En Iran, «la peur nous a retenus pendant 43 ans»
Iran
AbonnéDepuis un mois, ils scrutent inlassablement leur téléphone pour avoir des nouvelles de leur pays entré en ébullition après la mort de Mahsa Amini. Certains veulent en être, d’autres ont encore peur. La diaspora iranienne en Suisse est plurielle mais n’attend qu’une chose: la fin des mollahs
Modifié lundi 17 octobre 2022 à 16:39
Comme Mahsa Amini, Hadis Najafi avait 22 ans. Le 21 septembre 2022, cheveux blonds au vent, elle a reçu six balles et s’est effondrée sur le boulevard Eram à Karaj, près de Téhéran. Au même moment, à près de 4000 kilomètres de Karaj, Ferial, 23 ans, est sur les bancs de la Haute Ecole de santé de Genève. Sur les réseaux, la nouvelle de la mort de Hadis Najafi se répand comme une traînée de poudre. Ferial se connecte sur Instagram. Elle quitte sa salle de cours. Elle aussi s’effondre. «Je me suis demandé ce que je faisais en classe, cela faisait déjà plusieurs jours que je n’arrivais plus à suivre», se souvient-elle. Elle appelle Shahin, un ami, qui a déjà organisé un rassemblement après la mort de Mahsa Amini: «Pour faire quelque chose.» Quelques jours plus tard, ils prépareront des flyers et déposeront des demandes d’autorisation pour une nouvelle manifestation à Genève.
