Gorbatchev veut une «perestroïka» mondiale

«Pour favoriser un développement durable, nous avons besoin de glasnost (transparence), de glasnost et je le répète de glasnost!» Reprenant l’un des slogans qui ont marqué son époque, Mikhaïl Gorbatchev s’est exprimé jeudi par vidéoconférence depuis Moscou à l’occasion du 20e anniversaire de la Croix-Verte internationale, dont le siège est à Genève. Lors d’une conférence de presse hébergée par le Club suisse de la presse, le dernier secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique a réaffirmé sa conviction de la nécessité d’un changement de modèle économique à l’échelle de la planète. «Il est temps que le monde comprenne que le modèle dominant actuel n’est pas durable.»

Sollicité par des acteurs non étatiques lors du Sommet de la terre de Rio, en 1992, Mikhaïl Gorbatchev a fondé la Croix-Verte Internationale le 18 avril 1993 lors du Sommet de Kyoto. L’ONG qui affiche pour ambition d’«aborder les défis liés à la dégradation environnementale, la sécurité et la pauvreté», tous trois imbriqués, est surtout active dans la sensibilisation des élites politiques et de la société civile grâce à des programmes d’éducation dans une trentaine de pays.

«Nouvelle prise de conscience»

Le Prix Nobel de la paix prône un abandon de la consommation comme principal facteur de la dynamique économique. «L’économie doit être réorientée vers de nouveaux biens: la santé, l’éducation, la culture et la lutte contre les disparités.» «Nous avons besoin d’une nouvelle prise de conscience. Il est urgent d’agir», complète l’ex-dirigeant, âgé de 82 ans, qui déplore le manque de volonté politique et l’absence de leadership pour mener cette grande perestroïka (restructuration) au niveau international.

L’ONG célébrera son anniversaire par diverses manifestations en septembre prochain. Son président, Alexandre Likhotal, veut croire que «Genève sera le berceau d’une nouvelle forme de multilatéralisme mieux adaptée au XXIe siècle».