Rob Ford va se rendre dans «un établissement qui aide les gens qui ont des problèmes de dépendances», a déclaré Me Dennis Morris à la chaîne privée CTV.
Un chroniqueur du tabloïd «Toronto Sun» a pour sa part indiqué que M. Ford lui avait confié avoir l’intention de prendre une pause de 30 jours pour «traiter ses problèmes».
Le bouillant édile conservateur, très populaire dans les banlieues, aurait été filmé dans la nuit de vendredi à samedi en train de fumer ce qui apparaît comme étant du crack, a ainsi rapporté le quotidien «Globe and Mail». Le fournisseur de drogue, qui dit avoir filmé ces images dans le sous-sol du domicile de la sœur du maire, les vend pour «six chiffres» (au moins 100 000 dollars), a-t-il indiqué aux journalistes du «Globe».
Selon le «Toronto Sun», qui cite de son côté témoins et enregistrement sonore, M. Ford a été vu lundi soir «complètement bourré» et belliqueux dans un bar de la capitale économique canadienne.
Déjà privé par le conseil municipal de la majeure partie de ses attributions en raison de ses excès d’alcool et de drogues, M. Ford a confié au journal «chercher de l’aide», tout en restant candidat à sa réélection.
Il avait lancé en grande pompe il y a moins de deux semaines sa campagne électorale devant ses supporters de la «Ford Nation».
Malgré les enquêtes de la police visant le maire et son entourage, en particulier son ancien chauffeur et dealer de drogue présumé, et en dépit du transfert en novembre par le conseil municipal de ses pouvoirs exécutifs à son numéro 2, M. Ford s’était jusqu’à présent accroché à son fauteuil, jurant être déterminé à tourner la page.
Ce père de famille de 44 ans est depuis près d’un an au cœur d’un scandale qui a sérieusement terni l’image de Toronto.
En mai 2013, des médias avaient annoncé avoir visionné une vidéo dans laquelle il apparaissait aux côtés de gens identifiés comme proches des milieux criminels, en train d’inhaler du crack.
Après avoir nié avec véhémence, M. Ford avait voulu engager des poursuites contre la presse qu’il accuse de diffamation.
Il s’était toutefois retrouvé dos au mur fin octobre lorsque la police avait confirmé les révélations des journalistes, après avoir retrouvé la vidéo qui l’accuse sur un disque dur dont les fichiers avaient été préalablement effacés.
«Oui, j’ai fumé du crack», avait finalement concédé Rob Ford quelques jours plus tard, en assurant que «ces erreurs n’arriveront plus jamais». Il avait présenté ses excuses à ses concitoyens à qui il avait promis de ne plus boire et d’observer un régime alimentaire strict afin de perdre du poids.
Allant même jusqu’à évoquer une foi chrétienne retrouvée, il tentait depuis cet hiver d’afficher un visage de repenti.