Au cours d’un dîner l’an dernier, l’ambassadeur de Chine au Kazakhstan a révélé que Pékin considérait le programme nucléaire de la Corée du Nord comme «très embêtant», selon une note faisant partie des documents rendus publics par WikiLeaks.
Cet ambassadeur, Cheng Guoping, «a déclaré que la Chine espérait qu’une réunification pacifique aurait lieu à long terme, mais s’attendait à ce que les deux pays restent séparés à court terme», selon le câble de l’ambassadeur américain Richard Hoagland, cité par le quotidien britannique «The Guardian» lundi.
Pékin estime que la Corée du Nord «est allée trop loin» en procédant à son second essai nucléaire et en tirant un missile, a indiqué dans un autre câble publié par le «New York Times», un responsable chinois dont le nom n’a pas été divulgué.
Ce dernier a révélé à un diplomate américain que «des officiels chinois avaient fait part de leur mécontentement à leurs homologues nord-coréens en pressant (la Corée du nord) de retourner à la table des négociations». Mais «malheureusement», a-t-il ajouté, «ces protestations n’ont pas eu d’effets».
Effondrement
«Les Etats-Unis sont le seul pays qui pourrait faire des progrès dans les discussions avec la Corée du Nord», a estimé ce responsable. Dans une note séparée, le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères d’alors, Chun Yung-Woo, déclare que «la Chine a bien moins d’influence sur la Corée du Nord que les gens ne le pensent».
Toujours selon ce document, M. Chun pense que les dirigeants du Parti communiste chinois «ne considèrent plus la Corée du Nord comme un allié utile ou fiable».
Le responsable sud-coréen estime aussi que la Corée du Nord «s’est déjà effondrée économiquement» et va «s’effondrer politiquement» deux ou trois ans après la mort de son leader, Kim Jong-il. Or, la Chine «ne sera pas capable d’arrêter l’effondrement de la Corée du Nord après la mort» de Kim Jong-il, indique la note citée par le Guardian.
La Chine a dit espérer mardi que les fuites de télégrammes diplomatiques américains par le site internet WikiLeaks ne perturberaient pas les relations sino-américaines et que Washington allait «gérer correctement» ce dossier.