Des mots «irresponsables»
Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu’il n’ait qu’un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate.
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L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à le «pendre.» Il avait dû se cacher à la hâte. Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été «irresponsables» et l’avaient «mis en danger.» Il a également estimé que l’Histoire tiendrait Donald Trump pour «responsable» de cette attaque.
La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un «traître.» L’homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.
Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d’un cheveu par l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley (4,4%). Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois.
Plusieurs enquêtes
Après avoir sorti un livre intitulé «So help me God» – «Que Dieu me vienne en aide», en français – l’ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des Etats susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines. Il y a deux semaines, ses alliés ont lancé un comité exploratoire de campagne «Committed to America» pour le soutenir et lever des fonds.
La semaine prochaine, une autre figure républicaine, l’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, 60 ans, devrait également se lancer dans la course à l’investiture républicaine. Lui aussi fut un proche de Donald Trump avant de couper les ponts après l’attaque du Capitole.
Ils rejoignent un champ de candidats de plus en plus étoffé – qui comprend également l’unique sénateur républicain afro-américain Tim Scott, l’ex-gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson et le chef d’entreprise Vivek Ramaswamy – ce qui pourrait favoriser la dispersion des voix et, in fine, Donald Trump.
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Mais, à 76 ans, l’ancien magnat de l’immobilier est sous le coup d’une inculpation à New York pour des malversations comptables et fait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires pour son rôle dans l’assaut sur le Capitole ou sa gestion des archives de la Maison Blanche. Le vainqueur de la primaire républicaine affrontera probablement le président Biden, 80 ans, qui compte briguer un second mandat.