«L’opération a commencé» et les forces françaises présentes en Centrafrique «ont développé des patrouilles dans Bangui», a affirmé le ministre à Radio France Internationale. L’ONU avait donné son feu vert jeudi à l’intervention française.

«Une compagnie est arrivée de Libreville hier soir et aujourd’hui un détachement d’hélicoptères sera sur zone», a encore déclaré le ministre. Une compagnie de l’armée française comprend généralement quelque 150 hommes.

La mission des militaires français, en appui de la force africaine sur place, est d’assurer «une sécurité minimum, permettant à une intervention humanitaire de se mettre en œuvre, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui». Elle passe «par la sécurisation des rues, des itinéraires principaux pour permettre aux gens d’aller même à l’hôpital», a souligné Jean-Yves Le Drian.

Parallèlement, il s’agit «que les forces africaines soient en situation d’assurer la sécurité du territoire en attendant la transition politique», a ajouté le ministre.

Une transition politique à accompagner

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé sur la radio France Info que le président actuel Michel Djotodia, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, devait rester en place pour l’instant.

«Il est venu dans des conditions discutables puisqu’il était lui-même l’ex-chef de la (rébellion) Séléka. Il a ensuite dissous la Séléka, qui n’est pas vraiment dissoute», a-t-il indiqué, tout en jugeant inutile de «surajouter aujourd’hui aux difficultés qui existent en Centrafrique le fait que le président ne serait plus là». «On n’a pas besoin de difficultés supplémentaires», a commenté Laurent Fabius.

La coalition de rebelles, la Séléka, a porté au pouvoir Michel Djotodia, renversant le président François Bozizé en mars 2013. Ces ex-rebelles sont accusés de s’être livrés à de nombreuses exactions contre les civils.

Après le feu vert de l’ONU, le président français François Hollande a annoncé jeudi soir une action militaire «immédiate» en République centrafricaine, en proie au chaos depuis le renversement en mars du président François Bozizé.

«Nous avions pensé que les troupes auraient été déployées dimanche mais (après) les exactions abominables qui ont eu lieu jeudi matin, le président de la République a décidé avec sagesse que les opérations devaient commencer immédiatement», a dit Laurent Fabius. Les corps d’au moins 130 personnes tuées dans des massacres ont été dénombrés jeudi à Bangui.