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L'Italie envoie des renforts dans les hôpitaux contre le coronavirus

Le gouvernement va recruter 20 000 soignants supplémentaires afin d'augmenter drastiquement les lits en soins intensifs et les places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses

Des membres du personnel soignant à Padoue le 6 mars 2020 — © keystone-sda.ch
Des membres du personnel soignant à Padoue le 6 mars 2020 — © keystone-sda.ch

Le gouvernement italien a décidé samedi d'envoyer 20 000 renforts dans ses hôpitaux pour affronter l'épidémie de coronavirus qui frappe la péninsule, pays le plus durement touché d'Europe. Cette mesure, prise à l'issue d'un conseil des ministres marathon qui s'est achevé dans la nuit, devrait permettre de porter de 5 000 à 7 500 le nombre de lits en soins intensifs, soit une hausse de 50%, et de doubler le nombre de places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses.

Les 20 000 embauches devraient se répartir ainsi: 5 000 médecins spécialisés, 10 000 infirmiers et 5 000 aides-soignants. Face à l'urgence de la situation, le décret du gouvernement prévoit la possibilité de recruter des médecins à la retraite.

Suivre: «l'expansion du coronavirus dans le monde»

Toutes ces mesures représentent un budget d'un milliard d'euros à prélever sur les 7,5 milliards débloqués «pour faire face aux exigences extraordinaires et urgentes dues à la diffusion du Covid-19 et garantir les niveaux essentiels d'assistance et assurer sur l'ensemble du territoire national une augmentation du nombre de lits en soins intensifs», selon le communiqué du gouvernement.

Les préfets se voient en outre attribuer la possibilité de réquisitionner des hôtels pour loger les personnes en quarantaine. Enfin, le décret prévoit des aides et financements d'un montant de 50 millions d'euros pour les entreprises produisant des masques de protection et autres produits utiles pour enrayer l'épidémie.

Quatrième pays le plus touché

Avec 4 636 cas et 197 morts, l'Italie est à la deuxième place derrière la Chine pour le nombre de décès, et à la quatrième place pour le nombre de cas derrière la Chine, la Corée du Sud et l'Iran. Les 21 régions italiennes sont toutes concernées, mais l'essentiel des cas sont concentrés dans le nord.

Le sort de la zone rouge, où se trouvent en quarantaine depuis près de deux semaines onze communes du nord rassemblant 50 000 habitants, doit être décidé samedi. Le temps d'incubation du nouveau coronavirus est évalué à environ 14 jours.

L'Institut supérieur de la santé, un organe gouvernemental, étudie la création de nouvelles zones rouges, «en Lombardie en particulier», la région de Milan, la plus touchée avec 2 612 cas et 135 morts. Rome a adopté toute une série mesures draconiennes pour enrayer l'épidémie, notamment la fermeture des écoles et universités jusqu'à mi-mars, en vue d'éviter une surchauffe dans les hôpitaux de la péninsule.