Grand Entretien
AbonnéL’ancien premier ministre (2014-2016) publie ces jours-ci «Pas une goutte de sang français» (Ed. Grasset). Le récit émouvant de son itinéraire de fils d’immigrés, père catalan et mère… tessinoise. Retour sur un parcours politique durant lequel ses liens familiaux helvétiques furent souvent gommés. Et si Manuel Valls était, au fond, plus Suisse qu’il ne l’avoue?

Manuel Valls est un mystère. Lorsqu’il accède au poste de premier ministre français, le 31 mars 2014, celui qui dirigeait alors depuis deux ans le Ministère de l’intérieur peut se targuer d’un parcours sans faute. Sa fidélité initiale à Michel Rocard, contrairement à d’autres au Parti socialiste, ne lui a pas été fatale. Valls a su s’imposer à François Hollande, ce chef de l’Etat dont il déplore en privé la «faiblesse». La suite est à l’unisson: l’année 2015, celle des attentats terroristes les plus meurtriers jamais commis dans l’Hexagone, le voit incarner la résistance républicaine, fidèle à l’engagement de l’un de ses modèles: le très laïc Georges Clemenceau…