La situation des forces ukrainiennes qui défendent la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, est désespérée. Elles résistent tant bien que mal à une offensive russe massive. Cette dernière a commencé, mais pas comme on l’attendait dans le nord du pays, vers Kiev ou Kharkiv et dans un déferlement soudain de chars et de raids aériens; mais dans l’est et dans un long crescendo. Le nombre de morts militaires y excède ce que l’état-major ukrainien a connu depuis le début de l’invasion. Le nombre de blessés aussi. Une femme médecin qui a reçu l’ordre de ne communiquer ni chiffres ni ordre de grandeur parle de centaines de blessés graves chaque jour. Signe qui trahit ce carnage: les autorités refusent aux journalistes l’accès à la zone, aux hôpitaux, aux morgues, aux ambulanciers et aux médecins jusqu’au 24 février au moins. Censure? Cela y ressemble car la valeur de Bakhmout est symbolique, et ce, d’autant plus à l’approche de la date du 24 février qui marquera la première année écoulée depuis le début de l’invasion russe.