Les Etats-Unis ont placé sous écoute plusieurs lignes téléphoniques à Genève. Voici les dernières révélations du site Wikileaks. La National Security Agency (NSA) est accusée d’avoir espionné de hauts responsables de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Les deux institutions n’avaient pas réagi mardi.

«Il sera intéressant de voir la réaction de l’ONU, car les Etats-Unis avaient promis qu’ils ne l’espionneraient pas», a estimé Julian Assange depuis l’ambassade équatorienne à Londres, où le fondateur de Wikileaks est toujours bloqué. La Suisse s’était émue par le passé des activités d’espionnage de la mission américaine à Genève. Un autre célèbre lanceur d’alerte, Edward Snowden, y avait travaillé entre 2007 et 2009 pour le compte de la CIA avant de révéler des années plus tard l’ampleur de la surveillance menée par la NSA.

L’un des employés du HCR visé par les écoutes de la NSA est aujourd’hui en poste au Kazakhstan. Mais c’est sans doute son affectation précédente qui intéressait les espions américains. En mars 2011, Bernard Doyle avait en effet été nommé représentant en Iran. Toujours selon Wikileaks, la NSA a aussi espionné le directeur de cabinet du HCR. Johann Human, directeur des règlements à l’OMC, aurait subi le même traitement. Aucune des conversations ainsi interceptées n’a toutefois été rendue publique par Wikileaks.

L’Italie demande des «éclaircissements»

Le site a aussi révélé que la NSA a espionné l’ancien dirigeant italien Silvio Berlusconi. Le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadeur américain à Rome pour avoir des «éclaircissements». Ces écoutes dateraient de 2011 et auraient visé des rencontres avec la chancelière allemande Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Les deux dirigeants s’inquiétaient de la solidité du secteur bancaire italien. Les grandes oreilles américaines se sont aussi intéressées à une réunion entre le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et Angela Merkel pour préparer le sommet de Copenhague sur le climat en 2009 ainsi qu’aux stratégies de négociation européenne et japonaise à l’OMC.