélevé des échantillons d’eau de la piscine du réacteur 4. Ces informations devraient permettre de connaître l’état des 1331 barres de combustible nucléaire qui stagnent dans ce bassin et d’examiner les moyens à mettre en œuvre pour les extraire et les mettre dans un lieu sûr.

Mercredi 15h00

Le Département de la santé japonais indique qu’il a relevé les plus forts taux de contamination radioactive dans l’océan depuis le début des mesures il y a 3 semaines. Des prélèvements à 15 et 30 km de la centrale de Fukushima montrent des quantités d’iode 135 et de césium 137 bien supérieures aux limites légales. Les substances radioactives flottent et se dirigent vers le nord. Le gouvernement indique qu’il est très difficile de prévoir les trajectoires que vont suivre ces substances.

Mercredi 13 avril (07h00)

Du strontium 90 radioactif a été mesuré jusqu’à 80 km de la centrale de Fukushima dans les sols et les plantes. Le strontium se substitue au calcium dans les os et provoque des cancers. Cerise sur le gâteau, sa demi-vie est de 28 ans (perd 50% de ses radiations en 28 ans). Le strontium est obtenu par la fonte des barres d’uranium dans un réacteur.

Ce matin, nouvelle réplique sismique à Fukushima d’une magnitude de 5,8. Elle répond à une secousse de 6,0 hier après-midi. Tepco annonce qu’une évacuation de la centrale atomique n’est pas nécessaire.

De nombreux Japonais en veulent aux autorités d’avoir attendu la fin des élections locales de dimanche passé pour élever subitement l’accident nucléaire de Fukushima au niveau 7 et d’élargir la zone de sécurité.

Selon les nombreux messages publiés dans les médias sociaux japonais et repris par de plus en plus de journaux, le Parti démocrate nippon a délibérément retardé l’annonce du niveau de gravité de la centrale de Fukushima pour tenter de limiter les dégâts durant les élections. La bonne nouvelle? Le Parti démocrate a finalement perdu ces élections.

Mardi 14h00

Incroyable cacophonie au Japon. Alors que le porte-parole du gouvernement Yukio Edano mangeait devant les caméras des fraises cultivées à Fukushima, le périmètre de sécurité a été élargi autour de la centrale pour cause de radioactivité.

Quelques heures avant, le premier ministre Naoto Kan affirmait que la situation des réacteurs «avance pas à pas vers une stabilisation et que les émanations radioactives étaient en diminution». Et hop, il n’avait pas terminé sa conférence de presse que le niveau de la catastrophe passait de 5 à 7. A la centrale, un incendie minime a pu être éteint. De l’azote est toujours pompé dans le réacteur 1. Il semble qu’une fuite empêche l’azote de rester dans le confinement.

Mardi 08h30

Une nouvelle réplique sismique de magnitude 6,0 à Fukushima a forcé les employés à quitter la centrale. Les liquidateurs étaient en train de vider l’eau très radioactive du réacteur 2 et d’injecter de l’azote dans le réacteur 1 afin d’éviter une explosion d’hydrogène. Les systèmes de refroidissement n’auraient pas été impactés par cette nouvelle secousse.

Mardi 12 avril 2011 (07h30)

L’Agence japonaise de sûreté nucléaire a élevé au niveau maximum de 7 l’accident nucléaire de Fukushima sur l’échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), le plaçant au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl. L’agence souligne que les grandes quantités d’iode et de césium relâchées dans l’atmosphère peuvent «affecter» la santé des personnes et l’environnement.

«Les fuites radioactives n’ont pas cessé complètement et notre inquiétude est qu’elles dépassent finalement celles de Tchernobyl.» Le représentant de Tepco, Junichi Matsumoto, souligne que le passage au niveau 7 est dû aux grandes émanations radioactives relâchées. Il s’est excusé devant les Japonais.

Un mois après le séisme et le tsunami dévastateur, «tout est sous contrôle et ce n’est pas dangereux pour la santé». Cette annonce souligne la gravité de la situation et la difficulté pour Tepco de résoudre l’équation posée par les 4 réacteurs rebelles.

Depuis quelques jours, le gouvernement japonais a été mis sous pression alors que des reporters indépendants, la Préfecture de Fukushima et Greenpeace publient des taux de contamination bien plus élevés que Tepco. Le gouvernement a également élargi la zone de sécurité au-delà de 20 km.

Lundi 14h00

Un nouveau tremblement de terre a secoué la centrale de Fukushima. D’une magnitude de 6,6 avec un épicentre à 13 km de profondeur, et à 81 km de Fukushima, il a obligé les travailleurs à quitter le site.

Tepco a annoncé que l’alimentation électrique extérieure des réacteurs 1, 2 et 3 avait été interrompue par la secousse et que le refroidissement s’était arrêté. Le système électrique a pu être rétabli 50 minutes après le tremblement de terre. Il reste à vérifier que cette secousse n’ait pas trop endommagé le peu de structures qui restent dans la centrale.

Le gouvernement japonais confirme que la zone de sécurité va être élargie au-delà des 20 km actuels à cause de taux de contamination radioactive trop élevés.

Lundi 7h30

Alors que Tepco annonce un taux de radioactivité en baisse, le gouvernement japonais désire élargir le périmètre de sécurité à plus de 20 km de la centrale de Fukushima. Tepco souligne que les liquidateurs n’ont pas progressé dans leurs tentatives de remise en état de marche des systèmes de refroidissement des réacteurs. Les rejets d’eau radioactive devraient se terminer aujourd’hui.

Lundi 11 avril 6h30

Il y a un mois que 4 catastrophes éclataient à Fukushima. Depuis Tepco, le propriétaire du complexe de 6 réacteurs nucléaires n’a pas réussi à trouver une solution pour refroidir les réacteurs et limiter les émissions radioactives.

Deux journalistes indépendants ont filmé et dévoilé des taux de radiation bien supérieurs aux informations divulguées par Tepco, dans la zone d’exclusion de 20 km et à 1,5 km de la centrale. Depuis la diffusion de cette vidéo sur Internet, la Préfecture de Fukushima a décidé de ne plus faire aveuglément confiance à Tepco. Elle va faire ses propres mesures de radioactivité et les divulguer à ses habitants.

Dimanche 17h00

Tepco a commencé à utiliser des engins de déblaiement, pilotés à distance, pour commencer à nettoyer la centrale du Fukushima. Le taux de radiation est tellement élevé qu’il est trop dangereux pour la santé des liquidateurs. Seuls ces robots peuvent le faire.

Dimanche (12h30)

Tepco annonce que les opérations de vidange de l’eau radioactive dans l’océan ne se déroulent pas aussi facilement que prévu. Le niveau d’eau très radioactive sous le réacteur No 2 continue de remplir le canal souterrain. Il ne reste que 92 centimètres pour qu’il ne déborde. Hier, son niveau s’était élevé de 12 centimètres.

Dimanche 10 avril (11h00)

Pour palier le manque chronique de main-d’œuvre désirant travailler à Fukushima, Tepco a proposé une solution miracle afin que les liquidateurs puissent travailler plus longtemps auprès des réacteurs de Fukushima: Augmenter les doses de rayonnements ionisants. Ainsi les équipes qui œuvrent par rotation de 3 jours pourront rester plus longtemps.

En «collaboration» avec le Ministère de l’industrie japonais, le taux limite des taux de radiation passera de 100 millisieverts par an à 250 millisieverts par année.

Cependant, les sociétés intérimaires qui travaillent avec Tepco refusent cette nouvelle augmentation. Elles soulignent que les liquidateurs qui travaillent dans la centrale ne les acceptent également plus. Tepco va se retrouver en manque de main-d’œuvre alors que les taux de radioactivité ne cessent d’augmenter.

Samedi (16h00)

Une pompe géante de 86 tonnes est actuellement transportée d’Atlanta, USA à Fukushima. Cette énorme machine, montée sur un camion de 26 roues, a été chargée dans un avion-cargo russe. En cas de besoin, elle sera capable de bétonner les réacteurs. Il semble que ce soit le moyen le plus simple de trouver une solution à moyen terme pour Fukushima.

De son côté Toshiba s’est proposée pour démanteler d’ici à 2020 la centrale nucléaire selon le quotidien financier japonais Nikkei. Toshiba n’a pas indiqué comment il allait recruter du personnel pour cette opération kamikaze ainsi que les coûts financiers relatifs.

Samedi 9 avril 2011 (12h00)

L’eau hautement radioactive qui avait été vidée dans la mer en début de semaine, continue à nouveau de monter dans le tunnel sous-terrain. Il ne serait pas étonnant que Tepco déverse son contenu dans le Pacifique. Un peu plus, un peu moins…

L’injection d’azote continue à Fukushima pour éviter une explosion d’hydrogène. Les choses évoluent très lentement pendant que la radioactivité, elle aussi, s’échappe… lentement et sûrement…

■Vendredi 16h00

Après le nouveau tremblement de terre d’hier, 3 lignes à haute tension ont été coupées à la centrale nucléaire d’Onagawa (100 km au nord de Fukushima). Afin de refroidir les 3 réacteurs, à l’arrêt depuis le 11 mars, les ingénieurs ont fait appel aux génératrices diesel de la centrale. Suite aux secousses, de l’eau de la piscine du réacteur 2 a débordé et plusieurs anomalies ont été découvertes dans les bâtiments des réacteurs sans que l’on en sache davantage.

La Chine s’inquiète des rejets d’eau radioactive de Fukushima et demande au Japon «de lui communiquer les informations sur ce sujet sans délai, dans leur intégralité et de façon exacte».

■ Vendredi 8 avril

Nous entrons dans la 4e semaine des 4 catastrophes nucléaires de Fukushima. Depuis le tremblement de terre du 11 mars, aucune route vers des solutions n’a été trouvée. La situation reste très critique, les réacteurs surchauffent toujours, les radiations s’échappent dans l’air et dans l’océan, et, dans la suite de cette constance, Tepco publie inlassablement des communiqués de joie et de bonne humeur sans risque pour la santé.

Suite à un nouveau tremblement de terre de 7,1 d’hier jeudi, la centrale de Fukushima n’aurait pas été plus lourdement endommagée. Par contre, des fuites d’eau ont été repérées à la centrale nucléaire d’Onagawa selon l’exploitant de la centrale, Tohoku Electric Power. De l’eau a débordé de la piscine de désactivation du réacteur 2 et 3 fuites ont été décelées dans le réacteur 3. Cette centrale comporte un total de 3 réacteurs. Elle avait pris feu lors du tremblement de terre le 11 mars et des fuites radioactives avaient été mesurées pendant quelques jours. Mais depuis, un silence radio pesant nous était parvenu depuis Onagawa.

■ Jeudi 7 avril (08h00)

Nouveau problème: dans le réacteur 1, les barres de combustibles sont seulement à moitié recouvertes d’eau, ce qui provoque une réaction chimique qui produit une grande production d’hydrogène et augmente les risques d’explosions.

Les techniciens ont débuté l’injection d’azote dans l’enceinte de confinement du réacteur 1. Pour l’instant, cette opération semble être un succès car la pression se stabilise. L’accumulation d’hydrogène dans le réacteur 1 peut provoquer une explosion identique à celles qui se sont produites les 12 et 14 mars dans les réacteurs 2 et 3. Cette opération pourrait durer 6 jours.

Le gouvernement japonais pourrait étendre la zone d’exclusion et l’étendre au-delà de 20-30 km actuels et suivre les recommandations de l’Agence de l’énergie nucléaire et Greenpeace. Actuellement, l’ordre d’évacuation est donné dès que les 50 millisieverts par année sont atteints. Le nouveau niveau d’exclusion serait atteint à 20 millisieverts par année.

Tepco confirme que des traces de plutonium-238 ont été trouvées à 500 mètres du réacteur. Selon Tepco, ce n’est pas dangereux pour l’homme.

Mercredi (13h00)

Suite à la bonne nouvelle du colmatage de la fuite, Tepco se trouve face à un nouveau problème: éviter que le réacteur 1 explose. Les ingénieurs veulent injecter de l’azote dans ce réacteur afin d’éviter une possible explosion provoquée par l’accumulation d’hydrogène. L’azote est utilisé pour faire chuter le taux d’oxygène et d’hydrogène.

Tepco est en train de chercher de nouveaux «liquidateurs» pour remplacer une partie des 600 employés qui se trouvent sur le site et qui dépassent les doses radioactives tolérées. Le profil indique: «50 ans et plus», ce qui souligne la dangerosité du travail. Le salaire proposé est de 84 euros par jour (Frs 100.--). Avant l’accident, une dose de radiation de 100 millisieverts, sur deux ans, était la norme. Depuis, cette limite a été montée à 250 millisieverts certainement pour limiter le nombre d’éventuelles demandes de reconnaissance en maladie professionnelle. Dans certains cas, la dose maximale était atteinte en 15 minutes par les liquidateurs.

■ Mercredi 6 avril (07h00)

Enfin une bonne nouvelle annoncée par Tepco. La fuite d’eau hautement radioactive du réacteur 2, qui se déversait dans l’océan Pacifique, a été colmatée. Les ingénieurs peuvent se focaliser sur le refroidissement des réacteurs 1, 2, 3 et 4.

Une grande quantité d’eau très contaminée s’échappait de cette fissure de 20 centimètres. Les techniciens n’étaient pas parvenus à la colmater, malgré des tentatives avec du ciment, puis d’un mélange de polymères, de papier journal et de sciure de bois. Hier, mardi, ils ont procédé à des forages en amont pour suivre la fuite et y injecter du verre soluble (silicate de sodium), un agent chimique qui a pour propriété de solidifier le sol. Cette fuite extrêmement radioactive a déversé d’importante quantité d’iode radioactif 131 et de césium dans le Pacifique.

Afin de créer de l’espace de stockage pour de l’eau fortement radioactive, Tepco continue de déverser, jusqu’à vendredi, 11 500 tonnes d’eau moyennement radioactive dans l’océan.

Mardi (12h30)

Tepco annonce un taux d’iode radioactif 131, de 7,5 millions fois supérieur à la limite légale mesurée dans l’océan Pacifique (300 000 becquerels). Les experts demandent que cette contamination importante cesse le plus rapidement possible.

Les employés de la Météorologique Japonaise ont reçu une notification du gouvernement leur demandant de s’abstenir de toute publication de prévision de propagation des nuages radioactifs dans l’atmosphère afin de ne pas provoquer de panique dans la population.

Le Gouvernement a fixé une toute nouvelle limite pour la contamination des poissons. Elle a été fixée à 2000 becquerels/kg pour l’iode 131 et de 500 becquerels pour le césium 137. Au delà, les poissons sont considérés comme impropres à la consommation et cancérigènes. Au vu des nouvelles limites dévoilées ce matin, il est probable que la nouvelle norme fixée ce matin puisse être révisée à la hausse.

Mardi (07h00)

Afin de tracer le cheminement de la fuite d’eau hautement radioactive du réacteur 2 qui se jette directement dans l’océan, les ingénieurs l’avaient colorée à la source avec une teinture blanche. Cependant, cette teinture n’est pas réapparue. Ainsi, les liquidateurs sont à la recherche de cette fuite. Il se pourrait qu’elle provienne d’un tuyau percé sous le réacteur 2.

Tepco envisage la création d’une digue afin de contenir et de limiter la dispersion de l’eau radioactive dans le Pacifique.

Le ministre de la Santé rapporte des taux élevés d’iode 131 dans certains poissons (4080 becquerels). Le ministre souligne que les quantités mesurées ne sont pas dangereuses pour l’homme. Son département va rapidement déterminer des standards maximaux d’iode 131 dans les poissons qui ne poseraient pas de problème pour l’homme.

■ Mardi 5 avril (05h30)

A la bourse de Tokyo, les actions de Tepco ont perdu 11% à 393 yens. Par rapport au plus haut des 12 derniers mois, l’opérateur de la centrale a vu dégringoler sa valorisation de plus de 85%.

■ Lundi (13h30)

Comme annoncé ce matin, Tepco vient d’annoncer que 10 000 tonnes d’eau stockées dans des cuves et 1500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6 sont en train d’être déversées dans l’océan Pacifique. De plus, 300 tonnes d’eau contaminées vont être envoyées quotidiennement dans l’océan pendant cinq jours. Si dans quelque temps vous voyez des poissons qui volent et qui brillent la nuit, ne vous inquiétez pas, tout est normal.

Lundi (13h00)

Soyons francs. Actuellement, la situation à la centrale de Fukushima va de mal en pis. Quand de la lumière pointe au bout du tunnel, c’est pour voir arriver un autre train.

A la question posée hier, mais où Tepco va pouvoir stocker l’eau radioactive, l’évidente réponse est venue ce matin: l’opérateur de la centrale atomique va simplement rejeter, dans le Pacifique, 11 500 tonnes d’eau 100 fois plus radioactive que les normes légales. Cette opération a pour but de libérer de l’espace de stockage pour de l’eau encore plus contaminée. Selon Tepco, l’opération n’est pas dangereuse pour les poissons et les hommes! De là à dire que cette opération est un bienfait pour l’environnement, il n’y a qu’un tout petit pas, qu’ils n’ont pas encore osé franchir.

Concernant la fuite d’eau radioactive du réacteur 2, la situation n’est pas meilleure. Après, le ciment, le polymère, le papier et de la sciure, c’est maintenant une bâche en plastique qui va être testée. La priorité pour Tepco est de refroidir les réacteurs. L’eau radioactive qui se déverse dans l’océan n’est, pour l’instant, qu’un effet de bord.

■ Lundi 4 avril (07h00)

Le chaos et les ennuis ne cessent d’augmenter à la centrale nucléaire de Fukushima.

Samedi, Tepco a décelé une fissure dans la structure en béton du réacteur 2. Chaque heure, 7 tonnes d’eau fortement hautement radioactive se déversent directement dans le Pacifique. Du côté de la radioactivité, il suffit de 15 minutes pour dépasser une dose annuelle limite pour la santé.

Dimanche, pour tenter de colmater cette fissure, Tepco a d’abord utilisé, sans succès, du ciment. Ensuite, du polymère avec de la sciure et du papier ont été injectés, toujours sans succès.

Ce matin, un colorant est utilisé pour tracer le cheminement de l’eau. Ce nouveau problème s’ajoute au refroidissement des réacteurs 1,2 3 et de la piscine du réacteur 4 ainsi que la très forte radioactivité découverte dans la nappe phréatique sous les réacteurs.

Le décompte s’élève à 19 ouvriers décédés depuis la catastrophe. Six cents travailleurs se trouveraient sur le site.

Dimanche 3 avril

La fissure de 20 centimètres d’où s’écoule de l’eau hautement radioactive (1000 millisieverts par heure) n’a pu être colmatée avec du ciment. Ce dimanche, un polymère spécial ainsi que des papiers journaux et de la sciure ont été utilisés pour tenter de boucher la fuite qui se jette directement dans le Pacifique. Les résultats ne sont pas concluants.

C’est ahurissant de voir les similitudes entre BP, lors de la marée noire du Golfe du Mexique, et Tepco. Même impuissance face à la catastrophe, même improvisation et même communication qui cache la réalité des faits.

Une plate-forme flottante de 136 mètres de long et 46 mètres de large devrait arriver dans les prochains jours. Ses réservoirs d’une capacité de 10 000 tonnes pourraient évacuer l’eau contaminée, mais pour la mettre où? La réponse devrait suivre dans quelques jours.

Tepco a annoncé qu’il faudra sans doute encore «plusieurs mois» pour parvenir à stabiliser la situation.

Samedi 2 avril (17h00)

Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi, a annoncé la découverte d’une fissure sur une structure en béton du réacteur n° 2. De l’eau radioactive s’échappe dans la mer à des niveaux très élevés soit 1000 millisieverts par heure. La limite pour un ouvrier est de 250 millisieverts pour une année. Ainsi en 15 minutes, un ouvrier reçoit une dose dangereuse pour sa santé.

Après avoir renoncé à visiter la centrale Nucléaire depuis le début de la catastrophe, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a visité pour la première fois le nord-est du Japon dévasté par le séisme et le tsunami, avant de se rendre près de la centrale accidentée de Fukushima.

Samedi 2 avril (07h00)

A 15 mètres sous le réacteur 1, du plutonium a été décelé dans une nappe d’eau. La radiation est 10 000 supérieure aux limites.

400 litres de résine spéciale sont utilisés autour du réacteur 4 afin d’éviter que les particules radioactives ne s’échappent dans l’air. Cette nouvelle technique est en train d’être expérimentée. Ca ressemble toujours de plus en plus au bricolage de BP lors de l’explosion de Deepwater l’année passée.

Deux des trois plus grandes pompes à eau et à ciment du monde vont être envoyées à Fukushima par la firme allemande Putzmeister. C’est ce type de pompe qui avait été utilisée à Tchernobyl pour cimenter le réacteur. Ces méga-machines armées d’un bras flexible s’élèvent jusqu’à 70 mètres de haut, pour déverser de l’eau ou du ciment. Ces énormes bras sont montés sur des camions de 80 tonnes. Dernier détail: ils sont opérables de façon télécommandée jusqu’à 2 km.

Vendredi (12h30)

Après le lait, les salades, les épinards, c’est au tour de la viande de bœuf d’être contaminée par des doses radioactives de césium supérieures aux limites légales. Au niveau des épinards, la dose radioactive dépasse de 4 x la limite légale.

L’Agence nucléaire japonaise condamne Tepco pour la manière dont le propriétaire de Fukushima s’occupe des employés de la centrale. Ces 400 kamikazes, qui donnent leur vie pour sauver le Japon, reçoivent des équipements de protections insuffisants et tous les employés n’ont pas un détecteur de radioactivité comme l’exige la loi.

Tepco a annoncé avoir reçu l’accord de plusieurs banques afin de recevoir des prêts totalisant 17 milliards d’euros pour financer la catastrophe à court terme. Il est possible que le gouvernement japonais soit également obligé de mettre la main à la poche pour aider l’entreprise électrique.

Certains experts se demandent pourquoi les mesures de radioactivités sont uniquement délivrées par Tepco. Ils demandent au gouvernement japonais de réaliser des mesures indépendantes. Il n’y a pas si longtemps, les USA se trouvaient dans la même situation que le Japon dans sa marée noire du Golfe du Mexique. BP délivra des chiffres outrageusement bas avant que la Maison-Blanche ne prenne les choses en main et révèle l’ampleur de la catastrophe.

Vendredi 1er avril (07h30)

Troisième semaine après le tremblement de terre et très peu de progrès ces derniers jours. Bien au contraire, la contamination radioactive ne cesse d’augmenter et pulvérise les limites légales autant dans l’air que dans la mer.

Dans la zone contaminée de Fukushima, la police a répertorié la présence des corps de 1000 personnes décédées et laissées sur place, en l’état, après le tremblement de terre et le tsunami. Leurs dépouilles mortelles n’ont pas été sorties de la zone contaminée, par peur des radiations.

Quelque 140 spécialistes militaires américains en radiations nucléaires vont être prochainement dépêchés au Japon pour aider les Japonais à trouver une solution pour contenir une partie des radiations.

De l’iode radioactif 131 et du césium ont été découverts dans une nappe d’eau située à 15 mètres sous le réacteur n° 1. Un échantillon prélevé mercredi révèle un taux de 430 becquerels par cm3. Ce niveau est 10 000 fois supérieur à la norme légale. Dans l’eau, l’iode 131 se dissipe en 8 jours, le césium a besoin de 300 ans et le plutonium de 24 000 ans.

CORRECTIF

Un internaute nous signale (08.04.2011):

«Il est écrit: Dans l’eau, l’iode 131 se dissipe en 8 jours, le césium a besoin de 300 ans et le plutonium de 24 000 ans.

Ceci est faux. Ce n’est que la moitié qui est dissipée après 8 jours, 300 ans et 24 000 ans.

Pour l’iode 131, il faut 10 x 8 jours pour réduire d’un facture 2^10 = 1024. (10 x la moitié)

Pour le plutonium (isotope 239) il faut 240 000 ans pour arriver au même résultat.

(On parle en demi-vies)

D’ici à 2030, 14 nouvelles centrales nucléaires étaient prévues au Japon. Cet élément explique, en partie, la visite à Tokyo, du représentant de luxe du nucléaire français, le président Sarkozy. Mais de plus en plus d’hommes politiques japonais ainsi que l’opinion publique demande un arrêt du nucléaire.

Jeudi (13h00)

Le premier ministre japonais a annoncé le démantèlement de la centrale de Fukushima une fois la catastrophe maîtrisée. Plus les taux de contamination augmentent, plus la colère monte chez les Japonais. Une manifestation antinucléaire s’est déroulée devant le siège de Tepco tandis que sur le net, c’est la déferlante contre le gouvernement et le propriétaire de la centrale.

En Suisse, une lettre piégée, envoyée à swissnuclear (lobby du nucléaire suisse), a explosé ce matin, blessant superficiellement deux employées.

Jeudi (07h00)

La vidange des 600 tonnes d’eau fortement contaminée de césium et d’iode, sous le réacteur n° 1, n’a pu être entièrement réalisée car le condensateur est plein. Les ingénieurs n’arrivent toujours pas à faire fonctionner les pompes de refroidissement des réacteurs 1, 2 et 3 et continuent de les arroser.

Le CEO de Tepco, Tsunehisa Katsumata, a annoncé qu’il ne savait pas quand la catastrophe allait être maîtrisée. Il a reparlé de la possibilité d’installer les réacteurs sous des sarcophages en béton, comme à Tchernobyl.

Jeudi (06h30)

Les experts de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) rejoignent les mesures révélées par Greenpeace. Tous les deux ont relevé des taux de radioactivité deux fois supérieur au niveau d’alerte à 40 km de Fukushima. Ils demandent l’élargissement de la zone de sécurité. De son côté, le gouvernement japonais préfère ne pas suivre les recommandations de l’AIEA. Pour le moment, les habitants ont été évacués dans un rayon de 20 km.

Jeudi 31 (06h00)

Lundi, 381 personnes de Tepco et 69 ingénieurs de Toshiba, d’Hitachi et de Kandenko ont travaillé sur le site. Après l’irradiation de 3 employés, la semaine dernière, les entreprises rencontrent de plus en plus de difficultés pour recruter du personnel afin de remplacer ceux qui ont dépassé leurs doses d’irradiations et doivent quitter la centrale. Si vous êtes intéressés, le salaire est de 122 $ par jour.

Jeudi 31 mars 05h30

La situation ne s’améliore pas à Fukushima. Elle est toujours très sérieuse selon l’Agence internationale de l’énergie. Dans la mer, le taux d’iode radioactif ne cesse d’augmenter. De 3355 fois la dose normale hier, elle est passée aujourd’hui à 4385 fois! Ce n’est toujours pas dangereux pour Tepco. Pour preuve, personne n’a encore trouvé de poissons rouges de 4 m de long. Ce n’est peut-être qu’une question de temps…

Des traces minimes d’iode 131 de Fukushima ont été trouvées dans du lait dans l’état de Washington aux USA.

Mercredi 08h00

Tepco envisage de bâcher les réacteurs 1, 2 et 3 afin de réduire les émissions radioactives dans la nature. Un tanker pourrait être utilisé afin d’évacuer l’eau contaminée utilisée pour refroidir les réacteurs. L’objectif est de limiter les rejets radioactifs dans l’océan Pacifique.

Les actions de Tepco sont toujours en forte baisse à Tokyo, -17% ce matin. Depuis le début de la catastrophe, le titre a perdu 79%. Le gouvernement japonais a démenti qu’il n’allait pas nationaliser l’entreprise afin de ne pas faire porter les coûts de la catastrophe sur les épaules des contribuables japonais.

Mercredi 30 mars 06h30

L’Agence de sûreté nucléaire japonaise a mesuré un taux d’iode radioactif 3355 fois supérieur à la norme légale dans l’eau de mer prélevée à 300 mètres près du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Ce chiffre ne cesse d’augmenter depuis quelques jours et selon Tepco, il n’est toujours pas dangereux pour l’homme et les poissons.

Toutes les éoliennes japonaises actuellement en fonction ont survécu au tremblement de terre, y compris les turbines semi-offshore situées à proximité de l’épicentre du séisme comme celles de Kamisu située à 300 km de l’épicentre. Le très discret PDG de Tepco, Masataka Shimizu, a été hospitalisé mardi soir. Il souffrirait d’une tension artérielle trop élevée.

Mardi 13h00

La Chine et la Corée du Sud ont annoncé avoir à nouveau détecté de faibles quantités d’iode 131 radioactif provenant de Fukushima. Le ministère chinois de la santé a demandé aux autorités de 14 régions, dont Pékin et Shanghai, d’effectuer des tests de radioactivité sur l’eau et dans la nourriture. La Corée teste les poissons péchés dans ses eaux territoriales.

A la bourse, aujourd’hui l’action de Tepco, a de nouveau plongé de 18,67%. Le titre a perdu plus de 75% de sa valeur depuis le début de la catastrophe. Le vice-président de Tepco, Sakae Muto, a regretté de ne pas pouvoir dire «dans combien de mois ou d’années» la crise sera finie.

Mardi 08h00

Le premier ministre japonais Naoto Kan a annoncé que son gouvernement «était en alerte maximum pour éviter que la centrale accidentée de Fukushima ne provoque une catastrophe écologique. Nous ne pouvons pas nier que l’évaluation du danger d’un gros tsunami à l’époque a été largement erronée.» Il a finalement reconnu que la situation restait «imprévisible».

La colère des Japonais est en train de monter et pousse le gouvernement à enfin se distancer de Tepco. Depuis le début de la catastrophe, l’opérateur de la centrale ne brille pas par sa transparence et ses capacités à maîtriser, ce qui devient de jour en jour, un monstre qui fait peur.

Mardi 06h30

Des traces de radioactivité provenant de Fukushima ont été relevées dans de l’eau de pluie aux USA (Pennsylvanie et le Massachusetts). Dans l’Ohio, les chercheurs ont indiqué qu’ils avaient découvert de faibles niveaux d’iode 131 dans des eaux de pluie récupérées sur le toit d’un immeuble de cet Etat.

Mardi 29 mars 2011 06h00

Du plutonium 238, 239 et 240 a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Suite à cette découverte, aucune surprise de la part de Tepco qui souligne: «Il s’agit de quantités infimes qui ne posent aucun danger pour la santé.»

Cependant, cet indice confirme des dommages graves sur le réacteur n° 3. Avant cette annonce Greenpeace classait cet accident au niveau 7 soit l’équivalent de Tchernobyl et demandait que la zone de sécurité soit élargie à 40 km de la centrale.

Tepco, l’opérateur de la centrale, a reconnu pour la première fois que de l’eau fortement radioactive s’était échappée des bâtiments des réacteurs. Cette eau utilisée pour refroidir les réacteurs pourrait avoir ruisselé jusqu’à l’océan Pacifique. En effet, les niveaux de radioactivité seraient identiques à ceux mesurés à l’intérieur des bâtiments et de l’eau fortement radioactive a été découverte dans les tunnels passant sous les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3, et débouchant à l’extérieur.

Lundi 13h30

Alors que les taux de radioactivité ne cessent d’augmenter à travers le Japon et que Tepco (Tokyo Electric Power Company) se noie sous les tonnes d’eau déversées sur les réacteurs, les groupes français Areva et EDF ont été appelés à l’aide pour tenter d’apporter, ne serait-ce que l’once d’une solution.

C’est à partir de demain mardi que de l’eau douce sera utilisée, en lieu et place de l’eau de mer, pour refroidir les réacteurs.

Le peu de crédibilité dont bénéficiait Tepco est en train de subir un tsunami digital via le déchaînement des Japonais sur les sites sociaux japonais comme Mixi. Les commentaires tranchent franchement avec la sollicitude et la gentillesse des médias japonais face au géant électrique. Qui pourrait penser que des réseaux sociaux sur internet puissent participer à une révolution? Ce n’est pas possible…

Lundi 07h30

Un taux d’iode 131 a été détecté à un niveau 1’150 fois supérieur à la limite légale dans l’eau de mer prélevée près des réacteurs 5 et 6 alors que ces deux réacteurs sont «stabilisés». Avec un sens de l’humour qui devient légendaire, Tepco et l’Agence de sûreté nucléaire japonaise soulignent que la radioactivité relâchée dans la mer se dilue avec les marées et que le risque sur les algues et les animaux marins n’est pas important. C’est certainement pour cette raison que le gouvernement a demandé à Tepco de stocker l’eau radioactive et de ne plus la rejeter dans la mer.

Lundi 06h30

Les ouvriers ont commencé à vider l’eau hautement radioactive qui se trouve dans les sous-sols des réacteurs. Cette opération pourrait permettre de finalement mettre en fonction les systèmes de refroidissement et de réduire les risques pour les ouvriers qui travaillent sur le site. (réacteur 2: 1000 millisieverts soit 100 000 x le niveau normal. réacteurs 1 et 3: 10’000 x le niveau normal).

Le processus a débuté avec le réacteur n° 1. Cependant, le condensateur, qui récupère cette eau fortement radioactive, est déjà plein. Ce système permet d’éviter de rejeter cette eau radioactive dans la mer. Les ingénieurs désirent utiliser les piscines des réacteurs pour stocker cette eau. Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a annoncé que le cœur du réacteur 2 pourrait avoir fondu.

Lundi 28 mars 2011 06h00

Pour résumer le week-end en quelques mots: de forts niveaux de radiations sont mesurés aux réacteurs 1, 2, 3. En une heure passée proche du réacteur 2, un ouvrier reçoit une dose radioactive annuelle considérée comme très dangereuse pour sa santé (1000 millisieverts). Les cœurs des réacteurs 2 et 3 auraient fondu.

De son côté Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire, a continué à soigner son image et sa crédibilité en se trompant dans l’annonce des taux de radioactivité. La grogne monte au Japon sur l’incapacité de Tepco à gérer la catastrophe et son potentiel élevé pour dissimuler et minimiser les informations. Un nouveau tremblement de terre de 6,5 a été mesuré au nord-est du Japon.

Dimanche 18h00

De l’eau fortement radioactive, 1000 millisieverts par heure, a été mesurée dans le réacteur 2. Cette importante dose radioactive est une indication que le cœur du réacteur 2 aurait fondu. Tepco a confirmé cette nouvelle, avec sa langue de bois habituelle, en soulignant qu’il «existe une forte probabilité pour que les barres de combustible aient été endommagées».

Tepco annonce que l’utilisation de l’eau de mer salée endommage les pompes ainsi que les structures. L’opérateur va tenter d’utiliser de l’eau douce pour continuer le refroidissement des réacteurs. Actuellement, l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs termine son chemin directement dans la mer. Dans un futur qui reste à déterminer, Tepco désire évacuer l’eau radioactive vers un condensateur.

Contamination

L’Agence japonaise de sûreté nucléaire a mesuré dimanche 1’850 x le niveau habituel d’iode 131 (1’250x samedi) dans la mer. Le responsable de l’agence a souligné qu’il n’y a pas de danger pour la vie marine ou la consommation de poissons. L’histoire ne dit pas si ce responsable mange encore du poisson de Fukushima et combien de personnes ont éclaté de rire lors de la conférence de presse. Pour le césium 137, une substance radioactive dont la concentration se réduit de moitié en 30 ans, Tepco a mesuré 80 x la limite légale autour de Fukushima

Dimanche 27 mars 2010 (12h00)

Bonne et mauvaise nouvelle: La mauvaise: Tepco a annoncé tôt ce matin un niveau de radioactivité «10 millions de fois plus élevé» qu’en temps normal dans une nappe d’eau échappée du réacteur 2. La bonne nouvelle: quelques heures plus tard, Tepco annonce s’être trompé. Une «erreur» de plus dans la longue liste tissée par Tepco. Il n’est pas étonnant que de nombreuses voix japonaises remettent en doute les capacités de l’opérateur dans sa gestion de la catastrophe.

L’eau dans le réacteur 2 atteint 1000 millisieverts par heure. Ainsi en une heure de travail, un ouvrier sera gravement contaminé.

Samedi 13h00

Le Département de la défense japonais a publié des images vidéos du survol des réacteurs de Fukushima (voir la vidéo). Les images montrent des réacteurs bien plus endommagés que laissait le supposer Tepco.

Vendredi 13h00

Le premier ministre japonais, Naoto Kan, estime que «la situation à la centrale nucléaire de Fukushima reste «imprévisible». Nous travaillons à ce que la situation n’empire pas et nous devons être extrêmement vigilants». L’opérateur de la centrale, Tepco (Tokyo Electric Power Company) a reconnu que les opérations de refroidissement des réacteurs à l’aide de canons à eau et les travaux de rétablissement des pompes à eau électriques avançaient «lentement en raison de la dangerosité du site».

L’Autorité de sécurité nucléaire japonaise pourrait relever le niveau de gravité de l’accident en le montant au niveau 6 sur une échelle maximale de 7.

Hier, trois ouvriers, chaussés de bottes en caoutchouc, ont été contaminés par une flaque d’eau fortement radioactive alors qu’ils intervenaient dans l’enceinte du réacteur 3. Deux de ces trois employés ont été hospitalisés avec des brûlures aux pieds.

■ Vendredi 08h30

IMPORTANT: Selon Tepco, le cœur du réacteur 3 pourrait être fortement endommagé et laisserait échapper de fortes radiations. Pour aggraver la situation, ce réacteur contient du MOX (mélange de plutonium et d’uranium). Cette découverte a été faite suite à l’accident de trois employés occupés à brancher le système électrique. Hier, travaillant sur le réacteur 3, ces employés avaient été fortement irradiés avec un niveau de contamination 10 000 fois supérieur à la normale. L’Agence japonaise du nucléaire annonce que d’importantes émanations radioactives pourraient s’en échapper.

Le réacteur 3 contient 170 tonnes de combustible nucléaire.

Vendredi 06h30

La température du réacteur 1 continue de diminuer pour atteindre les 205 degrés (contre 400 il y a deux jours). Le plus vieux des réacteurs est relié à l’électricité, mais son système de refroidissement ne fonctionne toujours pas. (Voir également l’info de 06h00.)

Dans le réacteur 3, où 3 ouvriers ont été irradiés hier, les employés tentent d’enlever l’eau fortement radioactive qui empêche de pouvoir continuer l’installation du système électrique. Le but de la journée sera d’essayer de remettre en état les pompes des différents réacteurs 1, 2, 3 et 4.

■ Vendredi 25 mars 06h00

Il y a deux semaines, le tremblement de terre secouait la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Depuis, dès qu’un réacteur va mieux, c’est son collègue qui prend le relais des ennuis. Un véritable fil d’Ariane.

Selon le «New York Times», un mois avant la catastrophe, l’agence de régulation nucléaire japonaise avait autorisé le maintien pendant 10 années supplémentaires du plus ancien des six réacteurs (le 1) de Fukushima, malgré des avertissements concernant sa sécurité et des craquelures sur le groupe électrogène de sûreté. Dix jours avant la catastrophe, Tepco avait remis un document au gouvernement dans lequel il reconnaissait avoir falsifié les données fournies sur la sécurité de la centrale.

Jeudi 13h00

Trois employés, occupés à brancher le système électrique dans le réacteur 3, ont été gravement irradiés et deux d’entre eux ont été hospitalisés. La limite du taux de radiation pour les employés avait déjà été augmentée de 100 à 250 millisieverts.

A 30 km de la centrale atomique, les résultats des tests effectués de l’eau de mer montrent des taux élevés de contamination: iode 131 (2 x la valeur limite) et du césium 137 qui reste en dessous de la valeur limite mais 10 000 x la quantité mesurée avant l’accident.

■ Jeudi 24 mars, 07h30

Ce matin, de la vapeur s’échappait des réacteurs 1, 2, 3 et de la piscine du réacteur 4. Cependant, une petite lueur d’espoir est arrivée. L’électricité a pu être rétablie dans le dangereux réacteur 3 ainsi que dans la salle de contrôle du réacteur 1. Petit détail, il «ne reste plus qu’à» mettre en service les systèmes de refroidissement. Pour l’instant, ce refroidissement est toujours réalisé au moyen des camions-citernes qui déversent des tonnes d’eau de mer. La température du réacteur 1, qui était de 400 degrés hier, est descendue à 243 degrés ce matin. Tepco annonce qu’il faudra encore des semaines pour refroidir tous les réacteurs et plusieurs décennies pour démanteler Fukushima.

Hier, un niveau élevé de radiations (500 millisieverts par heure) repoussait, par intermittence, les travailleurs hors du complexe nucléaire.

Dans la ville de Kawaguchi, au nord de Tokyo, les autorités ont annoncé que 7 stations d’épuration d’eau dépassent les limites de contaminations radioactives alors qu’à Tokyo l’eau est à nouveau potable pour les enfants. Aujourd’hui, nous devrions recevoir les résultats des relevés du taux de radioactivité de l’eau de mer aux alentours de la centrale ainsi qu’à une centaine de kilomètres.

■ Mercredi 13h00

Le niveau de radioactivité mesuré dans le sol, à 40 km de la centrale de Fukushima, indique des niveaux de contamination très élevés: 1600 fois la quantité normale soit 163 000 becquerels de césium 137 radioactif. Le césium peut rester jusqu’à 30 ans dans le sol et pourrait mettre en péril l’agriculture dans cette région.

■ Mercredi 12h30

210 becquerels d’iode radioactif 131 ont été mesurés dans le système d’eau potable de Tokyo. Le niveau est inférieur à la limite de 300 becquerels pour les adultes mais trop élevée pour les enfants: 100 becquerels. Le gouvernement demande aux enfants de ne pas boire l’eau du robinet à Tokyo. Sur cette mauvaise nouvelle, la bourse de Tokyo ferme en baisse.

Ce matin, de la fumée noire s’est échappée du réacteur 3, provoquant l’évacuation de la centrale pendant un instant.

■ Mercredi 08h00

Si votre voisin est rayonnant ce matin, c’est normal. Le nuage radioactif de Fukushima est en train de passer sur nos têtes. Aucun risque pour la santé.

Des traces de radioactivité ont été découvertes dans de l’eau purifiée à Tokyo. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que l’impact sur les produits agricoles japonais est plus grave que prévu. Les USA ont suspendu l’importation de certains produits alimentaires japonais.

■ Mercredi 06h30

Situation toujours sévère mais stable à Fukushima.

La température du réacteur 1 est à nouveau en train d’augmenter. Il aurait atteint 400 degrés alors qu’il aurait été conçu pour une température de 300 degrés. Deux camions-citernes sont en train d’essayer de le refroidir.

réacteur 2: est stable. Le courant a été installé, mais les pompes seraient hors d’usage. Il est refroidi par les camions-citernes. A cause des fortes émissions radioactives, les ouvriers ont dû s’éloigner de ce réacteur ce matin.

réacteur 3: l’électricité a été installée dans son centre de contrôle. Il est également refroidi par camions-citernes.

réacteur 4: l’électricité est installée. Les pompes de refroidissement ne fonctionnent pas pour l’instant.

réacteurs 5-6: sont stables. Rien à signaler.

Le niveau de radioactivité est toujours élevé. De fortes traces de contaminations ont été mesurées dans les légumes verts, le lait et dans la mer.

■ Mercredi 23 mars 05h00 (heure suisse)

Le gouvernement japonais a interdit la vente du lait et de légumes à feuilles vertes provenant des préfectures de Fukushima et d’Ibaraki, en raison de taux élevés de radioactivité dépassant la limite légale. Du césium radioactif a été mesuré à 82 000 becquerels (164 fois la limite) ainsi que de l’iode radioactif à 15 000 becquerels (7 fois la limite).

■ Mardi 14h00

La piscine du réacteur 2 remonte en température. Elle est proche de l’ébullition et ses pompes de refroidissement sont définitivement hors d’usage. De la fumée blanche s’échappe de l’indomptable réacteur 3.

Le ministre japonais de la Santé annonce que des niveaux de radiations élevés d’iode 131 ont été mesurés dans l’eau potable de la préfecture de Fukushima. Le niveau est dangereux pour les enfants (120 à 220 becquerels).

Mardi 13h00

Un camion-pompe avec un bras géant de 50 m de long est arrivé à la centrale de Fukushima afin de pouvoir déverser avec plus de précision de l’eau dans la piscine du réacteur 4.

Les substances radioactives ont été détectées dans des échantillons d’eau de mer prélevés lundi à environ 100 mètres au sud de la centrale de Fukushima Daiichi. Des taux d’iode 131 et de césium 134 respectivement 126,7x et 24,8 x plus élevés que les normes fixées par le gouvernement inquiètent les Japonais. Le gouvernement va prélever d’autres échantillons et communiquer les résultats d’ici à deux jours.

■ Mardi 12h30

Le ministre de l’Industrie et chef adjoint de la cellule de crise japonaise, Banri Kaieda, a reconnu avoir menacé de sanctions les pompiers qui refusaient de s’approcher des réacteurs dangereux pour les arroser d’eau de mer afin de les refroidir.

■ Mardi 06h30

Pour la deuxième journée consécutive, de nouveaux dégagements de vapeur ont été observés sur les réacteurs de Fukushima.

Selon Tepco: le réacteur 1 est connecté à l’électricité. Ses pompes sont en train d’être examinées. Les pompes du réacteur 2 ne sont actuellement pas en état d’être activées bien que l’électricité soit disponible. Des réparations sont en cours.

Pour le réacteur 3, l’électricité n’a pas encore été branchée. Pour les réacteurs 5 et 6, ils sont toujours reliés à des génératrices au diesel au lieu du courant transporté par les lignes. Tepco annonce que le combustible des réacteurs 5 et 6 devra au moins rester encore 6 mois avant d’être éventuellement enlevé.

Tepco annonce qu’elle n’avait pas prévu un tremblement de terre supérieur à 8 et un tsunami de 5,7 mètres. Au final, le tremblement a atteint 9 et le tsunami 14 mètres.

■ Mardi 05h30

Dès aujourd’hui, le gouvernement japonais va faire ses propres mesures de contamination de l’eau de mer autour de la centrale de Fukushima. Les premiers résultats seront livrés dès le 24 mars.

■ Mardi 05h00

Le propriétaire de la centrale de Fukushima, Tepco, vient de dépasser les doses de mauvaises fois, pourtant élevées, fixées par BP lors de la marée noire du golfe du Mexique. A force de mettre un «tout va à merveille» à la fin de chaque phrase, il n’est pas étonnant que l’opinion publique fasse plus confiance à un arracheur de dents qu’à un propriétaire de centrale nucléaire. Bref, à part que l’eau de mer est contaminée, que le taux de radioactivité reste élevé autour de la centrale, que les aliments sont contaminés et que la situation reste critique au niveau des réacteurs 2 et 3: tout va à merveille!

■ Lundi 22h00

Tepco, le propriétaire de la centrale de Fukushima, n’avait pas renouvelé la police d’assurance depuis août 2010 pour les dommages causés aux installations. L’entreprise avait refusé de renouveler sa police d’assurance car elle jugeait les tarifs trop élevés. La loi japonaise fixe le plafond d’indemnisation à 1,04 milliard d’euros (1,3 milliard de francs suisses)! En comparaison, la Suisse impose une assurance de 1,1 milliard de francs suisses aux propriétaires de centrales. La loi française fixe à 91 millions d’euros le plafond d’indemnisation pour les dommages causés aux tiers. En cas de catastrophe, le reste est à la charge des contribuables.

■ Lundi 20h30

Le panache de particules radioactives de la centrale de Fukushima devrait arriver en Europe d’ici à mercredi ou jeudi. Aucun problème pour la santé selon les autorités françaises et suisses car les quantités sont minimes.

Une source électrique de 450 000 volts a été installée pour les 6 réacteurs, mais faut-il encore que les pompes et les systèmes de refroidissement fonctionnent. Si tout est en ordre du côté des réacteurs 5 et 6, il n’en va pas de même pour les réacteurs 2 et 1. Leurs systèmes de refroidissement sont actuellement hors d’usage.

Côté radiation: L’eau de mer, aux alentours de la centrale de Fukushima, contient des taux d’iode 131 et de césium 134, respectivement 126,7x et 24,8x plus élevés que les normes fixées par le gouvernement japonais. Les tonnes d’eau utilisées pour refroidir les réacteurs retournent directement dans la mer. Alors qu’il ne faisait déjà pas bon être un épinard ou un litre de lait, la vie de poisson tourne également au cauchemar. Tepco a annoncé que ce taux de radiation est… je vous le donne en mille: pas dangereux!

A 120 kilomètres de la centrale, les autorités ont mesuré des épinards contenant une contamination 27x supérieure aux standards autorisés.

■ Lundi 13h15

L’Agence de la sécurité nucléaire annonce que le propriétaire de la centrale, le géant de l’énergie Tepco, a falsifié des documents et faussé les données des registres de contrôle. Tepco avait assuré avoir vérifié une trentaine de pièces qui n’avaient jamais été contrôlées. Plus gave, Tepco a avoué qu’une carte d’alimentation d’une valve de contrôle de température de réacteur n’avait pas été inspectée durant 11 ans. Les contrôles ont été également insuffisants sur d’autres pièces, dont des éléments relatifs aux systèmes de refroidissement et aux groupes électrogènes de secours qui posent problèmes aujourd’hui.

Je me répète, mais la manière d’agir de Tepco ressemble de plus en plus à la celle de BP lors de la marée noire du golfe du Mexique. Une entreprise qui infiltre les politiques et les instances de sécurité dans le but de diminuer les coûts de production. Jusqu’au jour où…

■ Lundi 13h00

Il y a 5 heures, une fumée grise s’est échappée du toit du problématique réacteur 3 à la centrale de Fukushima. Tepco a ordonné l’évacuation des ouvriers qui se trouvaient sur le site. Le réacteur 3 est le plus dangereux car il contient du combustible MOX, mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium provenant de l’entreprise française Areva. La fumée s’est arrêtée en fin de matinée.

■ Lundi 11h00 (heure suisse)

Une nouvelle fumée s’échappe de Fukushima, mais cette fois c’est le réacteur 2 qui en est la cause!

Tepco a annoncé que des mesures faites sur le site montrent des taux d’émissions radioactives provenant d’une fission nucléaire, ce qui montre que les combustibles de certains réacteurs sont en train de fondre.

■ Lundi 07h30

Le réacteur 2 est alimenté en électricité mais les pompes de refroidissement ne sont toujours pas opérationnelles. Tepco espère pouvoir le faire dans les heures où les jours à venir.

■ Lundi 06h00

Tepco est réticent à faire baisser la pression dans le réacteur 3 car il contient du plutonium. L’opérateur de la centrale devrait ouvrir le système d’aération et laisser partir dans la nature de l’air hautement contaminé. En ce moment, Tepco préfère utiliser un arrosage extérieur massif à d’eau de mer pour contenir la température et la pression.

■ Lundi 21 mars, 05h00 (heure de Genève)

Selon l’Agence de météorologie japonaise, aujourd’hui le vent devrait souffler en direction de Tokyo, situé à 250 km de la centrale de Fukushima. Le Ministère de la santé a demandé aux habitants de la préfecture de Fukushima de ne plus boire l’eau du robinet car un haut niveau d’iode 131 a été mesuré. Météo France a modélisé la progression du nuage radioactif dans le monde (cliquez ici).

Le gouvernement japonais annonce que la centrale ne sera plus mise en fonction une fois la catastrophe résolue.

Dimanche 16h00

Des niveaux de radioactivité inquiétants ont été à nouveau enregistrés dans les légumes et le lait dans la région de Fukushima. Les autorités japonaises continuent à affirmer que ces niveaux, supérieurs aux normes légales, ne sont pas dangereux pour la population. A condition de ne pas consommer les aliments contaminés! Bref, dangereux pour l’estomac, mais pas pour les yeux. C’est déjà ça!

Dimanche 15h00

L’Agence pour l’énergie nucléaire souligne qu’il n’est pas certain que les pompes de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima puissent être remises en marche une fois le courant rétabli.

Selon l’agence Kyodo, l’électricité est maintenant rétablie au réacteur 2. Tepco espère rétablir le fonctionnement de la salle de contrôle ainsi que de l’électricité et du système de refroidissement du réacteur 1 qui est relié au réacteur 2. Pour autant, la situation reste grave.

Des informations très contradictoires proviennent de l’Agence internationale de l’énergie atomique et de Tepco, l’opérateur de la centrale. Quand l’un dit que tout va bien dans le meilleur des mondes, l’autre redouble de prudence. La communication de Tepco ressemble à deux gouttes d’eau à celle de BP lors de la marée noire du golfe du Mexique durant l’été dernier.

Dimanche: 09h30

Situation des réacteurs selon NHK, la télévision japonaise:

Les réacteurs 1 et 2 sont en train d’être refroidis par des lances à eau en attendant que le système électrique soit rétabli pour activer les pompes de refroidissement de leurs systèmes automatiques.

Les réacteurs 3 et 4 posent les plus grands problèmes (voir ci-dessous).

Les réacteurs 5 et 6 sont stabilisés. Grâce à l’installation de générateurs au diesel, les systèmes de refroidissement ont été activés. Leurs températures atteignent les 37 et 40 degrés. Encore 10 degrés pour atteindre la température idéale.

Dimanche: 08h00

La pression dans le réacteur 3 est en train d’augmenter. Si elle devait continuer à progresser, les ingénieurs devront ouvrir une vanne pour laisser évacuer une partie de cette pression. Bien que cette opération libérera de l’air contaminé, elle est nécessaire pour préserver l’intégrité du réacteur 3 qui est dans un état déplorable.

Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, a estimé «difficile» de rétablir aujourd’hui dimanche l’alimentation électrique des réacteurs 1 et 2, une opération déjà reportée samedi. Les pompes servent à l’injection d’eau pour refroidir les réacteurs et les combustibles usagés entreposés dans des piscines.

En attendant que l’alimentation soit rétablie, Tepco précise que l’action des canons à eau aurait lieu 24 heures sur 24 déversant des tonnes d’eau de mer.

A Tokyo, des traces d’iode radioactif ont été décelées dans le système d’alimentation à eau potable de la capitale japonaise. Les autorités précisent que le niveau de contamination est trop faible pour qu’il y ait un risque sur la santé.

Samedi 12h30

S’il n’y a pas un problème technique inattendu, l’alimentation électrique des réacteurs 1 et 2 devrait être installée d’ici à dimanche a indiqué l’Agence de sûreté nucléaire. Un câble de 1,5 km relie le réacteur 2, mais les pompes n’ont pas pu être branchées. Parlant d’un problème d’alimentation: dans un rayon de 60 km autour de la centrale, le lait et les épinards sont contaminés.

Samedi 08h30

La mise en service des systèmes de refroidissement ne signifie pas que les problèmes seront résolus, mais cette opération permettrait de stabiliser la température des réacteurs. Des trous ont été réalisés dans les toits des réacteurs 5 et 6 afin d’éviter des explosions d’hydrogène.

Samedi 08h00 (heure de Genève)

Les autorités annoncent que le lait et les épinards, provenant d’un rayon de 60 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima, contiennent des traces de contaminations qui ne sont pas dangereuses pour la santé selon le gouvernement. D’autres produits sont également contrôlés par les autorités japonaises, mais aucun ne dépasse, pour l’instant, un niveau dangereux de contamination. Cette information, c’est comme les épinards: c’est dur à avaler!

Les opérations pour refroidir le plus dangereux des réacteurs, le N° 3, ont repris ce samedi. Un camion lance-eau, piloté à distance, a déversé 60 tonnes d’eau de mer en 20 minutes. Ce réacteur devra être refroidi 24h/24.

Pour les réacteurs 1, 2, 5,, Tepco souhaite les connecter au réseau électrique dès aujourd’hui. Bonne nouvelle: les pompes de refroidissement des réacteurs 5 et 6 ont pu être connectées à des génératrices au diesel. Leurs températures devraient commencer à diminuer.

Vendredi 20h00

Selon les médias américains, des mesures faites à Sacramento, Californie, montrent une minime hausse de la radioactivité.

Demain samedi, Tepco espère pouvoir alimenter en électricité le système de refroidissement du réacteur 2. Les réacteurs 3 et 4 devraient être connectés d’ici à dimanche. Comme le souligne l’Agence internationale de l’énergie atomique, arroser manuellement les réacteurs n’est pas une solution viable à long terme. Comme à Tchernobyl, un sarcophage de béton pourrait être nécessaire.

Vendredi 13h00

Déjà une semaine que le tremblement de terre a endommagé le complexe nucléaire de Fukushima. L’annulation de la visite du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano, sur le lieu de la catastrophe à Fukushima, soulignait bien sa gravité et la dangerosité du complexe nucléaire. Eh bien, le niveau vient de passer à 5 sur une échelle de 7. Ainsi Fukushima rejoint la catastrophe de Three Mile Island et se trouve à deux points de Tchernobyl.

Dans une conférence de presse avec la TV japonaise NHK, le premier ministre Naoto Kan a ajouté que la situation à la centrale est très grave et remerciait les hommes qui travaillent sur place. Aujourd’hui, plus de 50 tonnes d’eau ont été dispersées durant une opération de 40 minutes avec des camions-citernes. Cependant, il semble que peu d’eau ait atteint les piscines des réacteurs 3 et 4. Pour la première fois, les ingénieurs de Tepco concèdent que d’enterrer la centrale avec du béton et du sable est une option. S’il y a des volontaires, ils peuvent me contacter, je transmettrai.

Pour le deuxième jour consécutif, le taux de radiation à 30 km de Fukushima reste très élevé: 170 microsieverts par heure. Une exposition de 6-7 heures est égale à une dose annuelle. La zone où ont été pris ces relevés est habitée. Sur la même planète mais dans un autre monde, il ne reste plus une seule pastille d’iode dans les pharmacies californiennes. Nos amis américains ont déjà tout dévalisé en attendant que les nuages radioactifs traversent l’océan.

Vendredi 07h30

Le président de l’Agence internationale de l’énergie atomique annule sa visite à la centrale nucléaire de Fukushima. Je ne sais pas pour vous, mais quand j’apprends ça, je me dis que la situation ne doit pas être aussi rose que ça.

Vendredi 07h00

D’ici à dimanche, Tepco (Tokyo Electric Power Company) espère que le système électrique sera fonctionnel pour les réacteurs 1 et 2. Ce système devrait remettre en route le système de refroidissement. 7 camions militaires lance-eau sont en action pour refroidir les réacteurs en ce moment. Ils vont l’un après l’autre vers le réacteur 3. Aujourd’hui, 50 tonnes d’eau devraient être déversées sur les réacteurs. La situation semble stable depuis hier: pas pire, pas mieux. Il manque toujours de l’eau dans les piscines des réacteurs 3 et 4. La radioactivité s’élève à 20 millisieverts par heure.

Vendredi 18 mars 05h00 (heure suisse)

300 employés travaillent à la centrale en ce moment, dont une partie s’occupe à rétablir l’électricité. 139 pompiers de Tokyo sont arrivés avec 30 camions spéciaux équipés de lances à eau. De la fumée sort du réacteur 2. Le niveau de radioactivité reste stable, élevé, mais stable.

Le directeur de l’Agence Internationale de l’énergie atomique va rencontrer le premier ministre Japonais dans quelques heures.

■ Jeudi 17h30

Demain vendredi, Tepco espère pouvoir avancer, voire terminer l’installation électrique et les câbles permettant de remettre en service les systèmes de refroidissement des réacteurs 1, 2 et 4.

Etat des réacteurs selon Tepco:

réacteur 1: 70% du cœur du réacteur serait endommagé.

réacteur 2: 33% du cœur du réacteur serait endommagé.

réacteur 3: partiellement endommagé.

■ Jeudi 17h00

Une journée de tests à la centrale de Fukushima. Tout a commencé par des hélicoptères de l’armée qui ont largué des milliers de litres d’eau de mer sur les réacteurs 3 et 4. Le résultat ne fut pas vraiment probant. Ensuite, des camions avec des canons à eau antiémeute, de portée de 80 à 100 m, n’ont pas réussi à s’approcher des réacteurs à cause du niveau élevé de la radioactivité. Finalement, cinq camions-pompes des forces spéciales ont réussi à déverser 40 tonnes d’eau. Victoire? Hum… Le problème est que l’on ne sait pas si toute cette eau a atteint les réacteurs et les piscines! Mais comme il s’agissait de tests, ils vont remettre cela demain matin.

En attendant, ça chauffe et irradie de plus en plus autour des réacteurs 3 et 4. De son côté, Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima, a décidé de suspendre la construction de deux centrales nucléaires qui devait débuter le mois prochain, dont l’une au plutonium et à l’uranium.

Jeudi 12h30

Tepco a un espoir de connecter le système de refroidissement d’urgence sur la nouvelle installation électrique installée aujourd’hui. Les réacteurs 1 et 2 pourraient être concernés par cette bonne nouvelle. Le résultat de l’arrosage par hélicoptères n’a pas donné des résultats concluants. La stratégie au sol est plus efficace, mais plus périlleuse pour les hommes.

Jeudi 12h00

Des camions de l’armée, protégés des radiations, ont commencé à arroser le réacteur No 3 depuis le sol dans le but de le refroidir. L’eau de la piscine de stockage du réacteur 3 se serait évaporée.

Les camions dépêchés par la police de Tokyo n’avaient pas pu être utilisés à cause du niveau de radiation à Fukushima. Ces camions antiémeute avaient été déployés pour initialement arroser le réacteur 4. Pour compliquer le tout, les autorités ont confirmé que la température dans la piscine du réacteur 4 augmente encore (pour autant qu’il y ait encore de l’eau!)

Selon les câbles diffusés par WikiLeaks et publiés dans la presse anglaise, l’Agence internationale de l’énergie atomique avait averti le Japon qu’un éventuel séisme sismique pouvait causer un problème sérieux à ses centrales nucléaires.

Jeudi 05h30

Le propriétaire de la centrale, Tepco, affirme que la piscine du réacteur No 4 a toujours eu de l’eau pour refroidir le combustible. Cette annonce contredit l’affirmation du président de l’Autorité américaine de régulation nucléaire qui avait annoncé exactement le contraire hier soir. Allez savoir où se trouve la réalité?

Un nouveau système électrique a été installé et devrait être mis rapidement en service. Il devrait remettre en fonction les pompes de refroidissement des réacteurs.

Le niveau limite autorisé pour les employés sur le site a été augmenté de 100 microsieverts à 250.

Jeudi 04h00

30 000 personnes sont en train d’être évacués de la zone de la centrale. 50 000 personnes avaient déjà quitté ce périmètre de 20 km.

L’opérateur Tepco souligne que les employés qui se trouvent dans la centrale doivent travailler avec des habits et des masques de protection pour les protéger des radiations. L’entreprise souligne qu’il y a un minimum de 70 employés sur le site et non pas 50 comme annoncé dans les médias européens.

■ Jeudi 03h00 17 mars 2011 (heure suisse)

Deux hélicoptères Chinook de l’armée ont survolé la centrale de Fukushima et largué à quatre reprises 7500 litres d’eau sur les réacteurs 3 et 4 dans le but de les refroidir et remplir la piscine du réacteur 4. Simultanément, un troisième hélicoptère mesure les radiations sur la centrale. A voir les images TV, il est difficile de dire si cette opération est un succès. Les hélicoptères volent à haute altitude au-dessus des réacteurs pour effectuer leur travail.

Tepco envisage d’utiliser 11 camions-citernes munis de canons à eau pour attaquer le problème depuis le sol et de remplir la piscine du réacteur 4.

Mercredi 21h10

Le directeur de l’Agence mondiale de l’énergie atomique, Yukiya Amano, a annoncé que la situation à Fukushima est très sérieuse. Il regrette le manque d’informations reçues de la part des autorités japonaises.

Mercredi 21h00

La directrice d’Areva, Anne Lauvergeon annonce qu’avec sa nouvelle super-top centrale EPR, un pareil accident ne se serait jamais produit.

1) cette remarque est déplacée de la part de la directrice d’Areva dans un moment aussi catastrophique.

2) Immédiatement après le tremblement de terre, Areva a rapatrié ses 10 employés qui travaillaient dans la centrale de Fukushima.

Mercredi 20h00

Le niveau d’eau dans la piscine du réacteur 4 a fortement diminué. Le combustible nucléaire est à l’air libre avec des rejets immédiats dans l’air.

«Nous pensons que l’enceinte de confinement secondaire a été détruite, qu’il n’y a plus d’eau dans les piscines à combustibles usés et que les niveaux de radiation sont extrêmement élevés, ce qui pourrait remettre en cause les opérations de secours menées sur place pour éviter une catastrophe», a annoncé le président de l’Autorité américaine de régulation nucléaire. Cette information a été démentie par Tepco ce matin.

Les Fukushima: les ouvriers sur le site de la centrale

Les systèmes de refroidissement des réacteurs ayant été détruits par le tsunami, il s’agit pour les Fukushima de pomper l’eau de mer, de la transporter dans des camions-citernes et de l’injecter dans les réacteurs. Il faut aussi actionner manuellement les vannes pour faire baisser la pression. Bref, les 50 à 180 Fukushima sont en contact direct avec les radiations nucléaires dans une mission suicide.

Mercredi 12h30

Le niveau de radiation est fortement descendu: 18 microsieverts autour des réacteurs de Fukushima. C’est mieux que les 1000 plus tôt dans la journée. Le réacteur 3 semble être le plus productif en émissions.

Mercredi 12h00 (heure de Genève)

Les autorités annoncent qu’elles vont installer des capteurs pour mesurer la radioactivité en dehors du périmètre du complexe nucléaire de Fukushima. Le réacteur 4 est actuellement refroidi via des camions-pompes qui apportent. Pas d’hélicoptères pour aujourd’hui. 180 employés sont sur le site.

L’empereur a parlé à la nation et tenté de sécuriser les Japonais.

Mercredi 08h00

Ça semble aller mieux. La température baisse dans plusieurs réacteurs. L’empereur est en train de parler aux Japonais.

Mercredi 06h00

Le plan pour le réacteur 4 est de remplir graduellement la piscine pour éviter que de l’eau ne s’échappe. Le haut niveau de radiation du réacteur 3 freine ces opérations.

Mercredi 05h00

Un nouveau tremblement de terre à Tokyo, Japon: 6,0.

Dans la vente de 2 réacteurs pour l’Inde, l’Inde demande à Areva, le producteur français de centrales nucléaires, de prendre en charge les coûts en cas d’accident. Cette news est presque aussi rigolote que les 700 millions d’euros de responsabilité que les propriétaires des centrales suisses doivent couvrir en cas d’accident. Fait pas bon d’être un contribuable dans l’un de ces deux pays.

■ Mercredi 04h30

Le niveau de radioactivité a diminué. Les ouvriers kamikazes sont retournés à Fukushima pour continuer à refroidir les réacteurs ainsi que la piscine du réacteur 4 qui contient le combustible atomique (le réacteur 4 était en maintenance). Les réacteurs 5 et 6 sont chargés en combustible.

L’uranium ne fond pas seulement dans les réacteurs de Fukushima, il fond également sur les marchés boursiers: plongeon de 10% (de 67 $ à 60 $ la livre). Les investisseurs quittent le navire. Logique.

Mercredi 01h00 16 mars 2011

Les 50 ouvriers kamikazes doivent quitter la centrale nucléaire à cause du niveau de radioactivité entre 1000 et 600 microsieverts. Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, pense que le réacteur 3 à Fukushima Daiichi pourrait, comme le réacteur 2, avoir un trou dans l’enceinte de protection. L’incendie du 4 s’est éteint tout seul.