Malgré le trou noir chinois, la peine de mort recule dans le monde
Droits humains
Amnesty International a recensé 690 exécutions en 2018, le total le plus bas depuis dix ans, mais ce chiffre ne comprend pas la Chine, qui recourt massivement et dans le plus grand secret à la peine capitale

De moins en moins de pays recourent à la peine de mort. C’est le bilan annuel tiré mercredi par Amnesty International. En 2018, l’ONG de défense des droits humains a recensé 690 exécutions dans 19 pays. Ce chiffre, probablement sous-estimé, est le plus faible depuis dix ans. Mais il y a un énorme trou noir. Ces chiffres ne comprennent pas la Chine, où les condamnations à mort et les exécutions sont entourées du plus grand secret. Amnesty International estime que des milliers de Chinois sont exécutés chaque année, sans pouvoir en avoir la confirmation. Ces statistiques n’incluent pas non plus la Syrie ou la Corée du Nord, faute d’informations vérifiables.
En hausse aux Etats-Unis
Outre la Chine, ce sont l’Iran (au moins 253 exécutions), l’Arabie saoudite (149), le Vietnam (au moins 85) et l’Irak (au moins 52) qui recourent le plus massivement à la peine capitale. Sur le continent européen, seule la Biélorussie a exécuté des condamnés en 2018. Les Etats-Unis ont été le seul pays des Amériques à procéder à des exécutions, dont le nombre (25 en 2018) est en hausse depuis deux ans, quoique à un niveau historiquement bas.
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Signe que l’abolition gagne du terrain dans le monde, l’Assemblée générale de l’ONU a voté, comme chaque année, un moratoire sur la peine de mort. Cent vingt et un pays se sont prononcés en faveur d’une telle mesure, un chiffre sans précédent. Seuls 35 pays ont refusé cette résolution à valeur non contraignante.
«Combat loin d’être terminé»
«Lentement mais sûrement, un consensus mondial est en train de se former visant à la suppression du recours à la peine de mort. Amnesty mène campagne depuis plus de quarante ans pour que cessent les exécutions partout dans le monde; mais ce combat est loin d’être terminé étant donné que l’on dénombre encore plus de 19 000 condamnés à mort à l’échelle mondiale», déclare Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International.