Deux ans après son élection à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama et le Parti démocrate ont subi une importante déroute électorale ce mardi, à l’issue des élections de mi-mandat. Les médias américains annoncent une victoire nette du Parti républicain à la Chambre des représentants, où il obtiendra une très large majorité. Et au Sénat, malgré des victoires républicaines dans certains scrutins clés, les démocrates garderont une courte majorité en conservant notamment la Californie et le Nevada. La revue The Atlantic a suivi tout cela heure par heure, alors que le magazine The New Yorker a observé, mardi, toutes les manœuvres politiques de dernière minute.

C’est «l’anxiété des électeurs à propos de l’économie et leur mécontentement qui ont alimenté les gros gains républicains, jusqu’à renverser la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, et inaugurer une nouvelle ère de divisions par la cohabitation», analyse le New York Post. «Frustrés et inquiets, ils ont infligé une réprimande électorale au président», écrivent dans la foulée le Washington Times et le Chicago Tribune.

Pour le New York Times, le message est clair: «Les électeurs n’aiment pas la manière dont le président exerce sa tâche. Ils sont toujours plus fâchés contre les démocrates du Congrès et ont rendu les clés de la maison aux républicains.» Aux yeux du Washington Post, «il n’existe pas de moyen plus brutal» pour l’envoyer, ce message, que ces midterm elections. «Pour la troisième fois consécutive, les Américains ont fichu dehors un parti politique au pouvoir.» Mais il prévient: «Dès le moment où ils lèveront leur main droite pour prêter serment, les législateurs sont avertis que leur pouvoir durement gagné peut être de courte durée.»

Si le Wall Street Journal voit «un énorme basculement» dans ces résultats, l’avantage des républicains pourrait être bien «éphémère», renchérit le Los Angeles Times. Qui se souvient de la lenteur des processus sur laquelle surfent les députés: «Les longues négociations visant à obtenir un certain soutien de la droite à la réforme de la santé ont repoussé l’examen final bien au-delà de la date limite que les démocrates avaient espérée.» Quant au San Francisco Chronicle, il se concentre sur la victoire du nouveau gouverneur démocrate de la Californie, Jerry Brown, qui remplacera Arnold Schwarzenegger après avoir «défié une vague conservatrice» et «résisté au tsunami de dépenses électorales» engagées par son adversaire de droite.

Le Dallas Morning News, lui, exulte: les républicains texans ont remporté «une victoire éclatante». Pas un seul des sortants n’a «subi de défaite, même si, à beaucoup d’entre eux, les opposants démocrates ont cherché à leur faire un mauvais procès». «La tempête républicaine a en effet soufflé très fort contre les démocrates», écrit le Houston Chronicle. Au point que les représentants du Tea Party ont aussi remporté de belles victoires, relève USA Today, «avec des sièges pour le Kentucky, la Floride, le New Hampshire et le Nevada, tout en perdant un duel de haut niveau dans le Delaware». Des succès qu’analyse le Christian Science Monitor en expliquant comment les populistes ont finalement «aidé les républicains à trouver le chemin de la victoire» dans un pays où le vote des chômeurs a pesé lourd dans la balance, dit le site de CNN. De même que celui de la chaîne Fox News, fière de constater que tout s’est passé comme elle l’avait prévu.