Il incarnait un changement de la même manière que Barack Obama tranchait avec les années George W. Bush. Aujourd’hui, le premier ministre australien Kevin Rudd, élu en novembre 2007, a perdu la confiance des Australiens. Jamais un chef de gouvernement n’avait connu une telle chute de popularité en une décennie. Si des élections devaient avoir lieu maintenant, le leader travailliste serait battu par la coalition de droite (Parti libéral et Parti nationaliste) emmenée par Tony Abbot, un climato-sceptique.

Motif de ce désamour: au cours des dernières semaines, Kevin Rudd, un Australien qui parle très bien le chinois, a fait plusieurs volte-face, rompant radicalement avec ses promesses électorales. Il a ainsi renvoyé à 2013 la décision de mettre en œuvre un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Comme le relève The Guardian, Kevin Rudd avait pourtant fait du changement climatique le «défi moral le plus considérable de notre temps» et avait même déclaré que ne pas concrétiser ce projet attesterait d’un «manque de leadership» et d’une certaine «couardise». Autre raison expliquant la fin de la lune de miel entre les Australiens et leur premier ministre: Kevin Rudd a abandonné l’idée de construire 260 centres pédiatriques et un projet de meilleure isolation des bâtiments.

En matière d’immigration, le conservateur John Howard avait été très décrié, hors d’Australie, pour sa politique très radicale. En arrivant au pouvoir, Kevin Rudd semblait avoir une autre approche du phénomène. C’était sans compter sur Christmas Island, une île dans l’océan Indien où l’Australie «parque» près de 1200 réfugiés, à 1600 kilomètres du continent australien.