Guerre en Ukraine
AbonnéLa grande offensive russe crainte depuis des semaines a commencé dans l’est. Les forces russes avancent peu à peu à Bakhmout. L’Ukraine y subit de très lourdes pertes mais l’état-major refuse d’ordonner un repli. Pour les deux camps, l’enjeu est plus symbolique que tactique
La situation des forces ukrainiennes qui défendent la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, est désespérée. Elles résistent tant bien que mal à une offensive russe massive. Cette dernière a commencé, mais pas comme on l’attendait dans le nord du pays, vers Kiev ou Kharkiv et dans un déferlement soudain de chars et de raids aériens; mais dans l’est et dans un long crescendo. Le nombre de morts militaires y excède ce que l’état-major ukrainien a connu depuis le début de l’invasion. Le nombre de blessés aussi. Une femme médecin qui a reçu l’ordre de ne communiquer ni chiffres ni ordre de grandeur parle de centaines de blessés graves chaque jour. Signe qui trahit ce carnage: les autorités refusent aux journalistes l’accès à la zone, aux hôpitaux, aux morgues, aux ambulanciers et aux médecins jusqu’au 24 février au moins. Censure? Cela y ressemble car la valeur de Bakhmout est symbolique, et ce, d’autant plus à l’approche de la date du 24 février qui marquera la première année écoulée depuis le début de l’invasion russe.