«J’approuve la date qui a été annoncée par la commission électorale», a déclaré Hamid Karzaï au cours d’une conférence de presse, trois jours après la décision de cette commission de maintenir la date du 20 août pour l’élection présidentielle en Afghanistan.
«Les députés ont voté une résolution contre la date du 20 août et en ont appelé à moi en tant que gardien de la constitution. Si une décision politique n’est pas acceptée, il faut en revenir à la constitution», a-t-il poursuivi, pour expliquer son décret demandant une élection avant le 21 avril.
«Maintenant, nos amis disent que la décision de la commission électorale est acceptable», a-t-il ironisé en faisant référence à l’opposition.
La commission électorale avait invoqué des raisons logistiques et météorologiques, ainsi que les conditions de sécurité, pour justifier cette date, alors que la constitution prévoit que la présidentielle doit avoir lieu au plus tard 30 jours avant la fin du mandat du président sortant, qui expire le 21 mai.
Mais la question reste entière de savoir qui va diriger le pays après le 21 mai. Hamid Karzaï a évoqué la recherche d’un «consensus national» sur cette question, alors que l’opposition a demandé la désignation d’une administration d’intérim pour assurer la vacance du pouvoir jusqu’en août.
«La question de la légitimité du président entre le 21 mai et le 19 août doit être tranchée (...). Je ne veux pas rester au pouvoir un jour de plus si ce n’est pas légitime. La légitimité vient de la constitution ou de la volonté populaire», a souligné Hamid Karzaï.
Le président afghan a une nouvelle fois laissé entendre qu’il serait candidat à une réélection: «Je souhaite pouvoir achever les chantiers entamés pour le développement de l’Afghanistan, l’amélioration de ses relations avec le monde et ses voisins, la prospérité du peuple afghan».
«Mais je ne le ferai que si je peux être un facteur de stabilité pour l’Afghanistan (...), si je peux être un candidat dont le peuple afghan soit satisfait», a-t-il nuancé.
Hamid Karzaï a évoqué ses relations complexes avec les Etats-Unis, qu’il avait comparées à un match de lutte en février, alors que la colère gronde en Afghanistan avec la multiplication des victimes civiles dans les bombardements.
«J’ai été obligé d’aller aussi loin», a-t-il répété à quatre reprises. «J’ai dû aller aussi loin pour obtenir l’attention des Etats-Unis sur ce problème très sérieux qui mettait en danger nos succès et notre avenir».
«Les fondements de notre relation sont très forts et ils vont continuer à se renforcer quel que soit le président de ce pays», a-t-il assuré.
Près de 4,5 millions de personnes, dont 38% de femmes, sont inscrits sur les listes électorales, pour participer au deuxième scrutin présidentiel au suffrage universel direct de l’histoire du pays.
Le premier avait été remporté avec 55% des suffrages fin 2004 par Hamid Karzaï, de plus en plus contesté en raison de son échec face à la montée de la violence et de la corruption.