Attentats
L’un des auteurs de la tuerie du Bataclan a été identifié par la police. Il s’agit d’un Français de 29 ans radicalisé

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Un doigt sectionné a suffi à l’identifier: le preneur d’otage français qui a fait exploser vendredi soir sa ceinture d’explosifs après avoir tiré sur le public d’un concert au Bataclan était un petit délinquant de droit commun, originaire de l’Essonne, en banlieue parisienne, fiché pour radicalisation depuis 2010.
Selon des sources policières, il se nomme Ismaël Omar Mostefaï. Âgé de 29 ans, il a été formellement identifié à partir d’un doigt retrouvé dans les décombres de la salle de spectacle parisienne.
Petits délits
Né à Courcouronnes, dans l’Essonne, il n’est connu que pour des petits délits: son casier judiciaire fait mention de huit condamnations entre 2004 et 2010, sans aucune incarcération. Il a fait l’objet en 2010 d’une fiche S pour radicalisation, mais «n’a par contre jamais été impliqué dans un dossier de filière ou d’association de malfaiteurs terroristes», a souligné le procureur François Molins.
Selon une source proche de l’enquête, Ismaël Omar Mostefaï fréquentait assidûment la mosquée de Lucé, près de Chartres. Les enquêteurs tentent par ailleurs de confirmer que le kamikaze a bien séjourné en Syrie en 2014. Son père et son frère ont été placés en garde à vue samedi soir.
Retour au «bled» en Algérie
Le frère, âgé de 34 ans, s’est présenté de lui-même à l’hôtel de police de Créteil dans la soirée. Il est tombé des nues en apprenant que son cadet était impliqué dans les attentats, notamment dans la prise d’otage du Bataclan, où il a causé la mort, avec au moins deux autres kamikazes, d’au moins 89 personnes.
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«C’est un truc de fou, c’est du délire…» avait-il réagi samedi avant sa garde à vue auprès de l’AFP, la voix tremblante. «Moi, hier, j’y étais sur Paris et j’ai vu comment c’était la merde!» Bien qu’il ait coupé les ponts avec son cadet depuis plusieurs années, à cause d'«histoires de famille», il ne l’imaginait pas s’être radicalisé.
«Il est parti au bled», en Algérie, avec sa famille et «sa petite fille», affirme-t-il. «Ça fait un moment que je n’ai plus de nouvelles». Ce père de famille aux yeux clairs, qui vit dans un modeste pavillon, ne voit pas non plus ses deux autres frères. Il ajoute que deux sœurs complètent la fratrie. «J’ai appelé ma mère, elle a l’air de ne rien savoir», a-t-il assuré samedi.