Joie et émotion après la signature du premier accord de l’OMC
commerce mondial
La signature du «paquet de Bali» a tiré des larmes au directeur général de l’organisation. Les 10 textes adoptés vont entraîner une réforme mondiale des procédures douanières et permettre à certains Etats d’organiser librement des programmes d’aide alimentaire

Bali, 11h15 (4h14 à Genève), le maillet de clôture de la Conférence retentit. La liesse s’empare alors de la salle. Dans une «standing ovation» d’applaudissements nourris et de cris de satisfaction, le parterre multiculturel a salué la signature du premier accord multilatéral en vingt ans d’existence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Il aura fallu quatre jours et quatre nuits, sans interruption, pour parvenir à cette consécration historique. Au départ pourtant, nombreux étaient observateurs à ne pas donner cher de cette 9e Ministérielle. Le Sommet aura finalement prouvé que l’OMC était encore capable de fonctionner. Il porte aussi l’espoir d’un redémarrage du cycle de dérégulation commerciale de Doha, enlisé depuis 2008.
C’est la voix fatiguée et les traits tirés par une succession de marathons nocturnes que le dirigeant de l’institution Roberto Azevêdo s’est adressé au public nombreux présent dans le centre de convention de Nusa Dua. «Je suis fie de ce que l’on a réalisé. Ce paquet n’est pas la fin, mais un commencement. Ces douze prochains mois vont nous permettre de nous attaquer aux autres dossiers de la ronde de libéralisation des échanges lancée au Qatar en 2001», souligne-t-il. Dans la série de remerciements à ses partenaires, le Brésilien souhaité adresser un mot tendre à sa femme. Mais s’est interrompu, la voix chargée de trop d’émotions, au moment de prononcer son prénom. Les caméras de retransmission du discours ont détourné leur objectif, pour par pudeur laisser Roberto Azevêdo libérer quelques larmes.
«La mystique de Bali ne nous a pas fait défaut, poursuit Gita Wirjawan, président de la réunion et ministre indonésien du Commerce. Nous venons d’injecter un stimulant dans l’économie, à un moment où croissance et emploi sont apathiques.»
Ses homologues européen et américain, Karel De Gucht et Michael Froman, ont également félicité l’accord passé à Bali, «bon pour les pays développée et en développement», et marquant «l’entrée de l’OMC dans une nouvelle ère».