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A Marseille, le burkini de la discorde

La polémique enfle: une association musulmane a loué un parc aquatique durant une journée pour permettre aux «sœurs» de s’y baigner en burkini

Burkini en exposition dans un magasin de Dubaï / AFP   — © MARWAN NAAMANI
Burkini en exposition dans un magasin de Dubaï / AFP   — © MARWAN NAAMANI

L’histoire commence quand l’association «Sœurs marseillaises initiatrices de loisirs et d’entraide», plus connue sous le nom de Smile13, a loué pour une journée un centre aquatique dans la région marseillaise. Problème pour plusieurs élus, de gauche comme de droite: les femmes s’y baigneront en burkini, un maillot de bain pour femmes voilées. Sur sa page Facebook, l’association s’explique: «Bien entendu il y aura des maîtres-nageurs hommes: c’est la raison pour laquelle l’association a négocié pour qu’exclusivement, le parc autorise la baignade en burkini.»

A lire: Quand on s’écharpe autour du burkini

Après plusieurs jours de polémique, le couperet est tombé. La journée sera interdite. Selon le journal Le Monde, le maire de la commune de Plan de Campagne où se situe le parc a tranché. Jeudi 4 août, un arrêté municipal a interdit l’événement «au motif que celui-ci est susceptible de troubles à l’ordre public».

Une polémique inutile?

La polémique a commencé quand Stéphane Ravier, un élu Front national et Valérie Boyer du parti «Les Républicains», ont partagé l’invitation de Smile13 sur leur page Facebook, en la qualifiant de «journée islamique». Pour le premier, elle «démontre qu’un certain nombre de musulmans se coupent volontairement de notre modèle républicain et se mettent d’eux-mêmes à l’écart de notre société».

Depuis, rares sont les politiciens qui, dans le contexte tendu des attentats et des attaques, prennent le contre-pied. «Le Figaro» a trouvé une «voix détonante dans le débat, celle de Samia Gahli, maire socialiste des XVe et XVIe arrondissements de Marseille» qui dénonce «une polémique inutile». «C’est un lieu privé qui a été loué, c’est donc une affaire privée entre le propriétaire et l’association», indique-t-elle au «Figaro».

En Suisse, une pratique qui divise

Dans les piscines suisses, il n’y a pas des règles claires établies. Mi-juillet, à la piscine de Carouge (Genève), une femme en burkini a été priée de sortir de la zone de baignade, comme le relate la Tribune de Genève. Mais à Neuchâtel, les communes tolèrent le maillot islamique. A Bâle, les autorités tentent de dissuader les femmes musulmanes. Mais avec une mesure tout helvétique: le burkini est toléré à condition d’être près du corps et pas ample.