L’Iran va informer l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mardi à Vienne du lancement d’un programme visant à accroître sa capacité d’enrichissement d’uranium. L’information émane de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI), citée par Insa.

«Dans une lettre qui sera transmise à l’Agence internationale de l’énergie atomique […], l’Iran annoncera que le processus d’augmentation de sa capacité de production d’UF6 (hexafluorure d’uranium) débutera mardi», a affirmé le porte-parole de l’OEAI Behrouz Kamalvandi.

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Téhéran a la capacité d’accélérer la production des centrifugeuses qui sont utilisées pour enrichir l’uranium, a-t-il ajouté, toujours selon l’agence de presse iranienne. L’hexafluorure d’uranium est un produit hautement toxique nécessaire à l’alimentation des centrifugeuses.

Aucune concession à attendre sur les missiles balistiques

Le guide suprême de la Révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré lundi dans un discours télévisé avoir demandé que soient effectués les préparatifs pour augmenter la capacité d’enrichissement d’uranium de l’Iran au cas où l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien venait à s’écrouler après le retrait des Etats-Unis le mois dernier.

Il a insisté sur l’importance pour la sécurité de l’Iran de son programme de missiles balistiques et prévenu les Européens qu’il ne fallait espérer aucune concession de Téhéran sur ce plan. «Ce que le guide suprême a voulu dire, c’est que nous devons accélérer certains processus […] liés à notre capacité nucléaire pour pouvoir aller plus vite en cas de besoin», a déclaré Kamalvandi.

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Les pays signataires de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 tentent de sauver l’accord depuis le retrait des Etats-Unis, mais s’inquiètent du programme de missiles balistiques de Téhéran et de son influence dans la région. L’Iran a déclaré qu’aucune négociation n’était possible sur ces questions.

La voie vers un programme militaire?

Aux termes de l’accord de 2015, l’Iran a été contraint de réduire la capacité de ses infrastructures d’enrichissement de l’uranium-235. Le degré de l’uranium enrichi par l’Iran doit rester autour de 3,6%.

L’usage d’uranium pour la production d’électricité à titre civil requiert 3 à 5% d’enrichissement. L’enrichissement à 20% est le seuil retenu par l’AIEA avant le palier de l’uranium hautement enrichi, qui ouvre la voie à des applications militaires. Pour fabriquer une arme nucléaire, la teneur en isotope 235 doit être de l’ordre de 80 à 99%.

Téhéran a annoncé disposer de plusieurs options si les Européens ne parvenaient pas à préserver l’accord de 2015, dont la reprise de l’enrichissement d’uranium à 20%.