Nations unies
Le Danois, âgé aujourd’hui de 65 ans, va diriger pendant une année supplémentaire l’Office des Nations unies à Genève à la demande du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

La rumeur courait depuis quelque temps dans les coulisses du Palais des Nations. C’est désormais confirmé. Le Danois Michael Moeller est reconduit une année supplémentaire au poste de directeur général de l’Office des Nations unies à Genève. Il dirige le siège genevois de l’ONU depuis 2013 et son mandat expirait à la fin mars. C'est le secrétaire général Antonio Guterres qui lui a demandé de poursuivre son mandat pour un an supplémentaire. L'organisation traverse une période difficile en termes budgétaires. A Genève, une partie du personnel va subir une baisse salariale de 5,1% dès le mois de juin. Les inquiétudes quant au financement de l'ONU persistent notamment en raison des menaces de coupes proférées par l'administration de Donald Trump.
A son arrivée, Michael Moeller a reçu un mandat d’une durée limitée de quelques mois. Mais il a été officiellement nommé en 2015. A Genève, beaucoup percevront cette prolongation comme une bonne nouvelle tant l’actuel directeur général de l’ONU Genève a marqué de son empreinte la Cité de Calvin. Une ville qu'il connaît très bien pour y être venu s'établir à quatre reprises, la première fois en 1979, quand il a fait ses débuts à l'ONU au sein du Haut-Commissariat pour les réfugiés.
Changement de perception
Ancien directeur exécutif de la Fondation Kofi Annan, Michael Moeller a insisté dès ses débuts sur le besoin de changer le discours de la Genève internationale en général, et de l’ONU en particulier. A ses yeux, il est important de faire comprendre à la population que l’ONU s’adresse à chacun et que chacun peut bénéficier du travail accompli par les Nations unies. C’est dans cette dynamique qu’il a mis en route le projet de changement de perception. Ses efforts ont été récompensés. En 2017, il a reçu le Prix de la Fondation pour Genève.
Dans une interview accordée au Temps, Michael Moeller le soulignait: «Sans la Genève internationale, la Suisse serait un Etat très différent.» Pour lui, il est évident que les intérêts des Nations unies et de la Suisse convergent. Depuis que l’ONU a adopté en septembre 2015 à New York son agenda 2030 et ses objectifs de développement durable, Michael Moeller est persuadé que Genève a un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre de ces objectifs, étant donné qu’il constitue un centre opérationnel pour tous les défis cruciaux que la planète va devoir relever ces prochaines années.
L’interview de Michael Moeller en juin 2017: «Ici à Genève, on vit dans une carte postale, mais je ne m’en plains surtout pas»