«Adieu Pouchon», «Adieu Rosy», «Adieu Diédo». Sur les murs de la rue principale, les inscriptions à la bombe se succèdent dans un dernier hommage aux disparus. Les impacts de balles qui en criblent certaines offrent comme un indice de la cause de la mort. «Choléra», «balle perdue», «fièvre», indique-t-on pour d’autres. Des civils, pour l’essentiel, otages et victimes collatérales d’une violence qui fait rage depuis maintenant près de cinq ans à Port-au-Prince. Carrefour de toutes les misères et de toutes les immondices d’une capitale haïtienne à bout de souffle, Brooklyn est l’ultime bidonville du bord de mer de la commune de Cité Soleil.