Autre conséquence de la vague de froid qui s’abat sur l’Europe, politique cette fois. Le froid glacial est en effet le principal défi pour la marche de l’opposition à Moscou prévue samedi par -16°C, ont annoncé vendredi les organisateurs en appelant les manifestants anti-Poutine à se chausser de «valenki», bottes de feutres traditionnelles portées par les paysans russes.

«Les gens qui nous soutiennent disent ’je viendrai s’il ne fait pas trop froid’. Un degré Celsius de moins nous fait 5.000 manifestants en moins, un degré de plus, 5.000 de plus», a déclaré Boris Nemtsov au cours d’une conférence de presse à Moscou. Un autre organisateur de la marche, le journaliste Sergueï Parkhomenko, a estimé pour sa part que les températures prévues samedi sont «ordinaires» pour Moscou. «C’est un défi qui a sa place. Nous aurons l’occasion de montrer que nous sommes prêts à faire des efforts et à résister au froid», a-t-il ajouté.

Selon lui, jusqu’à 70.000 personnes pourraient participer à la marche contre le régime du Premier ministre Vladimir Poutine, grand favori de la présidentielle du 4 mars. «Cette marche va permettre de vérifier à quel point notre dignité et notre attachement à la liberté résistent au froid», a déclaré à l’AFP l’écrivain Boris Akounine.

Les autorités russes ont tenté de dissuader les opposants de manifester samedi contre le régime de Vladimir Poutine, le médecin en chef des services sanitaires russes déconseillant «catégoriquement» de rester dehors par des températures glaciales. Le patriarche orthodoxe Kirill a pour sa part appelé les croyants à prier chez eux, en assurant que de bons orthodoxes «ne manifestent pas».

La Russie connaît une vague de contestation sans précédent depuis l’avènement à la tête du pays en 2000 de Vladimir Poutine. Elle a été déclenchée par les législatives de décembre dernier, marquées par des fraudes selon l’opposition et des observateurs russes et étrangers.