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Israël riposte à l’accord entre le Fatah et le Hamas

Le premier ministre Benyamin Netanyahou lance une campagne contre l’accord interpalestinien signé au Caire. A Londres, il a dénoncé un «coup dur pour la paix et une victoire pour le terrorisme»

Ce n’est pas un hasard si le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a choisi le jour de la conclusion de l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas mardi au Caire pour lancer une campagne internationale visant à convaincre ses interlocuteurs de son «caractère dangereux». En effet, outre ses rencontres et ses conversations téléphoniques régulières avec Angela Merkel et avec Silvio Berlusconi, le premier ministre de l’Etat israélien a décidé de descendre sur le terrain pour obtenir une condamnation de la réunification palestinienne et pour persuader ses interlocuteurs de ne pas soutenir l’indépendance palestinienne lorsque celle-ci sera discutée par l’Assemblée générale des Nations unies en septembre prochain.

La campagne lancée par le gouvernement de l’Etat hébreu a été décidée dans l’urgence. Parce qu’il redoute vraiment de voir les démocraties occidentales cautionner la présence du Hamas au sein d’un gouvernement palestinien et parce qu’il ne sait pas comment les en empêcher.

«Ce qui s’est passé au Caire est un coup dur pour la paix et une victoire pour le terrorisme», a déclaré Benyamin Netanyahou peu avant sa rencontre de mercredi avec son homologue David Cameron. Une argumentation qu’il reprendra ce jeudi à l’Elysée, puis le 24 mai devant le Congrès américain.

La thèse israélienne s’articule autour d’un thème central affirmant que l’Etat hébreu «n’a personne avec qui parler». Dans ce cadre, l’accord entre le Hamas et le Fatah rend «évidemment» impossible la reprise du processus de paix puisque le mouvement islamiste refuse de reconnaître le droit à l’existence d’Israël, qu’il n’a pas renoncé au terrorisme et rejette les accords de paix d’Oslo.

La «preuve»

Pour les porte-parole de l’Etat hébreu accompagnant Benyamin Netanyahou dans sa tournée, le fait que des officiels du Hamas aient condamné la manière dont Oussama ben Laden a été éliminé, et que d’autres considèrent publiquement le leader d’Al-Qaida comme un chayid (martyr), constituerait la «preuve» que la réconciliation interpalestinienne doit être condamnée par la communauté internationale.

La campagne israélienne va s’accentuer pour atteindre son point d’orgue en septembre. Elle s’accompagnera de nombreux déplacements de députés et de ministres chargés de propager les arguments de l’Etat hébreu. Quant à Benyamin Netanyahou, il a prévu une série d’entretiens sur les grands réseaux télévisés américains ainsi que dans quelques grands journaux européens.