IRAN
Rohani, un religieux modéré prônant le dialogue, prend ses fonctions ce samedi. Il succède à Mahmoud Ahmadinejad, dont les huit années de présidence ont exacerbé les tensions avec l’Occident

Hassan Rohani a pris officiellement samedi ses fonctions de président d’Iran. Il s’est donné comme priorité d’œuvrer pour lever les sanctions «injustes» imposées à son pays en raison de son programme nucléaire controversé.
La cérémonie d’investiture a eu lieu dans une Husseiniyeh, un lieu de culte chiite, chez le guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, le véritable numéro un du régime, en présence des hauts responsables du pays.
«Le choix d’un homme compétent qui a servi pendant trois décennies l’establishment (islamique) et a résisté face aux ennemis en tant que religieux témoigne d’un message de fidélité au régime et de confiance au clergé», a écrit le guide dans le décret d’investiture lu par son chef de cabinet.
Elu le 14 juin dès le premier tour avec 51 % des voix pour un mandat de quatre ans, M. Rohani, 64 ans, est devenu le septième président de la République islamique.
Les intentions affichées
Il succède à Mahmoud Ahmadinejad, dont les huit années de présidence ont été marquées par de nombreuses tensions avec l’Occident, en particulier sur le dossier nucléaire.
Du fait des sanctions économiques occidentales qui frappent durement l’économie de son pays, l’Iran a vu ses revenus pétroliers passer de plus de 100 milliards de dollars à moins de 50 milliards entre 2011 et 2012, la valeur de sa monnaie chuter et l’inflation dépasser les 40%.
«Le gouvernement va œuvrer pour sauver l’économie, relancer l’entente constructive avec le monde, faire de nouveaux pas pour la grandeur de l’Iran, assurer les intérêts nationaux et lever les sanctions injustes» imposées au pays, a dit le nouveau président dans un discours retransmis en direct par la télévision d’Etat après son investiture.
Ce fidèle du régime et du guide suprême devrait présenter, probablement dimanche selon les médias locaux, son gouvernement constitué essentiellement de technocrates expérimentés.
Israël visé
Quelques jours après son élection, Rohani avait promis encore plus de «transparence» dans le programme nucléaire, pour prouver sa nature pacifique, tout en rejetant une suspension de l’enrichissement d’uranium exigée par l’Occident et Israël, qui accusent Téhéran, malgré ses dénégations, de chercher à fabriquer l’arme nucléaire.
Alors que Mahmoud Ahmadinejad a multiplié les attaques contre Israël, Hassan Rohani avait dénoncé «l’occupation» de la Palestine et de Jérusalem par Israël, à l’occasion d’une journée de solidarité avec les Palestiniens. L’Etat hébreu a aussitôt condamné ces propos en estimant que le président avait «changé en Iran mais pas le but du régime de fabriquer l’arme nucléaire afin de menacer (...) la sécurité du monde entier.»