Réélu jeudi sans surprise à la tête de la très puissante Commission de la défense (CDN) nationale, Kim Jong-Il a fait attribuer un des treize sièges de cet organe-clé à son beau-frère Jang Song-Thaek, selon l’agence officielle du régime KCNA.

Si le maître de Pyongyang, âgé de 67 ans, a conforté son emprise sur l’appareil d’Etat, les experts voient dans cette promotion accordée à son parent une marque de confiance destinée à jeter les bases de la succession.

«La promotion de Jang était attendue de longue date, car c’est la personne en qui Kim Jong-Il a le plus confiance pour organiser sa succession», a expliqué à l’AFP Kim Yeon-Chul directeur de l’Institut de recherche Hankyoreh Peace à Séoul.

Nommé en 2007 à la tête du département du Parti communiste qui contrôle la police et la justice, l’influence de Jang au sein du pouvoir a depuis considérablement augmenté, selon les experts.

Pour Koh Yu-Hwan de l’université Dongguk de Séoul, cette nomination «vise à parer à tous les problèmes potentiels liés à la santé de Kim et à jouer un rôle clef dans la succession».

Le «Cher dirigeant» aurait été victime d’une attaque cérébrale en août 2008, selon les services secrets sud-coréens et américains.

Sur les images de la session diffusées jeudi par la télévision officielle de Pyongyang et captées par l’agence sud-coréenne Yonhap, M. Kim est apparu très diminué lors de session parlementaire.

Il avait l’air frêle, amaigri, et beaucoup plus âgé que sur les images diffusées dernièrement par les médias officiels -- non datées pour la plupart.

Kim Jong-Il a succédé en 1994 à son père, Kim Il-Sung, à la tête de la Corée du Nord, inaugurant la première «dynastie communiste» de la planète.

Régulièrement, les médias sud-coréens et nippons échafaudent des hypothèses pour la succession de Kim Jong-Il, hésitant parmi ses trois fils: Jong-Nam, Jong-Chul et Jong-Woon.