Après avoir brûlé pendant treize jours, le porte-conteneurs X-Press Pearl a commencé à sombrer à environ 11 kilomètres des côtes sri-lankaises. Selon les autorités, la poupe (arrière) du navire repose désormais à 22 mètres de fond tandis que la proue reste émergée. La société néerlandaise Smit, spécialisée dans le sauvetage de bateaux en perdition a mis fin à l’opération de remorquage en cours après l’extinction du feu mardi.

Cette dernière était destinée à éloigner au maximum le vaisseau du rivage et en particulier du lagon de Negombo, lieu prisé des touristes, selon une déclaration de Kanchana Wijesekera, ministre sri-lankais de la Pêche sur Twitter. Ce dernier a aussi rappelé que les activités de pêche étaient suspendues entre les villes de Negombo et Panadura sur la côte ouest du pays.

Un navire récent

L’incendie s’était déclaré le 20 mai, alors que le navire de 186 mètres de long et de 31 600 tonnes, à vide, s’approchait du port de Colombo, la capitale économique du Sri Lanka. Le X-Press Pearl était sur un le chemin du retour vers la Malaisie après être parti du port de Jebel Ali à Dubaï. L’incident ne semble pas lié à l’âge du navire, puisqu’il a été mis en service en février 2021.

Lire aussi: Ces navires pourris qui hantent les mers

Si les causes de l’incendie ne sont pas encore complètement éclaircies, une fuite d’acide nitrique a été signalée par l’équipage dès le 11 mai. Selon la société singapourienne X-Press Feeders, propriétaire du bateau, faute d’expertise et de moyens techniques, celle-ci n’avait pas pu être traitée lors des arrêts du vaisseau dans les ports Hamad au Qatar et d’Hazira en Inde. L’opérateur nie des informations selon lesquelles les autorités des deux pays ont refusé l’accès du navire aux ports.

Une catastrophe écologique

Au moment où l’incendie s’est déclaré le X-Press Pearl transportait 1486 conteneurs dont 81 contenaient des produits dangereux, notamment 25 tonnes d’acide nitrique. Une partie de la cargaison est tombée à la mer. Une première pollution a déjà été constatée. Des millions de petits granulés de plastique utilisés pour la fabrication de l’emballage ont déjà recouvert une zone du littoral s’étendant sur 80 kilomètres après que huit conteneurs sont tombés à l’eau.

Selon les autorités, il s’agit déjà d’une des plus graves catastrophes écologiques connue par le pays, même si les dégâts sont encore en cours d’évaluation. Les craintes concernent désormais le carburant contenu dans les cuves du navire et le risque d’une marée noire. Pour le moment, aucune fuite n’a été signalée, et des opérations de pompage devraient être mises en place. D’après X-Press Feeders, le bateau contient 297 tonnes de fioul lourd et 51 tonnes de diesel. Les autorités sri-lankaises ont déjà ouvert une enquête criminelle sur l’incendie et la pollution au plastique.

Lire également: Marée noire et colère à l'île Maurice

Des catastrophes écologiques liées au transport maritime ont lieu régulièrement. Le naufrage du vraquier japonais Wakashio l’été dernier est l’une des dernières en date. Ce dernier, qui contenait 3800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, a provoqué une marée noire à l’île Maurice. Un quart de ce carburant avait pu être pompé, mais 1000 tonnes de carburant s’étaient répandues polluant un des écosystèmes les plus riches de l’Océan indien.