Quant à la presse nationale, elle se contente de reprendre les communiqués officiels égyptiens et de traiter du rapatriement des touristes chinois. Les médias préfèrent cadrer les événements sous l’angle économique, évitant de faire allusion aux aspirations à la liberté à l’origine des contestations. Peu importe où ils ont lieu, Pékin désapprouve les mouvements de foule, taxés de troubles à l’ordre public.
Dans son éditorial de dimanche dernier, le Global Times présente les vagues révolutionnaires tunisienne et égyptienne comme potentiellement dangereuses. «En général, la démocratie possède un attrait puissant en raison des modèles qui ont réussi en Occident. Quant à savoir si ce système est applicable dans d’autres pays, cela reste à prouver, alors même que de plus en plus d’exemples d’échec voient le jour», commente le journal anglophone, contrôlé par le Parti communiste.
Cette attitude n’est pas sans rappeler la campagne lancée par Deng Xiaoping en 1980 contre la «pollution spirituelle» venant des mouvements pro-démocratie des pays post-communistes d’Europe centrale. Avec, cette fois, une nouvelle donne. Face à 450 millions d’internautes, pas question de sous-estimer le potentiel que représente Internet pour nourrir les mouvements d’opposition. Les autorités ont redoublé leurs efforts de censure, notamment depuis les émeutes qui ont eu lieu dans la région du Xinjiang en 2009 et l’attribution du Prix Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo en octobre dernier, relayés sur les microblogs et les réseaux sociaux.