L’accident de Deepwater Horizon ne va pas améliorer l’image et la réputation – déjà très dégradées – que les compagnies pétrolières ont dans l’opinion. C’est l’une des premières raisons de l’extrême discrétion qu’elles observent depuis le 20 avril, date de l’explosion de la plate-forme dans le golfe du Mexique. Contactées par Le Monde, de nombreuses entreprises du secteur se sont refusées à tout commentaire ou réfugiées derrière l’anonymat.
Les groupes pétroliers gérant ces installations ne sont pas seuls en cause. Les cabinets certifiant les équipements offshore aussi bien que les sociétés de services parapétroliers construisant et montant ces «meccanos géants» sont aussi impliqués.
Si le britannique BP et la société américaine Halliburton sont publiquement intervenus, c’est pour préciser la marche des opérations d’urgence pour le premier cas et se défendre des accusations d’avoir mal cimenté le puits dans le second. La grande discrétion s’explique aussi par «une forme de solidarité dans l’adversité entre pétroliers», explique-t-on au sein d’un grand groupe européen. Enfin, il est difficile aux pétroliers d’apporter des commentaires techniques tant que les causes de l’accident ne sont pas clairement établies. Toutes les compagnies opérant offshore attendent les résultats de l’enquête diligentée par l’administration Obama. Dans les secteurs à haut risque comme le pétrole ou le nucléaire, le retour d’expérience est essentiel pour améliorer la sûreté, la sécurité et les performances d’exploitation.