Trafic
AbonnéLes forces de l’ordre ont saisi mercredi une quantité record de Captagon en provenance de Syrie. Il s’agirait, d’après elles, d’une production de l’Etat islamique, une version mise en doute par certains analystes

Les deux demi-cercles gravés sur chacun des 84 millions de comprimés séquestrés en Italie ont écarté tout doute. Pour la police financière transalpine, les 14 tonnes de Captagon d’une valeur de 1 milliard d’euros débarqués dans le port de Salerne, au sud de Naples, ont été produites en Syrie par l’Etat islamique (EI). Une déclaration publiée ce mercredi.
L’annonce a surpris de nombreux spécialistes. «La Garde des finances aura sans doute de nouvelles informations que nous n’avons pas pour affirmer si nettement que l’EI a produit une telle quantité de drogue», commente, sceptique, Francesco Marone, chercheur à l’Université de Pavie, spécialiste des questions liées au terrorisme international. Comme pour d’autres chercheurs, il est pour lui «impossible» que l’Etat islamique soit derrière une production à si grande échelle. Celui-ci «ne contrôle plus aucun territoire en Syrie depuis un an, détaille l’analyste. Il ne se trouve plus dans aucune ville ou village, sa présence dans le pays est aujourd’hui clandestine.»