Le représentant de l’opposition égyptienne Mohammed ElBaradei, le patriarche copte orthodoxe et le grand imam d’Al-Azhar vont annoncer vers 21h30 la «feuille de route» de l’armée qui prévoit une «courte» période de transition, ont annoncé mercredi soir l’armée et les médias officiels.

Les militaires avaient donné lundi 48 heures au président islamiste Mohamed Morsi pour «satisfaire les revendications du peuple», dont une grande partie réclame son départ. Si ce délai, qui a expiré dans l’après-midi, n’était pas respecté, l’armée avait annoncé qu’elle mettrait en place une «feuille de route».

Ce projet prévoit, a indiqué l’agence officielle Mena, «une courte période de transition qui sera suivie d’élections présidentielle et législative». «La réunion entre le commandement des forces armées et des représentants religieux, nationaux et des mouvements de la jeunesse a pris fin. La publication des résultats de cette réunion interviendra dans une heure», a affirmé de son côté l’armée sur sa page Facebook officielle, soit 21h30.

M. ElBaradei, Tawadros II et le grand imam Ahmed Al-Tayeb d’Al-Azhar, la principale autorité sunnite, avaient rencontré dans la journée les chefs militaires.

Le camp Morsi dénonce un «coup d’Etat»

Le conseiller pour la sécurité nationale du président Mohamed Morsi, Essam al-Haddad, a dénoncé mercredi un «coup d’Etat militaire» après l’expiration d’un ultimatum de l’armée et l’interdiction faite à plusieurs dirigeants islamistes, dont Mohamed Morsi, de quitter le territoire.

«Dans l’intérêt de l’Egypte et pour la précision historique, appelons ce qui se passe par son vrai nom: un coup d’Etat militaire», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur Facebook, peu après l’expiration de l’ultimatum demandant au président Morsi de se plier «aux revendications du peuple».

Les opposants au président islamiste étaient rassemblés mercredi en masse à travers le pays afin de réclamer son départ, alors que l’ultimatum posé par l’armée au chef d’Etat a expiré. «Alors que j’écris ces lignes, je suis parfaitement conscient qu’elles sont peut-être les dernières que je vais publier sur cette page», a ajouté M. Haddad.

Lundi, les militaires avaient donné 48 heures au chef d’Etat pour «satisfaire les revendications du peuple», sous peine de se voir imposé une «feuille de route» rédigée par l’armée et prévoyant notamment, selon la presse, une suspension de la Constitution et un gouvernement transitoire.

Mohamed Morsi, accusé par ses détracteurs d’accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans, la confrérie dont il est issu, a catégoriquement refusé de quitter le pouvoir, mettant en avant la «légitimité» que lui confère son élection démocratique. Il a rejeté l’ultimatum de l’armée, affirmant qu’il ne se plierait à aucun «diktat».

Avant l’expiration du délai, le chef de l’armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, tenait des réunions avec le représentant de l’opposition Mohammed ElBaradei et des chefs religieux. Le porte-parole de l’armée, le colonel Ahmed Aly, a confirmé dans un communiqué que la direction militaire rencontrait «des symboles religieux, politiques, nationaux et des leaders des mouvements de la jeunesse», ajoutant qu’un communiqué serait publié dès la fin de ces réunions.