Syrie
Le président américain s'est ému dimanche soir du sort des civils syriens sous les bombes à Idleb et a appelé Damas et Moscou à cesser les frappes

Le président américain Donald Trump a demandé dimanche 2 juin à la Syrie et à son allié, la Russie, de cesser «le bombardement infernal» à Idleb, le dernier bastion syrien de djihadistes. Selon une ONG, près de 950 personnes y ont péri en un mois dans des combats.
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«J'entends parler que la Russie, la Syrie et dans une moindre mesure l'Iran se livrent à un bombardement infernal dans la province d'Idleb en Syrie et tuent sans discrimination beaucoup de civils innocents. Le monde observe cette boucherie. Quel est l'objectif? Qu'est-ce que vous allez obtenir? Arrêtez!», a-t-il écrit sur Twitter.
Hearing word that Russia, Syria and, to a lesser extent, Iran, are bombing the hell out of Idlib Province in Syria, and indiscriminately killing many innocent civilians. The World is watching this butchery. What is the purpose, what will it get you? STOP!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 juin 2019
Ces commentaires interviennent après que des ONG syriennes ont dénoncé vendredi l'inaction de la communauté internationale face à l'escalade du régime syrien et de son allié russe dans la province d'Idleb, à l'origine, selon elles, de «la plus importante» vague de déplacés depuis le début du conflit.
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Le drame humanitaire empire, de jour en jour, dans cette province, ont-elles ajouté. Outre les dizaines de morts civils, les bombardements ont également poussé plus de 300 000 personnes à fuir leurs foyers vers la frontière turque et que «plus de 200 000 d'entre elles vivent dans des oliveraies» faute de places dans les camps de réfugiés. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche des rebelles, près de 950 personnes, en majorité des combattants et environ un tiers de civils, ont péri en un mois dans les combats ayant fait rage à Idleb et dans ses environs.
Nouveau bombardement israélien
Si le régime n'a pas officiellement annoncé une offensive à proprement parler contre Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), il a intensifié, avec ses alliés russe et iranien, les bombardements et repris des zones à la périphérie de la province.
Israël a de son côté frappé dimanche, pour la deuxième fois en 24 heures, des objectifs en Syrie, cette fois-ci une base aérienne dans la province syrienne de Homs, a rapporté l'agence d'Etat syrienne Sana. Un soldat a été tué et deux autres blessés sur la base T4. Les bombardements ont également endommagé un dépôt d'armement, selon Sana. D'après l'OSDH, cinq personnes, dont un soldat syrien, ont été tuées. Des combattants iraniens et des membres du Hezbollah sont également stationnés sur cette base syrienne, a ajouté l'ONG.
Ces frappes sont intervenues quelques heures après des tirs de missiles israéliens près de la capitale Damas, mais aussi dans la province de Qouneitra (sud), qui comprend le plateau du Golan dont la majeure partie est occupée et annexée par Israël, selon la Syrie. Selon l'OSDH, ces frappes ont fait dix morts parmi les forces loyales au régime de Damas.
Attentat dans la partie turque
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué avoir ordonné ces dernières frappes après des tirs de roquettes venus samedi soir de Syrie. «Nous n'allons pas tolérer des tirs contre notre territoire», a-t-il mis en garde.
Depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie, Israël a mené plusieurs frappes contre l'armée syrienne mais aussi contre les forces de l'Iran et du Hezbollah libanais, alliés indéfectibles du régime du président syrien Bachar al-Assad et deux grands ennemis de l'État hébreu implantés militairement en Syrie.
Plus au nord de la Syrie, au moins 17 personnes ont été tuées et plus de 20 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée dimanche à Azaz, une localité limitrophe de la Turquie, selon l'OSDH. Quatre enfants figurent parmi les tués. «L'explosion s'est produite alors que de nombreuses personnes quittaient les prières du soir», a indiqué l'ONG.
La ville d'Azaz est contrôlée par l'armée turque, qui s'est emparée de 2000 km2 du territoire syrien en 2016, pour empêcher la progression des forces kurdes. Ankara y maintient depuis des troupes et des forces de renseignements, tout en soutenant les forces de police locales.