Le gouvernement espagnol et l’opposition de droite ont tenté mercredi de rassurer les marchés en annonçant un accord pour réformer la loi sur les caisses d’épargne régionales et un autre pour accélérer leur restructuration, dont la lenteur inquiète les marchés.

Les «deux accords importants» trouvés mercredi réunissent «les conditions pour transmettre un message de confiance sur notre système financier» a estimé le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero à l’issue d’une réunion avec le chef de l’opposition Mariano Rajoy.

Messieurs Rajoy et Zapatero ont en revanche étalé leurs désaccords sur les décisions à prendre pour sortir l’Espagne de l’ornière budgétaire, à l’issue d’un entretien sur les questions économiques.

Un des aspects qui inquiète certains investisseurs est la réforme du secteur bancaire espagnol, en particulier des nombreuses caisses d’épargne régionales partiellement contrôlées par les exécutifs des puissantes régions autonomes espagnoles qui sont en cours de restructuration.

Ces dernières sont en difficulté en raison de l’éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008, à laquelle elles sont très exposées, contrairement aux grandes banques espagnoles plus internationalisées qui ont bien résisté à la crise financière.

L’Union européenne a elle aussi voulu rassurer les marchés hier quant au sort de l’Espagne. Ce pays n’a aucunement besoin d’un programme d’assistance financière comme celui de la Grèce, a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, rejetant les spéculations en ce sens sur les marchés.

«Il n’y a pas de besoin d’assistance financière» pour l’Espagne, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. «Non, nous n’allons pas le faire», a-t-il ajouté, en réponse à une question d’un journaliste lui demandant si la Commission européenne comptait demander l’activation d’un plan de prêts pour l’Espagne, dans le sillage de celui décidé pour la Grèce.

Olli Rehn a critiqué les rumeurs de marchés sans fondement en ce sens. «Il n’y a pas de limite aux spéculations», a-t-il dit.

Des rumeurs mardi sur les marchés, selon lesquelles l’Espagne serait sur le point de demander à bénéficier à son tour d’un énorme plan de soutien financier, avaient provoqué une forte chute des places boursières européennes et de l’euro.