Irak
AbonnéLe pape François entame vendredi une visite historique en Irak. La communauté chrétienne, traumatisée par les exactions de Daech, se réjouit que ses souffrances soient enfin reconnues. Mais beaucoup espèrent plus que tout quitter un jour le pays

Lorsque l’Etat islamique a pris le contrôle de la ville de Mossoul un soir de juin 2014, les chrétiens n’ont eu d’autre choix que celui de l’exode. Près de la moitié a ensuite trouvé refuge en Australie, en Europe, au Canada ou aux Etats-Unis. L’autre est restée. A Ainkawa, le quartier chrétien d’Erbil, Nada Ibrahim et Faris Heis, la soixantaine, se remémorent avec douleur la nuit de leur fuite. Ils n’envisagent pas de retourner chez eux.
«Je n’ai plus rien à Mossoul. Ma maison a été pillée, nos voisins nous ont trahis, et mes amis sont tous partis. Pourquoi j’y retournerais? Pour me faire harceler à nouveau?» lâche Nada. Une crainte toute particulière l’habite: «L’idéologie de Daech n’a pas disparu à Mossoul.» Après Bagdad vendredi et avant Erbil dimanche, le souverain pontife prévoit justement de faire une halte dans cet ancien bastion de l’EI.