L’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, est un habitué des plateaux de télévision. Il incarne ce qu’en Chine même on a dénommé la «diplomatie du loup combattant», c’est-à-dire un discours décomplexé démontrant la confiance retrouvée de la Chine sur la scène internationale. Lors d’un entretien d’une heure sur la chaîne d’information continue LCI (TF1) mené par Darius Rochebin vendredi soir, le diplomate chinois – qui s’exprime dans un français parfait – a rappelé un certain nombre de positions de son pays sur la scène internationale. Il s’est toutefois écarté du discours officiel en semblant remettre en question la légitimité des frontières issues de l’éclatement de l’ex-bloc soviétique. Face au tollé provoqué par ces propos en France et en Europe, Pékin a rectifié les déclarations de son ambassadeur lundi matin par la voix de la porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning. Lors de l’habituel point de presse du ministère, elle a expliqué qu’après l’effondrement de l’Union soviétique, «la Chine a été l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec les pays concernés» dont elle «respecte la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale». Plus tard dans la journée, l'ambassade de Chine en France a diffusé un communiqué expliquant que «les remarques de l'Ambassadeur Lu Shaye sur la question de l'Ukraine n'étaient pas une déclaration de la politique, mais une expression de points de vue personnels». Les ambassadeurs de Chine dans les pays baltes, et en France, ont toutefois été convoqués ce même jour pour obtenir des «explications».