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L’employé italien du CICR est libre

Le CICR a confirmé la libération, survenue samedi, d’Eugenio Vani, 62 ans. Son employé, ingénieur en systèmes sanitaires, était retenu en otage depuis le 15 janvier par des rebelles du groupe Abou Sayyaf

L’employé italien du CICR retenu en otage depuis presque six mois par des rebelles islamistes aux Philippines, Eugenio Vagni, a été libéré, a annoncé samedi le ministre italien des Affaires étrangères. Il se trouve dans une base militaire, où il va subir des examens médicaux. Affaibli, il a pu retrouver son épouse et sa petite fille de deux ans, Letitia, sur le tarmac de l’aéroport. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé sa libération dans la nuit de samedi à dimanche.

«Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont travaillé si dur ces derniers mois pour obtenir la libération de Mary Jean, d’Andreas et d’Eugenio», a déclaré Jean-Daniel Tauxe, chef de la délégation du CICR aux Philippines. Les collègues d’Eugenio, Mary Jean Lacaba et Andreas Notter, enlevés en même temps que lui, avaient retrouvé la liberté respectivement le 2 avril et le 18 avril, a rappelé le CICR dans un communiqué. «Les efforts énormes des autorités, nationales et locales, des forces armées des Philippines et de la police nationale des Philippines ont grandement contribué à la résolution de cette longue crise», a ajouté Jean-Daniel Tauxe.

Eugenio Vagni, 62 ans, a été amené vers une base militaire sur l’île de Jolo (sud des Philippines), en compagnie d’un politicien local qui avait opéré une médiation avec les ravisseurs, a expliqué le chef de la Croix Rouge locale Richard Gordon.

«Il est très faible», a déclaré M. Gordon à l’agence Reuters. Il a précisé qu’aucune rançon n’avait été versée aux ravisseurs, des rebelles du groupe Abou Sayyaf.

M. Vagni a été libéré «de façon pacifique», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini samedi à la télévision publique italienne. «Il n’y a pas eu de raid ou d’action violente qui aurait pu mettre en danger la vie de l’otage. Cela s’est terminé de la meilleure manière possible.»

Le chef de la diplomatie italienne a également exprimé sa «gratitude aux autorités philippines» pour leur engagement. Il a remercié le CICR ainsi que la Croix-Rouge italienne pour tout ce qu’ils ont fait en faveur de la libération de l’otage.

«Cette libération représente une joie immense, nous nous préparons à une grande fête. Je suis vraiment ému et toute la Croix- Rouge italienne exulte», a réagi le chef de l’organisation humanitaire Francesco Rocca.

Des sites internet locaux affirment que la remise en liberté de l’ingénieur spécialiste des systèmes sanitaires a été obtenue en échange de la libération de deux femmes et des enfants d’un chef du groupe Abou Sayyaf. Les deux femmes et les enfants avaient été arrêtés mardi, précisent les sites internet. Souffrant et épuisé

En avril également, un porte-parole de l’armée philippine avait indiqué qu’Eugenio Vagni avait besoin d’être opéré d’une hernie et qu’il ne pouvait plus marcher. Fin juin, M. Vagni avait téléphoné à son épouse en Italie, lui disant qu’il était «épuisé».

Les rebelles islamistes du groupe Abou Sayyaf, qui retenaient l’Italien en otage, se sont spécialisés dans les enlèvements d’étrangers et de chrétiens avec demande de rançon.

Les autorités accusent le groupe de liens avec Al-Qaïda et avec un autre groupe, Jamaah Islamiyah (JI), accusé d’avoir fomenté l’attentat qui avait fait 202 morts sur l’île indonésienne de Bali en 2002.