Naïm Cherni

Secrétaire général du CCIS, il s’occupe des questions administratives. Il est né à Berne, d’une mère allemande et catholique et d’un père tunisien. Agé d’une vingtaine d’années – il refuse de donner son âge exact – il étudie l’économie dans une école à Berne, dont il ne veut pas dévoiler le nom: «Le directeur me l’a interdit, dit-il, à cause de l’agitation médiatique. Il craint que cela ne cause un préjudice à l’école.» Naïm Cherni a toujours été un musulman croyant, «mais pas forcément pratiquant». C’est par réaction qu’il s’est intéressé à l’islam. Il en avait assez d’entendre des critiques contre sa religion. «Cela m’énervait beaucoup. Je prenais la défense de l’islam de manière agressive, mais je me suis rendu compte que je n’y connaissais pas grand-chose.» Naïm Cherni s’est mis à lire des livres sur l’islam. Ayant retrouvé son calme, il a tenu des stands d’information sur l’islam dans différentes villes de Suisse. Il dit que ses parents sont plutôt contents de constater qu’il a changé «dans le bon sens». Il a rencontré Nicolas Blancho en novembre 2009.

Adisin Hodza

Il est le directeur des affaires financières du CCIS. Ce Bosniaque originaire du Kosovo est arrivé en Suisse à l’âge de 11 ans. Aujourd’hui, il a 32 ans. Il a fait un apprentissage d’électromonteur et il est sous-officier à l’armée. Marié, père de deux enfants, il tient un magasin de denrées alimentaires et emploie deux apprentis. Ce qui lui plaît dans le CCIS? «Les jeunes musulmans n’ont plus de liens avec leur pays d’origine. Or le CCIS propose un islam de Suisse pour des Suisses.»

Il s’est intéressé à l’islam lorsqu’il s’est marié. Il a trouvé dans cette religion une sorte de guide pour assumer ses responsabilités. «Tout est réglé, structuré», dit-il.

Il a lu le Coran et la Sunna. Mais il ne s’habille pas comme Nicolas Blancho et Qaasim Illi. «Si je devais m’habiller comme eux, je n’arriverais pas à m’intégrer dans la société, dit-il. Je porte des vêtements Armani.» Il est conscient que le CCIS donne une image inhabituelle de l’islam. «Avec le temps, nous allons prouver que nous ne sommes pas des extrémistes.» A l’armée, il a obtenu de pouvoir faire sa prière cinq fois par jour.

Abdel Azziz Qaasim Illi

Né à Schaffhouse en 1982, le directeur des relations publiques et de l’information du CCIS habite aujourd’hui à Berne. Il y étudie l’histoire et les sciences islamiques. Dans sa jeunesse, il a longtemps fréquenté une Eglise évangélique fondamentaliste. Avant d’entrer à l’université, il a fait un apprentissage d’informaticien. Puis il s’est spécialisé dans l’organisation de fêtes techno. Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, il s’est intéressé à l’islam après le 11 septembre 2001. Engagé en faveur de la cause palestinienne, il a découvert dans les livres une image de l’islam différente de celle que la presse présentait. Puis il s’est converti. «Contrairement à la Bible, les Hadiths du Prophète règlent tous les aspects de la vie, dit-il. C’est ce qui me plaît dans l’islam. On vous dit comment vous devez vous brosser les dents, aller aux toilettes, faire la prière, etc. Cela donne un sens à ma vie.» Qaasim Illi apparaît comme l’idéologue du mouvement. Il affirme condamner toutes les formes de terrorisme et se distancie de l’idéologie des mouvements salafistes mondiaux.

Abduljdzeljilj Ese

Ce menuisier kosovar de 35 ans est directeur de l’éducation au sein du CCIS. Il organise des conférences et des séminaires. Il se sent investi d’une mission: briser les préjugés sur l’islam. C’est la raison pour laquelle il a rejoint le CCIS. «L’islam, ce n’est ni les minarets, ni la burqa, ni l’oppression des femmes. Pour les musulmans, les femmes ont une valeur immense. Elles sont comme des diamants que l’on met en sécurité dans une banque. Les médias donnent une image faussée de l’islam.»

Issu d’une famille musulmane peu pratiquante, Abduljdzeljilj Ese s’est intéressé à l’islam il y a dix ans. Il a été émerveillé de la compatibilité du Coran avec la science moderne. Il apprécie la combativité du CCIS. «Les autres organisations islamiques ont des complexes, elles préfèrent se cacher, elles n’osent pas affirmer leur identité musulmane. Mais les musulmans doivent montrer au contraire ce qu’est l’islam. Ils pourront ainsi apporter le salut aux hommes. Notre religion est la vérité. Mais nous ne voulons contraindre personne à croire.»

Richard Abdurrahim Shaka

Ce jeune homme de 20 ans est directeur de la Da’wa (le prêche) au sein du CCIS. A ce titre, il est responsable de la coordination des stands d’information et des publications. Né en Suisse d’un père sud-africain et d’une mère suissesse, Richard Abdurrahim Shaka vit à Langenthal. Il fait un apprentissage d’employé de commerce. Une fois qu’il aura sa maturité professionnelle en poche, il étudiera l’allemand et l’histoire à l’université.

Il s’est converti à l’islam à 17 ans en Afrique du Sud. Autrefois agnostique, il a commencé par lire la Bible hébraïque. «A ce moment, j’ai développé une croyance en Dieu. J’ai ensuite beaucoup lu sur le christianisme, mais l’idée d’un Dieu trinitaire ne m’a pas convaincu. Je me suis alors dirigé vers l’islam. Cette religion est un monothéisme pur, c’est ce qui me plaît.»

Il a rejoint le CCIS parce qu’il juge important que les musulmans s’organisent. Le jeune homme s’habille pour le moment à l’occidentale. Le port de la barbe et du vêtement islamique n’est pas important à ses yeux.